Ce volume rassemble la plupart des contributions présentées lors des colloques tenus dans le cadre des 9es et 10es Journées Manuel Azaña, à Montauban, en 2014 et 2015. Les thématiques de ces rencontres étaient ambitieuses : La Seconde République espagnole, 1931-1936, entre réforme et révolution, la première année, puis, la seconde année, Guerre d’Espagne, 1936-1939, entre guerre et révolution.
Cette problématique, centrée sur l’action et les représentations des forces sociales et politiques qui l’ont soutenue jusqu’au bout, ne prétendait donc pas brosser une histoire totale de la Seconde République. Sans prétendre avoir atteint totalement les objectifs initiaux et en étant conscients que nombre d’aspects n’ont pu être étudiés, les éditeurs de ce volume considèrent que l’originalité de cette publication réside dans le fait que les textes questionnent deux idées maîtresses de la période : la réforme décisive d’un pays resté archaïque et la révolution qui – aux yeux de beaucoup, mais pas forcément de la même manière – aurait permis de remédier de façon décisive aux maux dont souffrait le pays, notamment les inégalités sociales.
L’affrontement de ces deux projets marque la première période de la République, au cours du « bienio azañiste », les deux années de gouvernement de Manuel Azaña (1931-1933). Il rebondit en 1936, après la victoire électorale du Front populaire, quand le soulèvement militaire de Franco, soutenu par Hitler et Mussolini, prend les armes contre la République. Cette fois, chez ceux qui luttent pour la défendre, c’est la question de la priorité à donner à la conduite de la guerre ou à la révolution qui fait débat et approfondit les divisions.
L’ouvrage aborde successivement ces périodes dans ses deux parties : l’une consacrée aux réformes menées par la jeune République espagnole et l’autre tournée vers les gouvernements en guerre et aux forces sociales et politiques à l’œuvre face à l’assaut des forces réactionnaires et fascistes espagnoles et internationales.
Les diverses contributions émanent de spécialistes confirmés – espagnols ou français – et dressent un état de la recherche historique actuelle. Apportant ainsi une vision plurielle sur les huit petites années qui ont changé l’Espagne et sur une République trahie, à qui le temps n’a pas été donné de réaliser ses espoirs.