In memoriam - Joseph Pérez (1931-2020)

Joseph PÉREZ (1931-2020)
 
I - La carrière universitaire
Né le 14 janvier 1931 à Laroque-d’Olmes (Ariège) en 1931, au sein d’une famille d’immigrés valenciens originaires de Bocairent, Joseph Pérez choisit une voie classique, du lycée de Pamiers et des classes préparatoires à Toulouse puis au Lycée Henri IV à Paris jusqu’à l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud. Il obtint l’agrégation d’espagnol en 1955, bien qu’il fût aussi attiré par la philosophie. Après un service militaire en Algérie comme interprète, Joseph Pérez, suivit à l’université de Bordeaux, en 1956, Aristide Rumeau, dont il imitait l’accent et vantait la générosité. Il fonda ensuite, avec René Andioc, le Département d’Études Hispaniques du collège littéraire universitaire de Pau (1962-1967), se lia d’amitié avec Manuel Tuñón de Lara, et rédigea sa thèse d’État sur Les Comuneros de Castille sous la direction de Noël Salomon, puis sa thèse complémentaire sur les mouvements précurseurs de l’indépendance sud-américaine (1970), qui furent vite considérées comme des références. Il revint à Bordeaux comme maître de conférences puis professeur de civilisation de l’Espagne et de l’Amérique latine (1969-1989).
Ce fut-là le début d’une œuvre immense qui a renouvelé l’historiographie sur l’Espagne moderne tant par la rigueur et l’ampleur de ses points de vue que par l’ambition d’une entreprise scientifique qui n’hésitait pas à revoir bien des idées reçues. Spécialiste reconnu et admiré de la période qui va du règne des Rois catholiques à celui de Philippe II et de la formation de l’État moderne et des nations ibéro-américaines, Joseph Pérez connaissait aussi les grands auteurs et les phénomènes importants de l’histoire d’Espagne jusqu’à l’époque la plus récente. Les tendances séparatistes de l’Espagne actuelle l’inquiétaient car il se souvenait de ce qu’il devait au système jacobin de la République française.
Joseph Pérez eut des responsabilités institutionnelles qui lui permirent de structurer la formation (Présidence de l’Université de Bordeaux III -1978-1983, de la section 14 du CNU -1983-1985, de l’Agrégation d’Espagnol -1985-1988) et la recherche (Création et direction de la Maison des Pays Ibériques - 1984-1989, direction de la Casa de Velázquez - 1989-1996). C’est en contribuant à la création, au sein du GRECO puis GDR 30 du CNRS, dirigé initialement par Bartolomé Bennassar, d’un axe Bordeaux-Pau-Toulouse-Paris-Aix en Provence qu’il structura durablement la recherche sur l’histoire d’Espagne et favorisa des échanges jusqu’alors peu communs, entre spécialistes.
 
II - L’œuvre
Joseph Pérez joignait à une immense culture classique et philosophique, un goût du concret et une capacité d’exposition peu commune qui rendait intelligible tout phénomène complexe, suscitait immédiatement l’intérêt et emportait l’adhésion. Loin de spéculer sur ce qui aurait dû être, il étudiait ce qui avait été, montrant que l’analyse économique rétrospective est inutile si elle oublie la réalité historique de la période considérée. Cela lui permit de nuancer bien des préjugés, depuis le poids de l’Inquisition (qui, selon lui, était comparable en Espagne à celui des autres pays, bien que l’institution fût utilisée pour lutter contre l’ascension sociale des financiers, des marchands et des artisans) jusqu’à la notion de décadence établie par des considérations présentes ou fondées sur d’hâtives analogies. Certes, il rappelait que Noël Salomon, pour expliquer ce phénomène espagnol, opposait, dès le XVe siècle, le monde rural attaché à un mode de production agraire et pastoral et les villes qui aspiraient à un libre développement, mais il n’admettait pas que l’on pût aborder ce sujet complexe et récurrent qu’est le retard économique de l’Espagne à l’aune de la révolution industrielle anglaise ou de l’illusion qu’alimentait à la fin du XXe siècle la convergence avec l’Europe.
