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APPEL À COMMUNICATION
Journée d’étude


L’exil républicain espagnol : « stratégies d’effacement », transmission et récupération des mémoires


Université d’Artois, Maison de la Recherche Arras, le 7 janvier 2026
Organisation : Mélanie Trédez-Lopez Laboratoire Textes & Culture, équipe CoTraLIS


Présentation

Du 28 janvier au 15 février 1939, 500.000 républicains espagnols fuient l’Espagne dans la précipitation devant la perspective imminente de la victoire des nationalistes et l’installation de Franco au pouvoir. Cette Retirada massive, traversant les Pyrénées, vient alimenter sans commune mesure les flux d’exilés espagnols arrivés depuis le début de la guerre civile, à compter de 1936.
À l’hiver 1939, la France n’est pas encore la terre d’asile qu’elle deviendra au lendemain de la seconde guerre mondiale avec la proclamation de l’asile constitutionnel par la IVe République (1946) et la reconnaissance de l’asile conventionnel par la Convention de Genève (1951). À ce moment-là, c’est un Décret-loi sur la police des étrangers, adopté le 2 mai 1938 par le gouvernement d’Édouard Daladier qui trouve à s’appliquer. Le texte prévoit que les « réfugiés politiques qui auront, à leur entrée en France, au premier poste frontière, revendiqué cette qualité » et pour lesquels il sera démontré qu’ils se trouvent dans l’impossibilité de quitter le territoire français, seront astreints par le ministre de l’intérieur « à résider dans des lieux qu’il fixera et dans lesquels l’intéressé devra se présenter périodiquement aux services de police ou de gendarmerie ». Cette disposition a donné vie à l’« encampement » des réfugiés, organisé à la hâte devant l'afflux massif de républicains espagnols au moment de la Retirada, en procédant, au plus près de la frontière franco-espagnole, à des constructions à même le sable comme à Argelès-sur-mer, Le Barcarès ou Saint-Cyprien. Des dizaines de camps d’internement sont ensuite été implantés sur tout le territoire français.
Après le passage par les camps, les centres d’accueils familiaux ou les compagnies de travailleurs étrangers, l’exil en France a été pour un grand nombre de réfugiés républicains une réalité qui a perduré jusqu’à la mort de Franco, pour d’autres une étape relativement courte avant un exil plus lointain, ou « évacuation », vers les pays d’Amérique hispanophone, l’URSS ou l’Afrique du Nord. Certains ont alimenté le rêve d’un retour au pays d’origine, d’autres y ont définitivement renoncé : la Retirada, l’expérience des camps, la séparation des êtres chers, les adieux au pays, le deuil du rêve républicain, le déracinement individuel et l’Histoire nationale sont des réalités qui ont été tantôt partagées et transmises à leurs proches, et notamment à leurs descendants, tantôt enfouies et occultés par les exilés. Or, les « ricochets de la mémoire » traversent les générations et il n’est pas rare que la volonté d’effacer les traces de l’exil bouleverse, le cas échéant, les descendants d’exilés dans leur construction identitaire.
Si les législateurs espagnol et français ont également accompagné, tantôt l'oubli, tantôt la récupération de la mémoire de l'exil (citons la loi espagnole d’amnistie du 15 octobre 1977, la loi espagnole de mémoire historique du 26 décembre 2007, ou encore les lois françaises et espagnoles relatives à l'acquisition et la perte de nationalité en vigueur depuis 1939, etc.), l’actualité normative de part et d’autre des Pyrénées tend à démontrer une volonté politique partagée par la France et l’Espagne visant à faire lumière sur l’exil républicain en France et notamment à permettre aux enfants et petits-enfants de réfugiés de (re)construire l’histoire de leurs ascendants exilés et, par là-même, leur identité. Ainsi, un arrêté pris par la ministre de la Culture française le 3 juillet 2025 a autorisé l’ouverture anticipée des fiches de réfugiés espagnols conservées aux archives de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), à compter du 18 juillet 2025. Cet arrêté contribue à la récupération des mémoires individuelles des réfugiés et ouvre ainsi la voie, non seulement à un corpus privilégié pour la recherche scientifique sur l'exil républicain espagnol, mais aussi à des recherches personnelles des descendants de réfugiés dans une optique de (re)construction ou réparation transgénérationnelle. Cette mesure fait écho à la loi espagnole de Mémoire démocratique du 19 octobre 2022 qui reconnait à tous les descendants de réfugiés espagnols le droit de solliciter l’acquisition (ou récupération) de la nationalité espagnole avant la date du 22 octobre 2025.

Objectifs scientifiques
Cette journée d’étude entend interroger et analyser les voies de récupération ou de sauvegarde de la mémoire de l’exil dans une perspective aussi bien pluridisciplinaire (droit, sciences politiques, histoire, littérature, cinéma, photographie, etc.) que dans une perspective interdisciplinaire.
Les communications pourront s’inscrire dans trois axes.
Axe 1 - Interroger les créations artistiques et les récits (auto)biographiques et de fiction narrant l’expérience exilique et/ou sa transmission intergénérationnelle ou transgénérationnelle : comment les artistes, auteurs et autrices perçoivent-ils et transmettent-ils l’exil vécu ou imaginé, une expérience transmise, tue ou cachée ?
Axe 2 - Analyser les cadres juridiques et administratifs de l’exil républicain : comment les législateurs et les administrations espagnols et français ont-ils participé et participent-ils de l’effacement ou au contraire de la sauvegarde ou de la récupération d!une mémoire de l!exil ?
Axe 3 - Mettre en lumière le travail des différents réseaux d’aide aux réfugiés espagnols au moment de l’exil (Service d’Évacuation des Réfugiés espagnols, Commission d'Aide aux Enfants espagnols réfugiés en France, organisations humanitaires, etc. ) et le travail associatif accompagnant, de nos jours, la récupération de la mémoire de l’exil et soutenant les descendants de réfugiés dans leurs recherches.


