Alain Minard, Alain, nous a quittés. Il était parti en retraite en 2003, il avait 65 ans. Il a enseigné à notre UFR durant toutes ces belles années la version classique, depuis son amour infini de la langue espagnole, et il donnait des cours en LEA, depuis sa passion pour le monde contemporain. Collectionneur averti, il aimait la bande dessinée, le cinéma, sous son air discret, toujours un peu amusé, il portait en lui des armoires et des coffres de savoir infini, de générosité illimitée. J'ai eu la chance alors de partager une heure d'intercours avec lui, le mardi, au centre de Clignancourt, son amitié m'a depuis accompagnée jusqu'à ce jeudi 25 janvier 2024 où, doucement, sagement, il savait qu'il était allé au bout de ses forces, il ne s'est pas réveillé. La maladie l'avait peu à peu privé de ses forces, mais sa voix, que tous ceux qui l'ont connu entendent encore, était restée semblable à elle-même, réconfortante, cette sonorité incroyable, elle découpait de la clarté dans votre vie, c'était le bonheur de son amitié, ce don de la présence – celui d'un humaniste. Sa voix reste en nous, elle résonne plus fort que notre peine infinie. Né un 15 mai, Alain avait le rayonnement solaire du printemps, et le printemps revient toujours.
Laurence Breysse-Chanet
UFR d'Études hispaniques et latino-américaines, Sorbonne Université