Appels à communication

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Images du pouvoir politique et pouvoir politique des images dans la bande dessinée espagnole aux XXe et XXIe siècle Télécharger au format iCal  

Images du pouvoir politique et pouvoir politique des images dans la bande dessinée espagnole aux XXe et XXIe siècle

Appel à communications

La bande dessinée, au même titre que l’ensemble des médias narratifs, est un « miroir que l’on promène le long d’un chemin » selon la formule consacrée pour parler des récits qui, par leur ancrage référentiel, s’efforcent de capturer le réel.

Utilisée d’abord comme un miroir déformant par le biais de la caricature et de l’humour, la bande dessinée a longtemps été un média de divertissement et, par moments, un instrument au service du pouvoir (embrigadement et propagande) au moins jusque dans les années 1950. Toutefois, à partir des années 1970, et à la faveur de nombreuses évolutions tant sociétales qu’éditoriales ou auctoriales, le statut de la bande dessinée en Espagne (et ailleurs) a considérablement changé. D’objet au service du pouvoir, la bande dessinée espagnole est devenue, suite à un processus d’autonomisation et de démocratisation qui s’est échelonné entre les années 1970 et 1990, un vecteur de contre-pouvoir, d’analyse et de critique du pouvoir. Cet empouvoirement du médium résultant de l’émergence d’un champ bédéique de plus en plus mature et structuré fait de nouveaux lecteurs, de nouveaux auteurs, de nouveaux éditeurs, de nouveaux formats, de nouveaux styles, de nouvelles tendances intermédiales est encore loin de faire de la bande dessinée un nouvel organe du pouvoir, mais, avec le journalisme dessiné et le succès stratosphérique de certains ouvrages à thèse (l’inévitable Un monde sans fin avec son 1.000.000 d’exemplaires vendus en France par exemple), certains seuils sont sans doute en train d’être franchis.

Que la bande dessinée soit « sous influence » ou indépendante, sérieuse ou divertissante, la question du pouvoir politique, sujet transcendant qui structure les sociétés et les récits qui en sont issus, a toujours innervé le neuvième art espagnol. Bien que la manifestation du pouvoir politique dans la bande dessinée espagnole soit souvent mécaniquement associée à certains bouleversements majeurs de la société (II République, Guerre civile, dictature, etc.), il conviendra de penser les images du pouvoir et le pouvoir des images dans leur complexité et leur diversité.

Les mille et une facettes du pouvoir dessiné sont autant de reflets de la profondeur systémique des pouvoirs et de ses luttes qui ont fait l’Histoire et qui fondent nos sociétés : si certains motifs ont donné jour à de volumineux corpus, comme c’est le cas en premier lieu pour les formes du pouvoir politique et militaire en Espagne, d’autres, tels que le patriarcat, le machisme, la violence légitime et illégitime, la justice, l’économie (et ses crises), la religion, les médias, la corruption, la collusion, ne sont pas en reste. En faisant se côtoyer les représentations graphiques du pouvoir d’antan et ses formes actuelles, notamment en exploitant les narrations du réel que sont les récits historiques, les biographies, les documentaires, les enquêtes, les reportages, mais aussi les fictions organisées autour des questions sociales et sociétales, il s’agira de brosser un portrait du pouvoir dans sa diversité, d’en voir ses mutations autant que ses constantes historiques.

Au-delà de la force des images et de leur portée graphique qui sera au cœur de cette journée d’étude, il conviendra plus largement de questionner le rôle de la bande dessinée dans la société, ses engagements politiques, sa façon d’intervenir dans le débat public, d’interroger nos imaginaires et d’en construire de nouveaux, d’éclairer nos consciences, de dénoncer les leviers du pouvoir pour mieux les déconstruire.

Les propositions de communication pourront s’inscrire dans l’un des axes et thématiques suivants : 

L’histoire de la presse a montré comment l’illustration, la caricature et la bande dessinée ont une longue histoire de compagnonnage avec la satire ou la parodie… et la censure. La satire sociopolitique est ainsi un filon qui ne cesse d’être exploité depuis la naissance de la bande dessinée. Il s’agirait ici d’analyser les mécanismes du rire, du détournement, du grotesque qui sont mobilisés en bande dessinée contre des pouvoirs en place… mais aussi les mécanismes de répression déployés par le pouvoir quand la moquerie est perçue comme une atteinte ou une menace. Comment roman graphique et bande dessinée dépeignent ces pouvoirs qu’il convient de moquer et déconstruire ? Se faisant, la bande dessinée change-t-elle de statut ? Le divertissement reste-t-il toujours gratuit et inoffensif ? En se riant du pouvoir, la bande dessinée devient-elle contre-pouvoir ?

Certains récits graphiques, en s’immisçant dans les petites histoires, bousculent les regards sur la grande Histoire nationale. L’entrée par la surface de l’intime et du personnel permet de mettre au jour les lames de fond des vastes mouvements politiques de l’Histoire. Comment les biographies et autobiographies en bande dessinée, l’histoire des « petits faits » permettent de porter les « grandes vérités » ? Quelle est la place de l’archive historique dans ces recherches tout à la fois personnelles, identitaires et historiques ?

La bande dessinée se montre à l’écoute des soubresauts et crispations d’une société en mutation. Outil de militance politique, elle met ainsi en lumière les luttes et les mouvements sociaux pour se réapproprier collectivement et à l’échelle locale les conditions du débat démocratique. Que ces débats concernent l’aménagement des paysages urbains, le bétonnage des sols, la question des énergies ou les situations sociales des travailleurs, ils sont au cœur des luttes du moment présent. Mais ce médium, art populaire majeur, peut-il être un outil pour répondre à des enjeux d’éducation populaire ? Quel récits de luttes, quelles expériences militantes sont mises en lumière dans le monde des phylactères ? Dans l’optique d’une prise en compte des alternatives aux modèles de vie de l’ère néolibérale, quels nouveaux imaginaires se dessinent ?

Attentive aux évolutions des contextes sociaux, politiques et culturels, la bande dessinée explore désormais des voies de sortie qui permettent, par exemple, de penser la vulnérabilité ou le soin aux individus dans des sociétés cousues du fil noir de la domination patriarcale. Comment la bande dessinée permet de tisser les articulations entre les structures sociales dominantes et les histoires personnelles et intimes ? Comment les bandes dessinées autobiographiques explorent le thème de la santé en lien avec les contextes sociopolitiques ? Comment la bande dessinée peut-elle participer aux débats sur le féminisme, les injonctions sur les corps, la remise en cause de l’ordre patriarcal ?

 ***

La journée d’étude aura lieu le vendredi 17 octobre 2025 à l’Université Paul Valéry Montpellier 3.  Les propositions de communication (titre et résumé de 500 mots maximum, en espagnol ou en français) accompagnées d’une brève présentation bio-bibliographique seront adressées avant le 31 mars 2025 à :

Judite Rodrigues-Balbuena:

Benoît Mitaine:

Lieu Université Paul Valéry Montpellier 3
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