Nous avons l’immense tristesse de vous faire part du décès d’Anne-Laure Bonvalot, survenu le 10 janvier 2022, à l’âge de trente-huit ans, après s’être battue contre une longue et dure maladie. Allocataire monitrice normalienne à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 entre 2009 et 2012, membre de la section scientifique de la Casa de Velázquez-Écoles des Hautes Études Hispaniques et Ibériques de 2012-2014, notre amie et collègue était maîtresse de conférences à l’Université de Nîmes depuis 2016. La NEC+, dont elle était membre depuis sa création, perd une collègue aux qualités humaines remarquables et une chercheuse exceptionnelle. Une manifestation en hommage à la chercheuse, à l’écrivaine, à l’essayiste et à la traductrice qu’elle était, sera rendue prochainement par ReSO, l'Unité de recherche de l'Université Paul Valéry de Montpellier, à laquelle elle était rattachée. Nous adressons toutes nos condoléances et nos affectueuses pensées à sa famille et à ses proches.
Nathalie Sagnes Alem (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Anne-Laure Bonvalot (1983-2022)
C’est avec une immense tristesse que je vous fais part de la disparition de notre camarade Anne-Laure Bonvalot le 10 janvier 2022 des suites d’une maladie. Anne-Laure, née le 24 mars 1983 à L’Union (Haute-Garonne), a intégré l’ENS en 2004 dans la série Langues Vivantes, spécialité Espagnol, rang 8e. Après une Licence 3 d’Espagnol à Lyon 2 où elle a impressionné ses enseignants, très secoués aujourd’hui par cette nouvelle, elle a préparé un Master 1 d’Études hispanophones avec un mémoire dirigé par Jean-François Carcelen sur Belén Gopegui qui a obtenu la note exceptionnelle de 20 sur 20 proposée à l’unanimité par tous les membres du jury. En 2007 elle a été très brillamment reçue 2e à l’Agrégation d’Espagnol, en laissant aux préparateurs de ce concours, le souvenir d’une finesse et d’une intelligence rares. Après un séjour d’un an comme lectrice à l’université de Campinas, elle a obtenu un contrat doctoral pour préparer une thèse de doctorat à l’Université Montpellier 3 sous la direction de Jean-François Carcelen. Celle-ci, intitulée Formes nouvelles de l’engagement dans le roman espagnol actuel : Alfons Cervera, Belén Gopegui, Isaac Rosa, a été soutenue à Montpellier en décembre 2014 et a obtenu la plus haute mention. Thèse très remarquée, elle a fait l’objet d’un remaniement pour publication dans la prestigieuse maison d’éditions Classiques Garnier en 2019, avec le titre : Fictions politiques. Esthétiques de l’engagement littéraire dans l’Espagne contemporaine. Pendant ses études doctorales elle a également été membre scientifique de la Casa de Velázquez à Madrid (2012-2014) et, après la soutenance de sa thèse, elle a pris un congé pour écrire un très beau recueil de nouvelles, Zèbres, publié par Passage(s) en 2020, puis a obtenu un post-doc, en 2015-2016, en Littérature comparée à l’Université d’Angers (Spécialité : écocritique et humanités environnementales) au sein du programme de recherche ÉcoLitt. En 2016 elle a été nommée Maîtresse de Conférences en Espagnol, spécialité littérature espagnole contemporaine, à l’Université de Nîmes, poste qu’elle a occupé jusqu’à son décès. Elle a également été membre élue du CNU (14e Section), membre de jurys de thèse, de comités de sélection, a dirigé le Département d’Espagnol de son université et, à plusieurs reprises depuis 2017, a été membre du jury du Concours d’Entrée de l’ENS de Lyon. Elle a été un membre très actif de l’EA 4582 LLACS. Elle y a dirigé ou codirigé plusieurs ouvrages collectifs et signé ou cosigné une trentaine de travaux (articles, chapitres d’ouvrages…) ce qui en dit long sur le fait qu’il s’agissait d’une chercheuse non seulement excellente mais aussi très féconde, appelée à être l’une des hispanistes les plus brillantes et actives de sa génération. Ses recherches prouvent aussi à quel point il s’agissait d’une chercheuse engagée, voire militante, dans les grands combats dont l’actualité ne cesse d’en montrer la pertinence : le féminisme, l’environnement, la mémoire… Cette insupportable « mors inmatura » endeuille très tristement l’Hispanisme français, le Département Langues, Littératures et Civilisations Étrangères de l’ENS de Lyon et tous ceux qui ont eu l’immense plaisir de connaître Anne-Laure Bonvalot.
Carlos HEUSCH (École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines - Lyon)