L’interprétation de la révolte des Comunidades étaient l’un des points de divergence à l’heure d’interpréter la naissance de l’État moderne et d’expliquer le retard ou la singularité hispanique. Soit leur échec constituait un point d’ancrage anti-moderne, soit c’était le début d’un cycle et le fondement d’une tradition démocratique. Joseph Pérez démontra, par une étude des structures et une analyse des faits, qu’il s’agissait d’un événement majeur, doté d’une cohérence propre et non d’un épisode soumis à un usage politique rétrospectif ou des hypothèses contradictoires, car de révolutionnaires les comuneros furent considérés comme réactionnaires. Mais il prit soin également de nuancer le point de vue d’Américo Castro considérant qu’il attribuait une importance excessive aux conversos et réduisait le conflit à une dispute entre vieux et nouveaux chrétiens. Le mouvement ne put triompher parce que la bourgeoisie (les habitants des bourgs) était trop faible mais il ne pouvait non plus être réduit à une fronde de la noblesse et des féodaux traditionnalistes (thèse que suggéra Ganivet en 1898 avant Bergamín ou Marañón).
Certes, les libéraux (Quintana ou Martínez de la Rosa) n’hésitèrent pas, pendant la guerre d’Indépendance, à mettre l’histoire au service de l’idéologie, en faisant de Padilla un défenseur de la liberté contre les excès de la Couronne et le coup d’État de Charles de Gand. Ils s’en prenaient aux origines de la dynastie des Habsbourg tandis que d’autres voyaient dans le mouvement l’éveil de la nation contre la domination flamande. On eut tôt fait de considérer l’échec de l’entreprise comme la cause de la décadence de l’Espagne (Ferrer del Río) : le cours de l’histoire aurait bifurqué vers l’absolutisme privant les Espagnols de leur destin. C’est la thèse qui prévalut à l’étranger et que Marx amplifia en montrant que le monarque étranger s’en prit aux Cortès et aux municipalités pour supprimer les vieilles libertés. D’autres auteurs considèrent au contraire que Charles Quint ouvrit l’Espagne à l’Europe.
Loin des interprétations des libéraux, des anti-libéraux et des « européens », Joseph Pérez ne se contenta pas de ce point de vue politique et ne voulut pas ignorer l’évolution économique, sociale, religieuse de l’Espagne à la charnière du règne des Rois catholiques et de celui de Charles Quint. Cette ambition le contraignit à aborder un phénomène complexe entre les fondements du Pouvoir personnel et ceux des révoltes collectives, sans ignorer le double jeu mené par la noblesse prête à défier l’autorité d’un souverain étranger en le soutenant tardivement, mais sans jamais retrouver le rôle politique qui avait été le sien.
Au lieu d’imaginer pour l’Espagne un destin idéal si les comuneros l’avaient emporté à Villalar, Joseph Pérez, à partir des documents réunis aux archives de Simancas, montra que les révoltés loin d’être des idéalistes, avaient élaboré des projets de réformes étatiques et administratives. Il confirmait la thèse de Manuel Azaña qui avait souligné la portée politique du mouvement (et notamment d’un point de vue constitutionnel) puisque des vassaux avaient refusé d’obéir à leurs seigneurs.
L’étude de Joseph Pérez sur les mouvements qui précédèrent l’indépendance ibéro-américaine illustrait également le danger de toute interprétation rétrospective. Elle s’en tenait à la critique des sources (poner las cosas en su sitio) et à l’analyse des faits. Car, en étudiant séparément ces soulèvements, après avoir considéré l’état des colonies espagnoles au XVIIIe siècle et les mutations accélérées sous la dynastie des Bourbons —l’intérêt de l’Espagne n’était plus minier ; l’attrait exercé par les métaux précieux s’était déplacé vers les matières premières— il montra, comme l’ancien consul de France en Espagne, le poète Marius André, que les troubles politiques, longtemps présentés comme des révoltes émancipatrices, n’étaient que des réflexes de criollos menacés dans leurs privilèges par le réformisme des Bourbons puis des libéraux gaditans. Il s’agissait surtout, dans une société fortement hiérarchisée, d’une lutte contre la pression fiscale qui les poussait à se révolter contre la métropole, aidés par les ennemis de l’Espagne qui voulaient avoir accès au marché américain. D’ailleurs, les criollos ne firent jamais cause commune avec les indiens. Cette version s’écartait donc de l’apologie nationaliste américaniste autant que de la légende généreuse du libéralisme hispanique. Comme pour celle des comunidades, l’explication romantique de la révolte des criollos ne résistait pas à l’étude des faits.
