Madeleine Pardo est décédée le vendredi 10 février 2017. Ancienne élève de l’ENS de Fontenay-aux-Roses, agrégée d’espagnol, docteur d’État et maître de conférences à l’Université Paris X, elle comptait parmi les meilleurs spécialistes de la littérature médiévale hispanique. Ses recherches sur Alonso de Palencia et sur d’autres historiens espagnols du XVe siècle ont donné lieu à deux chefs-d’œuvre : Alonso de Palencia, historien. Etudes sur les Gesta hispaniensia et L’historien et ses personnages. Etudes sur l’historiographie espagnole médiévale.
L’intelligence aussi construite que prodigieusement fine de Madeleine Pardo se nourrissait d’une très grande érudition comme d’une insatiable avidité intellectuelle. Elle avait peu de goût, en revanche, pour l’idée de carrière, comme pour tout type de direction. Collaborant avec les plus grands médiévistes espagnols et anglo-saxons, elle ne soutint sa thèse de doctorat d’État qu’après avoir fait valoir ses droits à la retraite. Cela ne l’empêcha nullement de former ou d’influencer puissamment bien des médiévistes hispanistes français qui, se considérant ses disciples, regrettèrent de n’avoir pas été ses thésards.
Reste la trace de son intense lumière intellectuelle et de l’admiration qu’elle a suscitée.
Georges Martin