Titre: | La Peinture espagnole au musée des Beaux-Arts de Lyon |
Catégorie: | Ouvrage en tant qu'auteur |
Numéro de référence: | 12655 |
Auteurs: |
|
ISBN-10(13): | 978-2-86272-790-5 |
Editeur: | GRIMH, collection Villa Hispanica |
Date de publication: | 2025-03-01 |
Number of pages: | 0 |
Owner Name: | MERLO MORAT Philippe |
Owner Email: | |
Langue: | Français |
Evaluation: |
![]() |
Image: |
![]() |
Description: |
Extrait de l'avant propos Cet ouvrage est le premier à prendre en compte toutes les toiles espagnoles du musée des Beaux-Arts de Lyon, depuis le XVe jusqu’au XXe siècle. Il fait suite à un premier livre qui a été publié en 2012 et qui analysait uniquement les toiles du XVe au XVIIe siècle : La Peinture espagnole au musée des Beaux-Arts de Lyon. Peintures anciennes (Lyon, Grimh, 2012), dans un format bien plus petit que celui-ci. Ce livre étant épuisé, il m’a été demandé de le rééditer. Je profite de cette réédition pour apporter quelques éléments nouveaux aux analyses déjà réalisées, et surtout pour intégrer l’étude des œuvres des XIXe et XXe siècles. Le lecteur-spectateur a donc, sous ses yeux, une vision d’ensemble d’une collection non négligeable – dix-huit œuvres (dix-neuf, si l’on estime que Scènes de la vie de saint Michel de Miguel Alcañiz est composée de deux panneaux) – dans un lieu prestigieux, le musée des Beaux-Arts de Lyon qui est considéré comme la deuxième pinacothèque de France, après le musée du Louvre à Paris. En écrivant cet ouvrage, j’ai toujours eu plusieurs objectifs en tête :
1. présenter, enfin, au grand public, l’ensemble de cette collection espagnole. Par « grand public », j’entends les lecteurs-spectateurs intéressés par la culture hispanique qui souhaitent parfaire leur connaissance de la peinture espagnole, les amoureux de la peinture qui pourront trouver dans les analyses, non seulement les cadres historiques, religieux et philosophiques qui permettent de mieux contextualiser l’œuvre, mais aussi une approche plus esthétique. Pour cela, je me suis servi, non seulement des recherches en histoire de l’art mais aussi des études dans le domaine hispanique, sans oublier les dossiers que l’on peut consulter auprès du service de la documentation du musée des Beaux-Arts de Lyon. J’espère que ces analyses attireront l’attention du visiteur qui prendra un peu plus de temps pour contempler ces chefs-d’œuvre espagnols.
2. proposer des analyses précises et détaillées qui présentent les œuvres dans leur spécificité. Montrer, qu’en plus de la contextualisation qui est fondamentale, il faut considérer l’œuvre à partir des outils que l’artiste a utilisés pour la créer. C’est ce que l’on appelle les invariants, ce qui, « invariablement », revient dans la plupart des analyses des œuvres : la composition ou la structure, la lumière, les couleurs ou la palette chromatique, le genre, le courant artistique, les dimensions, le format… Nous viendrait-il à l’idée d’analyser un poème sans parler de versification ? ou d’expliquer un extrait de roman sans aborder la place du narrateur ? ou d’analyser une séquence filmique sans parler de cadrage, de son, de traveling ? Il en va de même pour la peinture. Le lecteur trouvera donc dans cet ouvrage une analyse – quand elle est possible – de tous ces différents invariants qui apportent du sens à la compréhension de l’œuvre.
3. espérer que cette méthode qui, j’en suis bien conscient, comporte ses avantages et ses inconvénients, puisse être utile au plus grand nombre, que le lecteur-spectateur puisse mieux comprendre comment se « lit », se « voit », se « décrypte » une œuvre. Il ne s’agit pas uniquement de mieux comprendre les œuvres espagnoles étudiées, mais aussi de proposer une méthode qui est tout à fait applicable à la plupart des autres tableaux de la peinture française, italienne, flamande, anglaise... Tout simplement, avoir les outils pour apprendre à mieux voir un tableau.
Comme le lecteur-spectateur pourra s’en rendre compte, j’ai dû doser au mieux l’équilibre entre les apports érudits et le souci de divulgation, sans oublier l’apport didactique afin que toutes et tous puissent trouver matière dans cet ouvrage. Ainsi, j’ai accordé un soin particulier aux titres, au sein des analyses, afin de proposer une vision rapide d’ensemble des éléments importants présents dans chaque œuvre. J’ai multiplié le nombre de détails pour permettre d’aller au plus près du tableau, d’en reproduire la matérialité. Je n’ai pas hésité à introduire des schémas explicatifs pour mettre en exergue la composition des œuvres lorsque cela me semblait pertinent. J’ai aussi systématiquement traduit en français les sources en espagnol et en anglais. Pour l’analyse des œuvres de Picasso, j’ai évité, autant que je le pouvais, les redites entre une œuvre et une autre, même si parfois cela était nécessaire pour une bonne compréhension du tableau. Ainsi le lecteur-spectateur peut lire l’explication d’un tableau de Picasso séparément des autres. Comme les recherches sont vivantes, et donc évolutives, ce QR code vous renvoie au site de la Villa Hispánica et vous propose de suivre, en temps réel, les apports de la recherche à l’analyse des œuvres étudiées dans cet ouvrage. Que le lecteur-spectateur n’hésite pas à communiquer ses remarques, impressions ou suggestions.
On pourra être surpris, et même frustré, de ne pas pouvoir apprécier les reproductions des nombreuses autres œuvres citées. Je ne cacherai pas que certaines institutions pratiquent des droits de reproduction d’image prohibitifs, même s’il s’agit d’ouvrage à destination d’un public étudiant et d’un tirage très limité. En revanche, je remercie, très sincèrement, la succession Picasso à Paris, notamment madame Sandra Houel, ainsi que l’Adagp, qui ont autorisé la reproduction des œuvres étudiées et qui restent très sensibles à la diffusion des peintures dont ils ont la charge auprès du jeune public et des étudiants.
Et un grand merci à tous mes élèves et mes étudiants. Cet ouvrage n’aurait pas pu voir le jour sans une pratique incessante de diffusion de nos recherches universitaires auprès de tous les publics : des plus petits (grande section maternelle, C.P., C.E. et C. M.) des écoles primaires (merci aux maîtres et maîtresses, professeurs des écoles de Cogny et Rivolet dans le Beaujolais) aux plus grands, à l’université, mes étudiants en master, en doctorat, ou en préparation capes et agrégation, en passant par les élèves des collèges du Rhône et des lycées de l’académie de Lyon (merci aux collègues de l’enseignement secondaire, à leurs chefs d’établissement et à leurs inspecteurs). Merci aux tout petits qui, sans barrière, laissent aller leur imaginaire et, bien souvent, découvrent, bien plus vite que les grands, les mystères les plus profonds de l’œuvre. Merci aux plus grands qui, face à l’image, ne cachent pas leurs émotions adolescentes à fleur de peau. Merci à mes étudiantes et étudiants pour nos riches échanges. Quel plaisir de sensibiliser ainsi à la peinture et à l’analyse des tableaux, de faire vivre et découvrir des émotions. Comme l’écrivait le peintre Vincent Van Gogh dans une lettre à son frère Théo : « N’oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de notre vie […]. »
|