Description:
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Le planteur et le roi, l’aristocratie havanaise et la couronne d’espagne (1763-1838), bibliothèque de la casa de velázquez, n°39, 2008, 460 pages et deux arbres généalogiques en annexes, préface de michel bertrand. à la fin de la guerre de sept ans, une défaite militaire des troupes espagnoles à cuba montre que la monarchie ibérique n’est plus en mesure de défendre seule la havane, verrou militaire de son empire. désireuse de développer une économie coloniale pour soutenir un nouveau système de défense, elle négocie une réforme politique et économique avec les élites créoles, constituées en oligarchie. ces élites, encouragées à participer activement et financièrement à la défense de l’île, reçoivent en contrepartie certains avantages, notamment pour favoriser la production de sucre de canne. l’oligarchie s’enrichit rapidement en développant des grandes plantations de canne à sucre. le risque pour la monarchie, de voir cette île à la place géostratégique majeure, en partie aux mains de riches créoles entraînés militairement et solidement armés lui échapper, fut prévu et rapidement annihilé par une compétition pour l’obtention de titres de castille auprès de ces principales familles ; l’expression de fidélité en étant un critère premier pour en obtenir un. un autre frein consista à placer progressivement le contrôle de la traite négrière entre les mains de commerçants péninsulaires. rapidement, ces familles de planteurs enrichis, qui forment la saccharocratie, deviennent de formidables alliés de la couronne d’espagne lors des moments de crise et s’avèrent, à cuba, des partenaires incontournables pour la gestion de l’île. dans les années 1820, bien que ces aristocrates soient de plus en plus fragilisés par leur endogamie et par la concurrence des commerçants péninsulaires, ils sont un frein à l’évolution de cuba vers l’indépendance. cette étude socio-politique, qui se lit comme un roman, fourmille d’anecdotes, d’exemples concrets et est écrite dans une langue fluide. en redonnant toute leur place aux protagonistes (plus de 600 personnages), elle présente un éclairage neuf sur le lien colonial espagnol de fin d’ancien régime et de début de l’ère contemporaine. |