Journée d’études - Récit et mise en scène de soi : formes, enjeux et problématiques Télécharger au format iCal
 
Journée d’études
 
Récit et mise en scène de soi : formes, enjeux et problématiques
 
UR DIRE - UMR 7303 TELEMME
 
3 et 4 février 2022
 
Université de la Réunion
 
 
Organisatrices  
  • Christine Orobitg, PR- Université d’Aix-Marseille, UMR 7303 TELEMME/ UR DIRE

  • Mónica Cárdenas Moreno, MCF - Université de La Réunion, UR DIRE

 
Contacts :  ;
 
Calendrier et modalités de soumission 
Appel à communication : les propositions de communication (entre 400 et 600 mots) seront reçues jusqu’au 30 décembre 2021.
La journée d’études, en modalité hybride (en présentiel à l’Université de la Réunion), aura lieu le jeudi 3 et le vendredi 4 février 2022.
Langues acceptées : français et espagnol
Argumentaire 
Réfléchir au récit de soi nous invite à penser à la manière dont se construit la subjectivité. Selon Isabelle Galichon, « le récit de soi est à la fois un « texte en devenir » inscrit dans le cadre d’une pratique et un « texte de devenir » puisqu’il porte en lui une potentialité de résistance. Cette affirmation invite à considérer plusieurs dimensions dans le récit de soi.
D’une part, l’idée de « texte en devenir » met l’accent sur les potentialités de transformation, de réécriture, de fictionnalisation même, contenues dans le récit de soi : en écrivant sa propre histoire « je devient un autre ». La personne devient personnage de sa propre histoire (ou, parfois d’une histoire collective qui dépasse sa propre individualité). Cette écriture ou réécriture des faits permettra de mettre l’accent sur les processus de transformation, de fictionnalisation (voire parfois de falsification) mais montrera aussi comment l’écriture infuse, à la réalité, un sens. Enfin, prendre la parole pour écrire sa propre histoire permet aussi d’accéder au statut de sujet, de devenir une voix, et se trouve au cœur de stratégies d’empowerment.
On se penchera aussi sur les différentes formes que peut prendre le récit de soi : récit autobiographique, journal intime, auto-analyse, notes éparses reflétant une identité fragmentée au fil du temps et des circonstances, film documentaire, exposition photo, autofiction… Ces différentes déclinaisons de l’écriture de soi ont toutes en commun, à travers des textes et des images, une mise en récit de l’histoire personnelle et ouvrent l’accès à un vaste éventail de possibilités incluant toutes les nuances qui vont de l’histoire à la fiction : depuis l’auto-analyse scientifique du docteur Botey étudiée par Isabelle Renaudet, où le médecin s’observe et observe son corps avec un regard scientifique, comme s’il était son propre patient, jusqu’aux formes les plus élaborées et les plus assumées de l’autofiction. Mais, quel que soit le support ou la forme adoptée la réécriture et la reconfiguration d’une réalité vécue, la part de mise en récit et de mise en scène, demeurent au service de buts, d’intentions et de fonctions qui seront à élucider.
La question du « devenir » conduit également à analyser les liens entre le je et le nous, entre l’identité collective et l’identité individuelle. Le récit de soi peut ainsi émerger comme un récit synecdochique, où le je devient le porte-parole d’un groupe, d’une communauté (on pense au récit de Rigoberta Menchu, ou à différents récits-témoignages comme Juan Pérez Jolote de Ricardo Pozas, Biografía de un cimarrón de Miguel Barnet, Si me permiten hablar de Moema Viezzer pour ne citer que quelques exemples parmi un riche panel de textes : il en révèle les souffrances, les exclusions, les espoirs ou les revendications.
Enfin, le récit de soi est aussi une « présence au monde » (Isabelle Luciani). L’écriture se dote ici d’une valeur pragmatique qui dépasse la sphère individuelle pour se projeter vers des domaines éthiques, politiques, sociaux. Ecrire devient agir. Cette constatation a de multiples incidences, sur le sens de la réflexivité qui nourrit le récit de soi (une réflexivité tournée vers soi mais qui finalement retourne vers le monde) ainsi que sur le sens même de la mémoire, laquelle doit être comprise comme l’écrit Anne Whitehead— comme « une activité de reconstruction dans le présent plutôt que comme une résurrection du passé ».
La Journée d’études s’intéressera aussi aux fonctions du récit de soi : on pourra réfléchir au récit en tant qu’interrogation sur le sens d’une vie, témoignage, révélateur des diverses significations que l’on attribue à un parcours personnel, mais aussi au récit de soi comme thérapie, catharsis ou dépassement d’un trauma.
