Le travail forcé des républicains espagnols pendant la Seconde guerre mondiale

Nous avons le plaisir d'annoncer la parution du numéro double 15/16 (2024) de la revue Exils et migrations ibériques aux XXe et XXIe siècles : " Le travail forcé des républicains espagnols pendant la Seconde guerre mondiale ". Coordonné par Geneviève Dreyfus-Armand et Iván López Cabello, avec la collaboration de Peter Gaida et Antonio Muñoz Sánchez.

Riveneuve : https://www.riveneuve.com/catalogue/le-travail-force-des-republicains-espagnols-pendant-la-seconde-guerre-mondiale/

Achat en ligne du numéro double 15/16 : https://www.helloasso.com/associations/cermi/paiements/n-15-16-2024-exils-et-migrations-iberiques-aux-xxe-et-xxie-siecles-2

Après l’exode massif du début de l’année 1939 qui mène vers la France plusieurs centaines de milliers de républicains espagnols, ces derniers connaissent tout au long de la Seconde Guerre mondiale des itinéraires marqués par le travail – souvent forcé –, par des engagements militaires et par diverses formes de résistances contre l’occupant de leur pays d’exil. Ils sont prestataires de l’armée française ou soldats incorporés dans des unités étrangères de celle-ci. Et, ce qui est encore relativement méconnu, ils contribuent massivement à l’économie de guerre tout au long de la période en France mais aussi en Allemagne et en Espagne.

Comment la IIIe République puis l’État français dirigé depuis Vichy ont-ils conçu, géré, l’utilisation de la main-d’œuvre abondante que représentaient ces « étrangers indésirables », d’abord dans les Compagnies puis dans les Groupements de travailleurs étrangers (CTE et GTE) ? Comment les autorités nazies ont-elles puisé dans le vivier des GTE pour leurs besoins industriels en Allemagne et en France occupée, notamment pour la construction du Mur de l’Atlantique ? Et aussi, comment la dictature franquiste a-t-elle fait du travail esclave effectué par ses opposants un pilier économique du régime ?

Les études historiques sont suivies d’articles sur le travail accompli par des associations mémorielles œuvrant pour rappeler l’histoire des travailleurs forcés des bases sous-marines allemandes et honorer leur mémoire. Deux exemples particulièrement éclairants reflètent la vie des « Espagnols rouges » – Rotspanier – ayant travaillé pour la construction des bases sous-marines de Bordeaux et de Brest.

Ce numéro double comprend également la rubrique « La fabrique des archives », un aperçu sur de nouvelles recherches – femmes galiciennes émigrant seules en Catalogne sous le franquisme – et des notices de livres – sur des GTE dans le Sud-est français et sur la guérilla antifranquiste dans le León et en Galice.

SOMMAIRE

Geneviève Dreyfus-Armand, Iván López Cabello, Introduction ............................................................................................................ 7

Diego Gaspar Celaya, Étrangers. Prestataires. Légionnaires ............................................................................................................. 11

Peter Gaida, « Des étrangers en surnombre ». Les Groupements de travailleurs étrangers (GTE) sous le régime de Vichy ............. 32

Grégory Tuban, Des CTE aux GTE : utilisation et contrôle de la main-d’œuvre étrangère dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales (1939-1945) ......................................................................................................................................................................................... 64

Peter Gaida, L’Organisation Todt et les Rotspanier.............................................................................................................................. 77

Emmanuel Dorronsoro Mocha, Les « Espagnols rouges » à la base sous-marine de Bordeaux (1941-1944).................................. 104

Joël Delhom, Brest, Aurigny, Rennes (1941-1945), itinéraire du travailleur forcé Manuel Sirvent Romero....................................... 135

Guadalupe Adámez Castro, « La guerre nous a encore une fois rattrapés. » Internement féminin, résistance(s) et culture écrite durant l’exil espagnol en France (1939-1945).................................................................................................................................... 148

José Luis Gutiérrez Molina, Le travail esclave, pilier économique du franquisme ........................................................................... 173

José Manuel Algarbani Rodríguez, Vaincus et prisonniers dans le détroit de Gibraltar. La répression de l’après-guerre dans le sud de l’Espagne ..................................................................................................................................................................................... 183

Cristina Clímaco, Cláudia Ninhos et Marta Simó

Travailleurs portugais et espagnols dans l’Allemagne nazie : trajectoiresparallèles,cheminscroisés................................................ 205

Antonio Muñoz Sánchez

« Rotspanier vs. Allemagne ». La lutte des travailleurs forcés
espagnols du Mur de l’Atlantique pour être reconnus victimes dunazisme(1956-1972)................................................................... 237

Mémoires et travail mémoriel

Jean Sala-Pala, Mémoire de l’exil républicain espagnol dans le Finistère (MERE 29) : le bilan de onze ans de travail sur le vécu des Rotspanier en Finistère ..................................................................................................................................................................... 270

Claudine Allende Santa Cruz, Antoine Caro Guillerm, Monique Escobar, Jean Sala-Pala, Quatre biographies de Rotspanier passés par la base sous-marine de Brest ..................................................................................................................................................... 293

Emmanuel Dorronsoro

L’exposition « Rotspanier ». Travailleurs forcés espagnols
durant la Seconde Guerre mondiale, victimes oubliées dunazisme ................................................................................................. 306

Les travailleurs forcés à l’écran

Rafael Guerrero Moreno, Rotspanier, entre oubli français et ignorance espagnole ..........................................................................326

Pierre Souchar, L’exil en héritage. Projet de film documentaire ........................................................................................................ 332

La fabrique des archives

Sandrine Saule, Les archives, des données ? .................................................................................................................................. 338

Hugues Vigouroux, « Indésirables » et Rotspanier à Brest, entre histoire et mémoire les sources, une voie en eau trouble parsemée de récifs ............................................................................................................................................................................................. 341

Wally Rosell, Le témoignage de José Rosell Pivingut sur l’activité de la CNT en Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale ........................................................................................................................................................................................................... 355

Sandrine Saule, À la recherche des archives audiovisuelles disparues de la FACEEF ..................................................................... 364

Notices de livres

Henri Joannet, Les Mées. Les Groupes de travailleurs étrangers lors de la Seconde Guerre mondiale et Francisco Martínez López (El Quico), Caminos de resistencia (par Geneviève Dreyfus-Armand) .............................................................................................. 388

Nouvelles recherches

Adelante, un réseau de nouveaux et nouvelles chercheur·es pour valoriser et diffuser les recherches actuelles sur l’Espagne contemporaine .................................................................................................................................................................................. 396

Emma Rubio-Milet, De Galice en Catalogne, émigrer seule sous Franco......................................................................................... 401

In Memoriam

Geneviève Dreyfus-Armand, Andrée Bachoud-Tibika, cofondatrice du CERMI .............................................................................. 424

Résumés, resúmenes, abstracts ...................................................................................................................................................... 431

À propos des auteur.e.s ................................................................................................................................................................... 446

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