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Empreintes d’ailleurs dans le monde hispanique contemporain (Colloque Hispanística XX 18-19 novembre 2021) Télécharger au format iCal
 
Appel à communication
Hispanística XX n° 39
Empreintes d’ailleurs
dans le monde hispanique contemporain
(Colloque Hispanística XX 18-19 novembre 2021)
 
Le colloque se propose de réunir des spécialistes issus de disciplines différentes : civilisation, littérature, arts visuels et linguistique pour réfléchir à la place occupée par les phénomènes de métissage et d’hybridation culturelle dans le monde hispanique contemporain.
Les pays de langue espagnole ont connu depuis le XXsiècle différentes vagues migratoires : de l’exil politique aux migrations économiques, au sein du monde hispanophone ou en contact avec un Ailleurs linguistique (Europe, Amérique du Nord, Afrique...) L’espagnol est aujourd’hui la première langue étrangère étudiée dans les pays anglophones; dans les échanges commerciaux, l’utilisation d’internet, la production d’articles scientifiques, il s’agit de la 2è langue au niveau mondial1.
Quelles empreintes culturelles ces mouvements migratoires et cette présence linguistique laissent-ils dans les territoires qui accueillent ces mouvements d’allers-retours ?
Le colloque s'inscrit dans l'axe du Centre de recherche Interlangues Individu et Nation. Il se limite au XX-XXIe siècles et s'adresse en priorité aux hispanistes, mais non exclusivement. La thématique se prête en effet à de multiples approches. Les pays de langue espagnole ont connu depuis le XXsiècle différentes vagues migratoires : de l’exil des républicains espagnols, à l’issue de la guerre civile, vers les voisins géographiques (la France) ou les alliés linguistiques et politiques (le Mexique), à celui des opposants aux dictatures hispano-américaines (Argentine, Chili, Cuba) vers l’Europe ou les États-Unis, en passant par les migrations économiques de natures diverses : fuite des cerveaux en quête d’une situation professionnelle conforme à leurs attentes, arrivée de clandestins prêts à fournir une main d’œuvre bon marché d’emplois précaires. La présence de diasporas hispanophones en France, aux États-Unis (en provenance de Cuba ou du Mexique), de celles d’Europe de l’Est ou d’Afrique en Espagne, créent des territoires de contact linguistique et culturel source de nouveaux phénomènes de métissage et d’hybridation qui peuvent être envisagés du côté de la culture d’origine ou de celle d’accueil.
 
La notion même « d’Ailleurs » mérite d’être repensée, lorsque des générations entières se construisent une identité recomposée, loin de leur terre d’origine, qui devient une construction plus imaginaire que réelle, filtrée par le prisme des générations antérieures. Face au désir d’intégration, à l’influence des dispositifs d’insertion –dont on pourra questionner la part qu’ils laissent à la culture d’origine–, les mouvements d’exclusion et la montée des nationalismes sont à leur tour producteurs d’un imaginaire de l’Ailleurs qui se nourrit de représentations culturelles et les alimente en retour.
Au-delà du jeu sur les stéréotypes (Ocho apellidos vascos, Perdiendo el norte), visant à dé- dramatiser des situations de tensions ou de crise, on pourra s’interroger sur le renouvellement des genres artistiques provoqué par ces empreintes (marques durables laissées par un passage) d’ailleurs. Si l’on peut retrouver le kitsch, l’exotisme hérité du romantisme dix-neuvièmiste, la carte postale ou encore l’image de l’Autre et de l’Ailleurs comme danger alimentant le genre noir ou policier (meurtres des femmes de Ciudad Juárez objet de nombreux polars, zone frontière de Ceuta mise en scène dans la série El Príncipe), on s’interrogera surtout sur les genres dont la forme même porte la trace de l’hybridation culturelle dont ils témoignent, entre fiction et témoignage: en littérature (Andrés Sorel, Las voces del estrecho, 2000, Miguel Ángel Hernández, Intento de escapada, 2013), audiovisuel (nombreux films autour du projet « Vacaciones en paz ») ou à la croisée des arts (bande dessinée et roman photo-graphique comme La Grieta, de Carlos Spottorno et Guillermo Abril). Dans le domaine linguistique, nous pourrons nous interroger sur les interactions entre langue d’accueil et langues des migrants, comme sur les phénomènes d’hybridation, sentis par certains comme l’invasion d’une langue par une langue autre, comme par exemple le spanglish (terme qui s’impose face à inglañol et espanglés), le fragnol ou le rumañol (terme créé à Madrid, employé par certains immigrés roumains pour distinguer les Roumains qui habitent en Espagne des Roumains de Roumanie). Nous pourrons nous intéresser à l’influence étrangère dans les médias (emploi abusif de termes étrangers malgré l’existence d’équivalents, style télégraphique dans les titres de presse), comme au rôle des culebrones dans la diffusion de variantes américaines sur la péninsule, et nous demander comment les chaines nationales contribuent à faire entrer des mots, des tournures lexicales, des structures syntaxiques, des prononciations, le plus souvent madrilènes, dans le vocabulaire d’une population ne résidant pas dans la capitale, ville plurilingue aux immigrations multiples (immigration intérieure dans les années 50-60 –Espagnols du sud et du nord-ouest de l’Espagne– puis marocaine, ibéro-américaine, africaine, et enfin roumaine). La question de la néologie lexicale sera également un champ important de recherche, notamment celui des emprunts dans une perspective interrégionale et internationale. Comment s’effectuent-ils aujourd’hui en espagnol ? Quels sont les processus d’assimilation de cet ailleurs dont on perd parfois toute trace ? Quelles sont les raisons de l’incorporation d’un mot plutôt qu’un autre ? Comment certains emplois abusifs, condamnés par la RAE, ont tendance à s’étendre actuellement, dans le domaine lexical, morphosyntaxique, voire sémantique (par ex. « substantif + a + infinitif » un problema a analizar, emploi inspiré de l’anglais ou du français, ou l’emploi partitif de la préposition « de » dans Los hay de mejores, emprunté au catalan et/ou au français) ? sont autant de questions sur lesquels nous pourrons nous pencher.
 
Les propositions de communication (environ 300 mots) devront parvenir à  et à avant le 15 mai 2021. Les réponses seront communiquées fin mai 2021. La langue de rédaction pourra être le français ou l’espagnol.
Il sera demandé aux auteurs des communications de devenir membres de l’Association s’ils ne le sont pas déjà. Pour toute demande d'information, contacter
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1 D’après le rapport 2018 de l’Institut Cervantes. 
 
 
Lieu Université de Bourgogne
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