La philosophie du XXe siècle, centrée sur l’analyse du discours, a exploré ces dimensions et a mis à notre disposition une riche tradition interprétative sur la question qui s’enracine dans les écrits de Foucault, Ricoeur, Philippe Lejeune se prolongeant jusqu’à Gasparini, Butler et bien d’autres, pour ne citer que les plus importants. Les historiens se sont également emparés du récit de soi pour montrer l’articulation entre écriture et action, entre écriture de soi et société. En croisant les différentes perspectives, cette journée d’études articulera méthodologie et analyse de cas.
Champs d’application
Cette journée d’étude cherche à enrichir ces pistes théoriques et à questionner les méthodologies à travers l’analyse de récits de soi qui s’inscrivent dans la sphère hispanique, francophone, anglophone ou même créolophone.
Dans l’aire hispanophone en particulier, il est possible de penser à la construction de la subjectivité de l’époque moderne à travers le récit des explorateurs ou des conquistadors du « nouveau monde » à partir du XVIe siècle. L’extrême altérité des relations et chroniques de l’époque nourrit les récits d’éléments qui aujourd’hui nous semblent fantastiques, mais nous rappelle également les enjeux implicites dans l’écriture en tant que pratique pragmatique, dans le but d’obtenir des droits où des bénéfices matériels de la part des autorités. Par ailleurs, une partie importante des sources sur le récit de soi est liée au domaine religieux, avec des autobiographies spirituelles mais aussi des formes d’écriture qui s’inscrivent dans la confession ou l’aveu.
Le récit de soi est très présent également dans la littérature latino-américaine du XXe siècle, par exemple, dans la littérature de témoignage (comme Hasta no verte Jesús mío d’Elena Poniatowska), projet à mi-chemin entre l’anthropologie, le journalisme et la littérature et qui rejoint la littérature de la violence politique ou de la mémoire historique (par exemple Operación Masacre de Rodolfo Walsh ou Una sola muerte numerosa de Nora Strejilevich). A la fin du XX et au XXIe siècle, nous pouvons citer deux phénomènes importants en relation avec les récits de soi : l'essor du journalisme de « non-fiction » (à travers le projet des « nouveaux chroniqueurs des Indes » : Juan Villoro, Martín Caparrós, Gabriela Wiener, Leila Guerriero…) et la littérature d’autofiction (abordée par Fernando Vallejo, Ricardo Piglia, Roberto Bolaño, Guadalupe Nettel, Pedro Juan Gutiérrez, Alejandro Zambra, entre autres) qui renoue avec le pacte autobiographique à la fois qu’elle le questionne, dans la mesure où il s’agit d’une narration fictive d'événements et de faits présentés comme strictement réels ou qui coïncident avec une réalité extra-littéraire.
Axes
Axe 1 : Théories et méthodologies
Une première partie de cette journée d’études sera consacrée à la théorie et à la présentation des méthodologies d’analyse des textes littéraires. Cette partie se veut un espace d'échange avec des spécialistes de différentes disciplines des sciences humaines (études hispaniques, lettres modernes, études francophones…) sur les problématiques soulevées par le récit de soi afin d'enrichir le débat en croisant les regards sur cette pratique.
Axe 2 : Enjeux et problématiques à partir de l’analyse de cas
Une deuxième partie de cette manifestation scientifique sera consacrée aux études de cas dans le domaine de la littérature (hispanique, francophone, anglophone, entre autres), mais aussi des mémoires, journaux intimes, chroniques ou archives privées qui ont suscité l’intérêt des historiens et des sociologues.
Axe 3 : Autour de La novela de mi vida (2012) de Leonardo Padura
Cette journée d’études souhaite consacrer un espace à la réflexion autour du roman La novela de mi vida (2012) de l'écrivain cubain Leonardo Padura au programme du Capes (espagnol), en relation avec la question de l’écriture de soi. Le texte explore l'exil, l’histoire et l'identité cubaine à travers la voix fictive du poète romantique José María Heredia, mais cette exploration utilise aussi un personnage de la génération à laquelle appartient l’auteur pour nous transmettre une sensibilité, une vision du monde et une poétique, autrement dit, un ensemble d’éléments qui contribuent à construire la figure de l’auteur.
Axe 4 : Usages et fonctions du récit de soi
Des prolongements sont envisagés autour des thématiques suivantes :
-le récit de soi à travers l’image (fixe ou mobile) : documentaires, films autobiographiques, BD…
-usages divers du récit de soi : récit de soi et construction de l’histoire collective, récit de soi et résistance, usages pédagogiques, citoyens, thérapeutiques...
 
