Description:
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L'ouvrage est consacré à l'univers romanesque de l'écrivain espagnol Enrique JARDIEL PONCELA (1901-1952). Centré essentiellement sur la trilogie humoristique, ce travail montre que les récits de l'auteur s'inscrivent dans le vaste mouvement de rénovation de l'art des années 1920. Disciple de José Ortega y Gasset et de Ramón Gómez de la Serna, l'auteur mise sur la déshumanisation et l'humour pour tenter de donner un souffle nouveau au roman. La première partie révèle que les trois récits sont pris dans un lacis intertextuel qui réactive deux grands mythes de la littérature. L'écriture humoristique favorise la déconstruction des clichés et des stéréotypes qui s'attachent aux figures de Don Juan et de la Femme fatale, ainsi qu'à toute une production romanesque européenne que Jardiel Poncela installe au coeur de ses récits. Ce que la trilogie met en place, c'est donc une satire littéraire dans laquelle les signes renvoient non à un référent situé dans la réalité mais à des codes culturels et artistiques. Pour revivifier des pratiques romanesques jugées dépassées, Jardiel Poncela s'inspire des arts graphiques, de la bande dessinée et du cinéma. L'intersémioticité occupe une place centrale dans l'esthétique d'un auteur qui manifeste une volonté évidente de briser les frontières entre les genres. La dernière partie tente de délimiter les contours du "jardiélisme" des romans. L'exemple de la construction du personnage permet de saisir comment se réalise la synthèse de la tradition et de la modernité à partir de laquelle s'élabore l'esthétique de la trilogie. L'analyse montre également que Jardiel Poncela conçoit le roman comme une activité ludique autonome, un jeu interactif inscrivant le lecteur dans le texte. |