La Fin du texte, textes réunis et présentés par Federico Bravo, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. MPI, série "Littéralité", 2011, 460 p.
Présentation de l’éditeur :
La lecture de l’explicit – comme celle de l’incipit dont il n’est pas le pendant symétrique – procure une expérience troublante et mystérieuse : celle de la parole faisant retour au silence d’où elle est issue. Polysémique, l’expression « fin du texte » désigne aussi bien le terme ad quem de l’écriture (sa finalité) que sa clôture (sa fin matérielle) ou son achèvement (sa finition). La fin est tout à la fois un lieu du texte, un moment de la lecture et un acte conclusif : un protocole de sortie. Elle soulève des questions tant d’ordre technique – où, quand et comment finit le texte ? – que terminologique : les mots « fermeture », « clôture », « fin », « chute », « dénouement », « conclusion », « explicit » n’ont en effet que l’apparence de la synonymie.
La fin du texte est à la fois une nécessité et une contrainte, une finalité et une cause, mais aussi, du point de vue de la réception, un couronnement : le lieu où tout peut basculer, laissant au lecteur une impression de complétude ou, au contraire, d’inachèvement – c’est l’oeuvre ouverte, tronquée, en suspens –, voire d’insatisfaction si ses attentes ne sont pas satisfaites – c’est alors la chute déceptive, la fin « ratée ». En raison de son pouvoir modélisant, la fin du texte soulève encore bien des questions d’ordre théorique, comme le rapport entre clôture et généricité – y a-t-il des modalités de fermeture propres à chaque genre littéraire ? – ou le lien entre clôture structurale et littéralité – en quoi la fin du texte est motivée ? en quoi elle est motivante ?
Le présent volume fait le bilan de quatre années de recherche collective consacrées à la question de la fin du texte et tente d’apporter des éléments de réponse à toutes ces interrogations.