Description:
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Le but de cet article est de montrer comment l’écrivain espagnol Enrique Jardiel Poncela récupère l’un des invariants du mythe de Don Juan afin de le déformer par le biais de l’humour et de la parodie. L’inflation de la célèbre liste des victimes du séducteur permet à l’auteur de tourner en ridicule la version romantique du mythe qu’il place devant le miroir déformant du « star system » hollywoodien dont la vedette la plus célèbre fut sans conteste Rudolph Valentino, « l’Amant universel », qui avait pu passer au début des années vingt pour l’incarnation contemporaine, quoique un tant soit peu frelatée, du personnage légendaire. Cette hybridation démystifiante associée aux effets corrosifs de l’humour jardiélien inscrit Pero...¿hubo alguna vez once mil vírgenes? dans l’une des tendances de l’avant-garde espagnole qui avait fait de la désacralisation des mythes et de la littérature l’un de ses objectifs prioritaires. |