 
 
 
 
Jornadas de estudio
 
Narrativas y escenificaciones del yo: formas, desafíos y problemáticas
 
UR DIRE - UMR 7303 TELEMME
 
3 y 4 de febrero de 2022
 
Universidad de la Reunión
 
 
Organizadoras 
  • Christine Orobitg, PR- Université d’Aix-Marseille, UMR 7303 TELEMME/ UR DIRE

  • Mónica Cárdenas Moreno, MCF - Université de La Réunion, UR DIRE

 
Contacto:  ;
 
Calendario y modalidades de participación 
Los resúmenes de ponencia (entre 400 y 600 palabras), así como los datos institucionales de quienes estén interesados en participar, se recibirán hasta el 30 de diciembre de 2021.
Las Jornadas de estudios se realizarán en modalidad híbrida (en directo para quienes puedan venir a la isla de La Reunión y virtualmente en caso contrario) los días 3 y 4 de febrero de 2022.
Lenguas aceptadas: español y francés
Temáticas y ejes
Reflexionar sobre las narrativas del yo nos invita a pensar en la manera en la que se construye la subjetividad. De acuerdo con Isabelle Galichon, “La narrativa del yo es a la vez un texto en devenir, como parte de una práctica, y un texto del devenir ya que comprende en sí mismo una potencialidad de resistencia”. Esta afirmación nos lleva a considerar varias dimensiones.
Por un lado, la idea de “texto en devenir” pone atención en las potencialidades de transformación, de reescritura, incluso de ficcionalización, contenidas en las narrativas del yo: al escribir mi propia historia “yo me convierto en otro”. La persona se convierte en personaje de su propia historia (o, a veces de una historia colectiva que va más allá de su propia individualidad). Esta escritura o reescritura de los hechos permite poner énfasis en los procesos de transformación, de ficcionalización (o incluso de falsificación), pero muestra de igual manera cómo la escritura otorga un sentido a la realidad. Así, tomar la palabra para escribir su propia historia permite acceder al estatuto de sujeto, convertirse en una voz, y encontrarse en el centro de las estrategias de empoderamiento.
Se analizarán asimismo las diferentes formas que puede adoptar la narrativa del yo: narración autobiográfica, diario, auto-análisis, notas dispersas que reflejan una identidad fragmentada por el tiempo y las circunstancias, film documental, exposición fotográfica, auto-ficción, etc. Todas estas formas de escritura del yo, sea mediante textos o mediante la imagen tienen en común una “puesta en relato” de la historia personal y abren el acceso a un vasto abanico de posibilidades, que incluye todos los matices que van de la historia a la ficción: desde el autoanálisis científico del doctor Botey estudiado por Isabelle Renaudet, en que el médico pretende observarse a sí mismo y observar su propio cuerpo con una mirada científica, como si fuera su propio paciente, hasta las formas más elaboradas y asumidas de la autoficción. Sea cual sea el medio o la forma adoptada, todas las narrativas del yo tienen en común la reconfiguración y la reescritura de una realidad vivida, la puesta en relato y la puesta en escena del yo, al servicio de objetivos, intenciones y funciones que se dilucidarán.
El pensar en términos de “devenir” nos conduce también a analizar los vínculos entre el yo y el nosotros, entre la identidad individual y la colectiva. Las narrativas del yo pueden, de esta manera, emerger como un relato sinecdótico gracias al cual el yo se convierte en el portavoz de un grupo, de una comunidad. En este sentido, podemos citar algunos ejemplos dentro de un amplio corpus de relatos testimoniales como Me llamo Rigoberta Menchú y así me nació la conciencia de Elizabeth Burgos, Juan Pérez Jolote de Ricardo Pozas, Biografía de un cimarrón de Miguel Barnet, Si me permiten hablar de Moema Viezzer. Textos que ponen de relieve los sufrimientos, las exclusiones, las esperanzas y las reivindicaciones de un pueblo.
La narrativa del yo es también una “presencia en el mundo” (Isabelle Luciani). En este sentido, la escritura se dota de un valor pragmático que va más allá de la esfera individual para proyectarse en el ámbito ético, político y social. Escribir se convierte en actuar. Esta afirmación tiene múltiples incidencias en el sentido de la reflexividad que alimenta la narrativa del yo (una reflexividad hacia ella misma, pero que finalmente se dirige al mundo) así como sobre el propio sentido de memoria entendida, como lo escribe Anne Whitehead, como “una actividad de reconstrucción en el presente más que como una resurrección del pasado”.
De esta manera, estas jornadas de estudio se interesan en las funciones de la narrativa del yo: podremos reflexionar en la narrativa como interrogación sobre el sentido de una vida, en tanto testimonio, revelador de diversas significaciones que se atribuyen a una trayectoria personal, pero también en la narrativa del yo como terapia, catarsis o superación de un trauma.