Après l’histoire économique et idéologique de la Castille au XVIe siècle, qui le conduisit à renouveler les interprétations de cette époque avec une étude sur les revendications de la bourgeoisie urbaine sur lesquelles se fondaient souvent les interprétations de la tradition démocratique du XIXe siècle, jusqu’à celle des mouvements d’émancipation en Amérique hispanique, les œuvres qui suivirent contribuèrent à une révision historiographique depuis le point de vue de l’histoire économique jusqu’à celle des mentalités, de la culture et de la littérature. Avec les Rois Catholiques, Charles Quint et Philippe II, Thérèse d’Avila, Fray Luis de León et plus récemment Cisneros, Joseph Pérez consacra une étude novatrice aux grands personnages du XVIe siècle et aux grandes questions qui agitent l’historiographie telles que l’Inquisition, la sorcellerie, l’humanisme, l’histoire des juifs d’Espagne ou la légende noire. Il étudia celle-ci à sa source—les dénonciations dont fut l’objet Philippe II accusé d’avoir tué son fils, Don Carlos, et sa troisième épouse. La méthode choisie par Joseph Pérez était la même : il préférait partir de la réalité et du virage économique, social et idéologique que son règne représentait pour comprendre comment l’hégémonie culturelle de l’Espagne survécut à l’effondrement économique et à la défaite militaire au point de susciter l’œuvre de propagande des pays protestants du nord de l’Europe.
Ce point de vue conduit également à une nouvelle interprétation des divers épisodes décisifs de l’histoire d’Espagne, de celle de l’Occident et de l’indépendance hispano-américaine. Car, elle dépasse de nombreux préjugés sur les institutions et les conflits de l’époque moderne. Joseph Pérez ne se résigna pas à constater l’inaptitude de l’Espagne au développement, il montra que le pays n’était pas un bloc inerte et homogène et que certains secteurs accumulaient des capitaux même si les carences de l’enseignement technique, le manque d’un réseau de communication et l’absence d’une législation favorable à la création de sociétés, en dehors des secteurs bancaire ferroviaire et minier, freinaient ce démarrage économique que ne favorisaient pas non plus les retards de l’instruction. Mais fallait-il continuer à incriminer l’Inquisition, dont l’activité se réduisit à la fin du XVIIe siècle ? Certes le poids de celle-ci fut utilisé en Espagne à des fins de contrôle social mais, selon lui, son rôle religieux n’était peut-être pas différent de celui qu’elle exerça dans les autres pays européens. Il n’admettait donc pas le slogan franquiste, Spain is different, car il était persuadé que l’histoire d’Espagne, par-delà ses singularités, ses contradictions et ses faiblesses, ressemblait à de celle des autres nations européennes et qu’aucun pays n’avait fait autant d’efforts que l’Espagne pour appartenir à l’Europe.
Par ailleurs, le manque de dynamisme des entrepreneurs avait sans doute bien d’autres causes que l’enracinement de la société dans sa religion, depuis l’implantation d’un libéralisme limité à la liberté économique et qui tournait le dos aux implications politiques de celle-ci (comme dans la France de la Restauration et de la monarchie de juillet), jusqu’à la polémique sur le rythme de croissance qui imposait une reconstitution de séries statistiques souvent contestées et une discussion sur l’opportunité du protectionnisme réclamée par les producteurs agraires qu’acceptaient mal les industriels qui se sentaient parfois victimes de tarifs douaniers excessifs.
 
III – Les leçons et l’héritage
Joseph Pérez considérait qu’était hispaniste quiconque avait orienté ses recherches sur l’Espagne, ce qui ne dispensait pas le chercheur, une fois choisi ce domaine d’application, de maîtriser les méthodes de l’Histoire et de la critique littéraire. Les travaux de Joseph Pérez se caractérisaient par un point de vue synthétique, une rédaction claire et documentée. Il avait horreur des jeux de mots et des belles formules, « pas d’adjectifs, pas d’adverbes, pas de relatives », disait-il. Il était persuadé que la mission de l’universitaire était d’expliquer clairement une réalité complexe et non de désorienter son lecteur par une érudition mal maîtrisée, une parole hautaine et un langage obscur. Son travail consista à clarifier, par un retour aux sources historiques, de nombreux points controversés. Aller à l’essentiel, en étudiant la réalité sans oublier qu’un fait est une conséquence qui peut à son tour engendrer une cause, l’obligeait certes à ne pas confondre une antériorité et une causalité, mais aussi à ne pas se contenter de lieux communs ou d’explications hâtives.