Modalités de soumission et de communication
Envoi par mail des propositions de communications contenant un titre provisoire, un résumé de 1500 caractères environ et une bio-bibliographie de quelques lignes au plus tard le 31 octobre 2025 à l'adresse suivante :
melanie.lopez@univ-artois .fr
Cette même adresse pourra être utilisée pour toute demande de renseignements.
Après examen du comité scientifique, une réponse sera apportée aux propositions de communication au plus tard le 25 novembre 2025.
La journée d’étude se tiendra le 7 janvier 2026 à l’Université d’Artois, sur le site d’Arras, de 9h30 à 16h. La journée d’étude se poursuivra par l’inauguration et la visite de l’exposition de Lydie Turco à la Bibliothèque universitaire d’Arras, de 16h à 18h.
Les communications auront une durée de 25 minutes. 

Comité scientifique
Stella Coglievina, Maîtresse de conférences en Droit public, Università degli Studi dell'Insubria.

Xavier Escudero, Professeur de Littérature et Civilisation de l'Espagne contemporaine, Université d’Artois.

Henry Hernández-Bayter, Maître de conférence Linguistique de l!espagnol, Université de Lille.

Virginie N'Dah-Sekou, Maîtresse de conférence en civilisation de l’Espagne contemporaine, Université Paris Est Créteil.

Mélanie Trédez-Lopez, Professeure de droit public, Université d’Artois.

Carmen Pineira-Tresmontant, Professeur émérite de linguistique, Université d’Artois

Alfonso Pinilla, Maître de conférence en Histoire contemporaine, Universidad de Extremadura.

Lydie Turco, autrice, réalisatrice et photographe, France.


Bibliographie indicative
AGIER Michel, « L'encampement du monde », P lein droit, vol. 90, 2011, pp. 21-24. Un monde de camps, Paris, la découverte, 2014.
ALBERTI Rafael, Vida bilingue de un refugiado español en Francia. Año 1939-1940, Madrid, Editorial Mayoría, 1977.
AMHDBLL, E nfants de la mémoire. Trente-deux victimes de la guerre d!E spagne racontent, Bordeaux, Elystis, 2012.
ANCELIN SCHÜTZENBERGER Anne, Aïe, mes aïeux !, Paris, Desclée De Brouwer, 2015. CHAO Ramon, L!odyssée du Winnipeg, Paris, Buchet Chastel, 2010.
DREYFUS-ARMAND Geneviève, TEMIME Emile, Les camps sur la plage, un exil espagnol, Paris, autrement, 1995.
DREYFUS-ARMAND Geneviève, L’exil des républicains espagnols en France. De la guerre civile à la mort de F ranco, Paris, Albin Michel, 1999.
FONT (DE) REAULX Dominique, Exils. Regard d’artistes, Paris, Grand Palais Rmn éditions, 2024. Catalogue de l’exposition EXILS, Louvre Lens, 25 sept. 2024-20 janvier 2025.
GRILLO Sabrina, OWCZARCZAK Anne-Sophie, S upports de mémoire de l'Espagne contemporaine, Paris, L’Harmattan, 2018.
LÓPEZ IZQUIERDO, Marta, « Cartas desde los campos : estudio sociolingüístico de las cartas de petición escritas por exiliados republicanos españoles internados en campos franceses », E liE S . E s tu d i o s d e L i n g ü í s ti c a d e l E s p a ñ o l , 4 2 , 2 0 2 0 .
MAUGENDRE, Maëlle, « Résister en situation d'internement: les réfugiées de la Retirada (1939- 1942) », Plein Droit, vol.126, 2020, pp. 41-44.
LOTH Bruno, Dolores, Paris, La boite à Bulles, 2023. 

NIDERST Alain (coord.), L’exil, Paris, Klincksieck, 1996.
REJAS Marie-Carmen, 1936, itinéraire d'un enfant espagnol : Paco, l'impossible oubli Rejas, [préface de Carmen Pineira-Tresmontant], Paris, Société des écrivains, 2015.

SATURNO Carole, E nfant d’ici. P arent d’ailleurs, Paris, Gallimard, 2e ed. 2017.
TRÉDEZ-LOPEZ Mélanie, « De la rue Copernic au Quai d!Orsay : regards croisés sur la prise en charge des réfugiés espagnols en France (1945-1960)», in Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, n°23, 2019.
YOUNG Cynthia (ed), La valise mexicaine. C apa, C hin & Taro. Les négatifs de la guerre civile espagnole, Paris, Acte sud, 2012.
Une histoire de l’immigration en 100 objets. Catalogue de l’exposition permanente du Palais de la porte dorée, Paris, La marinière, 2023.
Hommes & Migrations, Dossier « Ce qui s’oublie et ce qui reste », n°1332 janvier-mars 2021.

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