APPEL À COMMUNICATION JOURNÉE D'ÉTUDES INTERNATIONALE "ACTIVISMES ET ARTIVISMES EN AMÉRIQUE LATINE : RECHERCHE-ACTION ET RECHERCHE-CRÉATION" |
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Le GRECUN (Études romanes – CRIIA) lance un appel à communication pour la journée d'études internationale "Activismes et artivismes en Amérique latine : recherche-action et recherche-création", qu'il organisera le 6 juin 2025 sur le Campus de l'Université Paris Nanterre. Format : tables rondes et ateliers de recherche-création Le recours aux mobilisations artistiques s’impose comme un répertoire d’action de plus en plus prisé, notamment dans le cadre des mouvements de revendication portés par les minorités ou en faveur des droits sexuels, ainsi que dans les luttes pour une diversité de droits, allant du droit au logement à la démocratie participative, en passant par le droit à la ville. Les performances, happenings et autres interventions dans l’espace public se sont ainsi imposés comme des formes d’action communes, au point que le terme d’« artivisme » a émergé pour les désigner (Delgado, 2013 ; Quiroz, 2021). Ce phénomène, manifeste dans divers mouvements sociaux, est particulièrement notable à partir de 2011, avec des événements tels que le 15M à Madrid (recours au flamenco et aux flash mobs), Occupy Wall Street aux États-Unis ou encore le mouvement #YoSoy132 à Mexico en 2012. Les mouvements de contestation rivalisent alors de créativité pour faire entendre leurs revendications dans des espaces variés, le plus souvent urbains (Burgos-Vigna & Ghorra-Gobin, 2021). Ces démarches visent fréquemment à dénoncer les structures d’une société classiste, extractiviste et patriarcale, tout en affirmant des droits collectifs ou individuels dans des contextes marqués par les conflits et de profondes inégalités. Les mouvements féministes, en particulier, accordent une place centrale aux expressions artistiques (Gil, 2011 ; Courau, 2022). En Amérique latine, des exemples marquants incluent les siluetazos (silhouettes tracées au sol dans le cadre des mobilisations contre la violence de genre) du mouvement Ni una menos, les performances dénonçant les stérilisations forcées de femmes autochtones au Pérou, ou encore la célèbre performance Un violador en tu camino du collectif chilien Las Tesis. L’intégration de formes culturelles dans ces dynamiques contestataires s’explique notamment par leur fort potentiel émotionnel, qui contribue à nourrir une réflexion sur la démocratie des émotions (Blondiaux & Traini, 2023 ; Faure & Négrier, 2022). Les arts jouent également un rôle central dans la visibilisation des mémoires « autres », celles des victimes oubliées et des groupes subalternes, en offrant des moyens d'expressionvpuissants pour rendre visibles des récits marginalisés (Sinardet, 2022). À travers des performances, des installations ou des pratiques visuelles comme les arpilleras (tapisseries brodées, voir l’exposition Moravia imaginée à l’Université Paris Nanterre), les artistes et les activistes tissent des ponts entre mémoire collective et revendications politiques. Ces formes d'expression permettent de dénoncer les violences historiques, qu'elles soient liées aux dictatures, aux conflits armés ou aux discriminations systémiques, tout en valorisant les identités et les savoirs des communautés subalternes (Arenas Grisales & Toro Tamayo, 2021). Elles inscrivent les luttes pour la justice et la mémoire dans l'espace public, créant ainsi des lieux de résistance symbolique et de réparation collective (Sinardet & Toro Tamayo, 2022). Pour analyser ces phénomènes, les recherches en sciences humaines et sociales s’orientent vers de nouvelles pratiques permettant une observation approfondie et innovante des processus, notamment par la co-construction des productions entre chercheur·e·s et artistes. Ces méthodologies, souvent regroupées sous les appellations de « recherche-action » ou «recherche-création », semblent particulièrement développées dans les Amériques, où elles suscitent un intérêt croissant au sein de nombreux laboratoires. Au Canada, le Conseil de recherche en sciences humaines définit ainsi la recherche-création : « une approche de recherche combinant des pratiques de création et de recherche universitaires, favorisant la production de connaissances et l’innovation grâce à l’expression artistique, l’analyse scientifique et l’expérimentation. Le processus de création, partie intégrante de l’activité de recherche, permet de produire des œuvres étoffées sous diverses formes d’art ». En France, la recherche-action et la recherche-création commencent à investir certains espaces de réflexion au sein de l’université. La revue Marges a récemment consacré un numéro spécial à ces approches, soulignant leur application dans des disciplines telles que la traductologie ou la littérature. Par ailleurs, l’essor des humanités numériques constitue un terreau fertile pour ces démarches, en favorisant les croisements entre innovations artistiques et académiques (Candon Mena, 2019 ; Seyeux, 2025). Du côté des formations, certaines universités ont mis en place des doctorats par projet, contribuant à la reconnaissance institutionnelle de ces méthodologies. Un exemple notable est l'École Universitaire de Recherche ArTec (EUR ArTec, https://eur-artec.fr), dont le CRIIA UR Études romanes de Paris Nanterre est partie prenante. EUR ArTec soutient activement des projets qui explorent les liens entre arts, technologies et société, en mettant l’accent sur la création comme processus de production de savoirs. En réunissant des chercheurs, des artistes et des praticiens autour de projets collaboratifs, EUR ArTec offre un cadre propice à l’expérimentation et à la réflexion critique. La journée d’études du 6 juin 2025, consacrée à la présentation de projets de recherche-action et de recherche-création issus d’Amérique latine, offrira une occasion privilégiée d’examiner ces pratiques innovantes. Elle visera notamment à interroger la relation entre chercheur·e·s et artistes, en explorant les dynamiques d’influence réciproque entre le travail artistique et le travail scientifique lorsqu’ils convergent autour d’un même objet ou terrain. Cette réflexion permettra d’analyser les enrichissements mutuels qui émergent de ces collaborations interdisciplinaires, tout en mettant en lumière les défis et les potentialités qu’elles engendrent. L'APPEL complet EST EN LIGNE : |
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Lieu Université Paris Nanterre, campus de Nanterre | ||||||
Contact et | ||||||
https://etudesromanes.parisnanterre.fr/manifestations/appel-a-communications-journee-detudes-internationale-activismes-et-artivismes-en-amerique-latine-recherche-action-et-recherche-creation |
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