Description:
|
Une fois le merlin publié en galicien en 1955 chez galaxia, cunqueiro entreprit, quelque deux ou trois ans plus tard, de traduire lui-même en castillan son premier roman.d'une part, comparée au castillan, le galicien, matière brute éminemment populaire et orale, lui apparaît comme d'une plus grande plasticité parce que dépourvue de règles phonologiques et lexicales fixées. il est nécessaire de la travailler afin de la glisser dans le moule de la littérature savante contemporaine. d'autre part, le castillan résiste, lorsqu'elle devient langue cible,à la nationalisation de certaines données culturelles populaires implicites dans le pré-texte et nécessaires à l'exacte compréhension des complexes de sens de la fiction.mécanismes de transposition et notes explicatives non démarquées ne peuvent suffire.abandonnant donc son rôle de simple traducteur, cunqueiro réécrit son oeuvre originelle sans s'éloigner de l'essentiel de son oeuvre source, alors mal déchiffrée par la plupart de ses lecteurs. il remanie de telle sorte le merlin galicien, que les ajouts textuels auxquels il procède, réorganisent et laissent mieux apparaître le rapiéçage -selon sa propre expression en galicien- de la trame romanesque.il rend plus explicites les partis pris stratégiques de l'instance autoriale, et lève davantage le voile sur la nature cryptée de la matière fictionnelle. la lecture interprétative du texte second s'en trouve facilitée, puis par ricochet, celle du premier. |