La filosofía del siglo XX, centrada en el análisis del discurso, ha explorado estas dimensiones y pone a nuestra disposición una rica tradición interpretativa sobre este tema que se enraíza en los escritos de Foucault, Ricoeur, Lejeune y se prolonga hasta Gasparini, Butler, entre muchos otros. De igual manera, los historiadores se han apoderado de la narrativa del yo para mostrar la articulación entre escritura y acción, entre escritura del yo y sociedad. Gracias al cruce de diferentes perspectivas, estas jornadas de estudio quieren motivar la reflexión y el intercambio, tanto a partir de aportes metodológicos, como de análisis de casos.
Campos de aplicación
Estas jornadas de estudio buscan enriquecer las pistas teóricas y problematizar las metodologías a través del análisis de las narrativas del yo que se inscriben en el área hispánica, francófona, anglófona y créole de La Reunión.
En lo que concierne al área hispanohablante, en particular, es posible pensar en la construcción de la subjetividad de la época moderna a través del relato de exploradores o de los conquistadores del llamado “Nuevo mundo” a partir del siglo XVI. La extrema alteridad de las relaciones y crónicas de la época nutre los relatos de elementos que en la actualidad pueden interpretarse como fantásticos, pero nos recuerdan a la vez los desafíos prácticos implícitos en una escritura que tiene por objetivo obtener derechos o beneficios materiales por parte de las autoridades. Por otro lado, no podemos olvidar que gran parte de las fuentes sobre las narrativas del yo está relacionada con los escritos religiosos como las autobiografías espirituales y las confesiones.
La narrativa del yo está también muy presente en la literatura latinoamericana del siglo XX y XXI, por ejemplo, en la literatura testimonial (como la novela Hasta no verte Jesús mío de Elena Poniatowska), proyecto a medio camino entre la antropología, el periodismo y la literatura que se relaciona, en ciertos casos, con la literatura de la violencia política o de la memoria histórica (por ejemplo en la emblemática Operación Masacre de Rodolfo Walsh o en Una sola muerte numerosa de Nora Strejilevich). A finales del siglo XX e inicios del XXI podemos citar dos fenómenos importantes en relación con la temática de estas jornadas: la aparición del periodismo de no ficción (visible gracias al proyecto de los “nuevos cronistas de indias”: Juan Villoro, Martín Caparrós, Gabriela Wiener, Leila Guerriero…) y la literatura de autoficción (desarrollada por Fernando Vallejo, Ricardo Piglia, Roberto Bolaño, Guadalupe Nettel, Pedro Juan Gutiérrez, Alejandro Zambra…) que problematiza el pacto autobiográfico en la medida en que se trata de una narración ficticia de eventos y de hechos presentados como estrictamente reales o en coincidencia con una realidad extra literaria.
Ejes
Eje 1: teoría y metodología
Una primera parte de estas jornadas de estudio estarán consagradas a la teoría y a la presentación de metodologías de análisis de textos literarios. Esta parte quiere ser un espacio de intercambio con los especialistas de diferentes disciplinas de las ciencias humanas (estudios hispánicos, literatura francesa, estudios francófonos…), acerca de las problemáticas puestas de relieve sobre la narrativa del yo, con la finalidad de enriquecer el debate gracias al cruce de miradas sobre esta práctica.
Eje 2: desafíos y problemáticas acerca del análisis de casos
Una segunda parte estará consagrada a los estudios de caso en el área de la literatura (hispánica, francófona, anglófona, entre otras), pero también al del estudio de las memorias, diarios íntimos, crónicas, archivos privados que han suscitado el interés de historiadores y sociólogos.
Eje 3: acerca de La novela de mi vida (2012) de Leonardo Padura
Estas jornadas de estudio desean consagrar un espacio a la reflexión sobre La novela de mi vida (2012) del escritor cubano Leonardo Padura, que forma parte del programa del Capes de español, ya que se trata de una novela en estrecha relación con la problemática de la escritura del yo. La novela explora el exilio, la historia de la identidad cubana a través de la voz ficticia del poeta romántico José María Heredia, y la de otro personaje (Fernando Terry) que forma parte de la generación a la cual pertenece el autor. Estos personajes, a su vez, mantienen una relación especular entre sí y logran transmitirnos una sensibilidad, una visión del mundo y una poética, elementos que no solamente contribuyen en la construcción de la identidad cubana, sino que también forman parte de la llamada figura de autor.
Eje 4 : Usos y funciones de las narrativas del yo
Se podrá prolongar la reflexión evocando las temáticas siguientes:
-la narrativa del yo y escenificación del yo a través de la imagen (fija o móvil): película/ documental autobiográficos, cómic….
-usos y funciones de la narrativa del yo: relato personal y construcción de la historia colectiva, relato personal y resistencia, usos pedagógicos, cívicos, terapéuticos ...
 
Lieu Université de la Réunion
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Co-rédactrice en chef HispanismeS

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