Appel à communications Journée Internationale d'Étude Éco-territoires plurilingues d'Amérique latine (Dé)lier les langues (CEPIAL-AMERIBER Université Bordeaux Montaigne) 5 juin 2025 |
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Journée Internationale d’Étude CEPIAL-AMERIBER Université Bordeaux Montaigne 5 juin 2025 Éco-territoires plurilingues d’Amérique latine : (Dé)lier les langues Appel à communications Le lien est une notion dense et ambivalente. Elle renvoie d’abord à ce qui unit ou réunit, à cet objet ou cette relation, qui rapproche deux êtres, deux idées ou deux choses. C’est ce que le Trésor de la langue française définit comme un « Objet flexible de forme allongée servant à entourer une chose pour maintenir ensemble ses différentes parties ». Elle incarne ainsi une forme de solidarité au premier abord. Cependant, le lien (et plus souvent encore « les liens », au pluriel) correspond à ce qui entrave, ce qui attache et finit par priver de la liberté. Ce sont ces liens qui œuvrent comme des chaînes pour contrôler des animaux ou des hommes. Il y a là une sorte d’emprisonnement et d’encloisonnement. C’est cette tension entre solidarité et exclusion, entre union et enfermement que nous souhaitons interroger dans le cadre des plurilinguismes. La langue est, en effet, outil d’expression et de communication. Elle semble donc être le lien par excellence de l’homme avec le monde qui l’entoure. Mais que se passe-t-il quand il n’y a plus une langue commune mais plusieurs langues ? En posant l’expression « (Dé)lier les langues », nous souhaitons revenir à cette idée de libération de la parole. Il s’agira alors de mettre en lumière les silences et les non-dits qui habitent les interstices entre les langues. Pour mettre en évidence la richesse de cette réflexion, nous prendrons brièvement, à titre d’exemple, le cas du guarani. Il s’agit une langue d’origine autochtone parlée aujourd’hui dans quatre pays d’Amérique du Sud : le Paraguay, le Brésil, l’Argentine et la Bolivie. Elle porte en elle les traces d’étapes historiques clefs telles que la colonisation, et le dialogue forcé avec l’espagnol, la création des États nations aboutissant à l’avènement d’une langue nationale, ou encore les différentes politiques linguistiques plus récentes. Certaines ont conduit à sa relégation dans les sphères de l’oralité, la renvoyant tantôt au statut de parler intime ou de langue régionale, d’autres, au contraire, l’ont placé sur le devant de la scène par la mise en place d’un bilinguisme officiel comme au Paraguay ou par le biais du nouveau constitutionnalisme latino-américain et des États plurinationaux comme en Bolivie. Cette histoire jalonnée par la redéfinition des statuts et des représentations des langues nous invite à penser à la place des langues minoritaires en situation de bilinguisme ou de plurilinguisme en Amérique latine. Quelles sont les conséquences littéraires, juridiques, politiques ou encore éducatives de ce croisement des langues ? Nous l’avons vu, il existe dans le lien une force de coercion. Celle-ci nous pousse à réfléchir aux rôles et aux conséquences des lois, des normes et des imaginaires dans le dialogue entre les langues. Quels sont ces carcans qui peuvent enfermer les langues dans un statut minorisé ? À l’inverse, quels sont les leviers institutionnels, publics ou culturels qui permettent de redéfinir les tensions et les statuts entre les langues ? Comment embrasser la diversité linguistique au cœur de l’appareil d’État ou encore au sein des pratiques sociales et individuelles ? Nous questionnerons ainsi la dialectique héritage/innovation par le prisme des plurilinguismes. Les droits linguistiques, par exemple, viennent questionner les législations, les politiques et les pratiques éducatives qui travaillent à renforcer l’inclusivité et le dialogue interculturel. Quelles sont les failles qui existent encore dans ces systèmes et les nouvelles mesures qui sont mises en place ? Sur le plan sociolinguistique et identitaire, les plurilinguismes et les phénomènes diglossiques mettent en lumière une relation à soi et au monde qui n’est pas évidente. Comment le locuteur perçoit ses différentes langues ? Comment se situe-t-il sur l’échiquier linguistique qui oppose des langues dominantes à des langues minorisées ? Quant au plan artistique, là aussi il nous faut penser aux conséquences et aux innovations du lien entre les langues. Comment les plurilinguismes peuvent-ils être envisagés à la fois comme des obstacles et des leviers pour la création ? Quelles sont les formes d’hybridation littéraire et artistique qui découlent d’un parler pluriel ? Enfin, penser le lien, c’est aussi réfléchir à l’intermédiaire, à ce, celles et ceux, qui font le pont entre différentes langues et cultures. Il s’agira ici de questionner le rôle des traducteurs, des éditeurs et des critiques et de leur passe-droit entre les langues. Dans une perspective pluridisciplinaire, cette journée d’étude vise à réfléchir ainsi aux dynamiques des liens linguistiques dans leurs manifestations littéraires et sociétales en Amérique latine. Les communications retenues pourront se faire en français, en espagnol ou en portugais, en présentiel ou en distanciel. Les propositions, entre 200 et 300 mots, accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique (5 lignes maxi), sont à envoyer à l’adresse électronique suivante : Avant le : 1er mars 2025. Mots-clefs : Amérique latine, éco-territoires, enjeux sociétaux et artistiques, interculturalité, lien(s), politiques linguistiques, plurilinguisme. Organisation : La journée est organisée par la composante CEPIAL (Conflits, Éco-territoires, Plurilinguisme, Interculturalité en Amérique latine) de l'unité de recherche pluridisciplinaire UR 3656 AMERIBER de l'Université Bordeaux Montaigne. Les organisateurs : • Manon NARO (CEPIAL-AMERIBER / Université Paul Valéry Montpellier) Modalité : Hydride. Lieu : Maison des Sciences Humaines de Bordeaux, Salle Jean Borde (MSHBx) Date : Jeudi 5 juin 2025. |
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Lieu Pessac, Gironde, Nouvelle Aquitaine | ||||||
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