C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la mort de notre collègue Maryvonne Boudoy, à l’âge de 84 ans, après trois mois d’une maladie épuisante vécue avec une sérénité qui était un de ses traits de caractère les plus marquants.
Maryvonne Boudoy, née Rouxel, était bretonne. Elle avait vu le jour le 9 mars 1940 à Plurien, village des Côtes-du-Nord, et n’avait pas connu son père, mort à la guerre. Elle était entrée à l’École Normale Supérieure de Fontenay-aux-Roses en 1961 et avait été reçue 1ère à l’Agrégation d’espagnol en 1965.
Son mari Jean Boudoy ayant été nommé Consul adjoint à São Paulo, elle a vécu de 1966 à 1970 au Brésil, où elle a enseigné le français et le latin au Lycée français. À son retour, appelée par le Professeur Urrutia, elle est entrée comme assistante à l’université de Paris VIII, alors située à Vincennes, dans la section de Portugais dirigée par le regretté José da Silva Terra. Après avoir soutenu une thèse de 3ème cycle sur le Modernisme brésilien, elle a été nommée Maître de Conférences, toujours à Paris VIII et a continué à enseigner dans la même Université après son déménagement à Saint-Denis.
Spécialisée dans le domaine culturel brésilien, Maryvonne Boudoy, enthousiasmée par le projet, a collaboré avec Maria Helena Araújo Carreira lors de la réalisation du Portugais de A à Z, précieux ouvrage de référence pour les étudiants, entre autres parce qu’il rend compte scrupuleusement des variantes de la langue portugaise au Portugal et au Brésil : il a d’ailleurs été revu et réédité à plusieurs reprises.
Et puis, sollicitée par Anne-Marie Quint, Maryvonne Boudoy a revu pour elle la traduction de Dom Casmurro, du brésilien Machado de Assis, celle de Chevalier errant du portugais Almeida Faria, avant de s’associer à celle des autres romans du même auteur. La période de la retraite venue, Maryvonne, toujours active, a volontiers participé à plusieurs traductions de classiques portugais, dont une anthologie de la poésie lyrique de Luis de Camões et Le Livre des Nostalgies de Bernardim Ribeiro.
Nul doute que Maryvonne Boudoy laissera le souvenir d’une enseignante dévouée, attentive à ses étudiants, d’une traductrice exigeante, et d’une amie fidèle et très chère.
Anne-Marie Quint