Joseph Pérez, qui dirigea quelques thèses d’État sur l’Espagne contemporaine, n’était pas seulement un lecteur exceptionnel des auteurs latins et du Siècle d’Or mais encore un connaisseur averti des écrivains qui s’intéressèrent à l’identité de l’Espagne (à la constitution de l’État et de la nation) et à sa place dans le monde, depuis Unamuno et Ortega, jusqu’à Altamira et Azaña.
Joseph Pérez contribua à la création d’organismes de recherches d’un type nouveau. A la fin des années 1970, avec notamment Bartolomé Bennassar, Émile Témime, Albert Broder et Didier Ozanam, il fonda le GRECO 30, initialement dirigé par Bartolomé Bennassar, une structure de travail financée par le CNRS, qui réunissait des équipes d’historiens et d’hispanistes de Bordeaux, Pau, Paris, Toulouse et Aix-en-Provence consacrées à l’étude de l’histoire de l’Espagne moderne et contemporaine. Avec les colloques de Pau pour l’époque contemporaine, cette expérience structura les recherches françaises sur l’histoire d’Espagne. Ensuite le grand projet de Joseph Pérez, la Maison des Pays Ibériques, issue d’une convention avec le CNRS, fut inaugurée en 1985 à l’université de Bordeaux par les ministres des affaires Étrangères portugais (Jaime Gama), espagnol (Fernando Morán) et français (Roland Dumas). Il s’agissait d’un bâtiment doté de quatre chambres et de partis communes propres à l’accueil de chercheurs et de rencontres scientifiques. Des séminaires y furent organisés, des publications virent le jour. L’ambition de cette structure fédérative fut de coordonner des travaux parfois isolés et de constituer une base de données des recherches en cours et des publications récentes. Enfin, en devenant directeur de la Casa de Velázquez, Joseph Pérez trouva un établissement propre à l’animation de la recherche et à l’éclosion de nouveaux projets. Il s’efforça d’ouvrir l’institution — bien qu’on n’y parlât pas encore anglais — à des disciplines qui n’étaient pas représentées (anthropologie, sciences politiques, droit, histoire du cinéma, de la musique) et organisa une coopération scientifique avec le milieu universitaire espagnol.
Grâce à lui, l’institution, qui s’était dotée d’une direction d’études (et de séminaires réguliers auxquels prirent part les grands noms de l’université et de la recherche internationale, au point que les séminaires étaient reconnus dans le cursus de l’université complutense, fut la première à consacrer des colloques internationaux à Antonio Machado ou Manuel Azaña, et elle aborda d’un œil critique les grandes questions du monde contemporain (la formation de l’État et de la nation, le mouvement ouvrier, l’évolution de la presse, religion et société, l’Espagne dans les relations internationales, l’Espagne et la Méditerranée, la politique de la ville, la crise du roman, la poésie au XXe siècle, les avant-gardes, etc.).
Mais Joseph Pérez favorisa aussi le travail d’artistes singuliers, dont il respecta la liberté de création et s’attira immédiatement de leur part une immense reconnaissance. Il dota l’institution, après avoir réformé les locaux, d’un studio de musique et d’une structure d’exposition permanente. Il fit de la Casa de Velázquez (ouverte à tous les chercheurs par ses prédécesseurs) un lieu de rencontre qui attirait les plus grands universitaires espagnols et internationaux, les artistes et les écrivains du moment.
Une fréquentation quasi quotidienne, cinq ans durant, suscite des confidences et engendre de la nostalgie. Nos conversations excédaient le domaine universitaire. J’eus la chance de mesurer l’ampleur de vue d’un maître curieux de tout et indifférent aux modes. L’homme était bourru, droit, drôle et généreux. Il faisait preuve d’une grande rigueur morale et ne supportait pas l’injustice. Il savait exercer les hautes fonctions qui lui étaient confiées uniquement aux heures de bureau (et parfois avec une certaine autodérision) et devenait ensuite un interlocuteur exceptionnel, d’une générosité et d’une bienveillance rare.
