Professions et métiers du sang dans l'Europe romane des XVe-XVIIIe siècles (eds. Costanza Jori, Corinne Lucas Fiorato, Jennifer Ruimi, Hélène Tropé), Orbis Tertius, 2024.
Sonia Kerfa, Dario Marchiori et Angélica Mateus-Mora (éd.)
Depuis quelques années, le cinéma documentaire a retrouvé un souffle et un public en Europe et sur le continent américain. De nombreux festivals lui sont consacrés qui comptent désormais un nombre chaque fois plus conséquent de réalisatrices. Au cours de l’histoire, des femmes ont pris conscience que le discours dominant avait fermé les portes à leur point de vue. Dès lors, il est légitime de se demander comment le cinéma documentaire peut faire l’économie de ces films réalisés par des femmes au regard politisé qui ont apporté de nouvelles manières de faire. C’est ce à quoi s’attellent les quinze articles et les deux essais personnels de cet ouvrage qui s’intéresse aux films documentaires, maintenus dans une double marginalité, celle du cinéma documentaire et celle due au statut des femmes. Circonscrits aux aires culturelles et linguistiques hispanophone et lusophone, européennes et outre-Atlantique, qui partagent une histoire violente et des conditions socio-culturelles défavorables aux femmes, les textes choisis visent à mettre en avant une culture visuelle partagée mais aussi les spécificités afférentes à chaque pays ou à chaque continent. Ils invitent à réfléchir aux films documentaires comme à des opérations d’intelligibilité du monde.
Sonia Kerfa, Pierre Géal et Anne Cayuela (éd.)
Aborder le « continent Picasso » à travers le « hors cadre », c’est d’abord interroger les rapports que son œuvre artistique entretient avec les autres arts (arts visuels, musique), et cela implique d’envisager également la création littéraire de Picasso. C’est aussi éclairer les rapports de son œuvre avec le temps long de la tradition, dont plusieurs lectures sont possibles, non exclusives : volonté de se mesurer aux autres « monstres » de l’histoire de l’art, désir de s’inscrire dans une culture, dans une identité (hispanique ou française), voire de contribuer à modeler cette identité et son imaginaire. Le rapport au temps court de la trajectoire vitale, lui aussi, s’écarte de la linéarité attendue au profit de la métamorphose, qui s’articule avec l’obsession pour l’accumulation et l’archive. Il s’agit enfin d’appréhender la réflexion de Picasso sur les frontières de l’art (photographie, dessin d’enfant…) et sur les processus d’institutionnalisation de l’œuvre d’art (cadre, exposition, musée). Enfin, la focalisation sur le « hors cadre » conduit à s’interroger sur les appropriations et interrogations qu’a suscitées jusqu’à aujourd’hui l’œuvre de Picasso, notamment dans le champ artistique.