Son rayonnement valut à Joseph Pérez l’admiration et la reconnaissance de ses pairs. Certes il avait fréquenté Américo Castro, José Antonio Maravall, Gregorio Marañón, Marcel Bataillon, Pierre Vilar ou Manuel Tuñón de Lara, mais il savait aussi répondre avec sympathie à l’inquiétude d’un boursier. Joseph Pérez était Grand-Croix de l’Ordre d’Alphonse X le Sage, Commandeur de l’Ordre d’Isabelle la Catholique, Chevalier de la Légion d’honneur, de l’ordre du mérite, membre correspondant de la Real Academia de la Historia, docteur honoris causa de l’université de Valladolid. Il avait reçu en 1991, le prix international Antonio de Nebrija, et, en 2014, lui fut attribué le prix Príncipe de Asturias en Sciences Sociales. Le jury justifia ainsi son choix : «Heredero y excelente continuador de la escuela de los Anales y del hispanismo francés, Joseph Pérez ha contribuido a deshacer muchos prejuicios sobre las instituciones y conflictos de la época, enriqueciendo el análisis de la historia europea» [Le discours qu’il prononça alors parut dans le Bulletin d’Histoire contemporaine de l’Espagne, n° 50, juin 2015, p.7-8. Cette revue, dont il favorisa la création, avec Bartolomé Bennassar, vient de publier, après une étude sur les voyageurs (« España en la mirada de los viajeros extranjeros », n°53, novembre 2019, p. 189-198) et une note nécrologique consacrée à Bartolomé Bennassar, ce qui fut sans doute son dernier article, une réflexion magistrale sur les concepts d’histoire et de civilisation (n°54, novembre 2020).].
 
Ouvrages de Joseph Pérez :
Les titres sont cités dans la langue de la première édition. La plupart des livres parus en français ont fait l’objet d’une traduction en espagnol.
- La Révolution des «comunidades» de Castille - 1520-1521 (Bordeaux, Féret, 1970 ; La revolución de las comunidades de Castilla - 1520-1521, Madrid, Siglo XXI, 1972)
- L'Espagne des Rois Catholiques, Paris, Bordas, 1971
- L'Espagne du XVIe siècle, Paris, Armand Colin, 1972
- Los Movimientos precursores de la emancipación en Hispanoamérica, Madrid, ed. Alhambra, 1977.
- La Frustración de un imperio (1474-1714), collab. dans Historia de España, Manuel Tuñón de Lara (dir.) t. V, Barcelone, Labor, 1982.
- Isabelle et Ferdinand, Rois Catholiques d'Espagne, Paris, Fayard, 1988 (éd. esp. Isabel y Fernando. Los reyes católicos, Nerea, 1988)
- Historia de una tragedia: la expulsión de los judíos de España, Madrid, Crítica, 1993,
- El humanismo de Fray Luis de León, Madrid, CSIC, 1994.
- Charles Quint : empereur des deux mondes, París, Gallimard, 1994.
- Histoire de l’Espagne, Paris, Fayard, 1996.
- L’Espagne de Philippe II, Paris, Fayard, 1999.
- De l’humanisme aux Lumières. Études sur l’Espagne et l’Amérique, Madrid, Casa de Velázquez, 2000.
- Brève histoire de l’Inquisition en Espagne, Fayard, 2002 ; Crónica de la Inquisición española, Madrid, Martínez Roca, 2002.
- Los judíos en España, Madrid, Marcial Pons, 2005.
- Thérèse d’Avila, Paris, Fayard, 2007.
- La légende noire de l’Espagne, Paris, Fayard, 2009.
- Cisneros. El cardenal de España (1436-1517), Madrid, Taurus, 2014.
- Andalousie. Vérités et légendes, Paris, Tallandier, 2018.
Paul Aubert
Professeur émérite de Littérature et Civilisation Espagnoles Contemporaines
Université d’Aix-Marseille
Ancien directeur des Études de la Casa de Velázquez
 


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