Hommage à Andrés Sánchez Robayna

Nous relayons le très bel hommage que nos collègues Claire Laguian (Université Paris 8) et Laurence Breysse-Chanet (Sorbonne Université) rendent au poète canarien Andrés Sánchez Robayna, qui s'est éteint il y a quelques jours.

 

Andrés Sánchez Robayna, in memoriam (1952-2025)

                           Sobre la arena viste
                           una piedra de piedras,
                           es decir, una piedra
                           naciendo, se diría,
                           de otra piedra, el origen.
                           Una piedra que pudo
                           ver, tocar, como tú,
                           Arquíloco, y está
                           y estuvo y estará
                           siempre allí,
                           en la orilla desnuda
                           de la luz perdurable.
      (ASR, “Díptico de la piedra”, 
           En el centro de un círculo de islas)

 

Mardi 11 mars 2025, les médias et institutions canariennes ont annoncé le décès soudain du poète, critique, universitaire, éditeur et traducteur, Andrés Sánchez Robayna. La nouvelle s’est rapidement répandue dans les mondes littéraires, universitaires et dans la presse à travers les pays, preuve, s’il en fallait, de l’importance du poète, autant dans l’archipel canarien et en Espagne, que de façon internationale. Natif de l’île de Grande Canarie, il avait fait ses études à Barcelone à partir de 1972, auprès de José Manuel Blecua, avant de s’installer sur l’île de Tenerife, où il avait pris sa retraite en 2023 en tant que Professeur de l’Université de La Laguna, institution à laquelle il venait de faire don de ses archives et sa bibliothèque. Sa poésie complète, réunissant ses recueils écrits au cours des cinquante dernières années, a été publiée en 2023 chez Galaxia Gutenberg, sous le titre de En el cuerpo del mundo. Son dernier essai, Las ruinas y la rosa, proche du carnet de notes, a également été publié fin 2024 chez Galaxia Gutenberg.

Impossible de citer ici toute l’ampleur du travail d’Andrés Sánchez Robayna, mais rappelons qu’il a fondé les célèbres revues Literradura et Syntaxis, et qu’il a aimé travailler pour ses recueils avec des artistes plastiques comme Tàpies, Broto, ou Sicilia. Gongoriste réputé, il a également écrit sur des auteurs canariens comme Cairasco de Figueroa, ou sur les modernistes Alonso Quesada (dont sa dernière édition venait de paraître en 2025 chez Visor de Poesía) et Tomás Morales. Pensons aussi à ses travaux sur des poètes français, anglais, latinoaméricains, catalans – l'on se souvient de ses traductions d'Espriu, de Brossa ou de Xirau. Sur le modèle des célèbres traductions collectives de Royaumont, il a créé le « Taller de Traducción Literaria de la Universidad de La Laguna », un magnifique espace polyglotte de traduction collective qui, pendant 25 ans, a traduit et publié des poètes d’une dizaine de langues de divers continents et îles, tout en participant à la théorisation de la pratique de la traduction poétique collective avec le Boletín de l’atelier en ligne (les travaux de Clara Curell à ce sujet, sont très éclairants).

Parmi les travaux critiques et hommages, un numéro monographique consacré à son œuvre et intitulé « ‘No digas, pues, que un nombre es sólo un nombre’. A. Sánchez Robayna y su obra » a été publié en 2018 dans la revue de l’Université de Saragosse, Tropelías (https://papiro.unizar.es/ojs/index.php/tropelias/issue/view/191), sous la direction de Claire Laguian. Y ont participé de nombreux hispanistes français spécialistes de poésie. Mentionnons Jacques Ancet, Juan Carlos Baeza Soto, Laurence Breysse-Chanet, Idoli Castro, Gustavo Guerrero, Lina Iglesias, Claude Le Bigot, Céline Pegorari, Marie-Claire Zimmermann, ou encore Claudie Terrasson liée elle aussi par son écriture critique à José Ángel Valente, dont Andrés Sánchez Robayna était assurément l'héritier spirituel le plus proche (l'on rappelle qu'il a été l'éditeur des œuvres complètes de Valente chez Galaxia Gutenberg). Claudie Terrasson nous a quittés ce 22 février ; la SoFHIA a également publié un hommage à sa mémoire, ce deuil redoublé frappe rudement le monde de la poésie et de l’hispanisme. 

Des traductions pionnières de l’œuvre d’Andrés Sánchez Robayna ont été publiées en France dès 1988 dans la revue Polyphonies, par Laurence Breysse-Chanet. Les recueils du poète ont été traduits en français par Jacques Ancet – comment ne pas mentionner ici les poèmes splendides de Sur une confidence de la mer grecque, chez Gallimard –, ou par Claude Le Bigot – dont la traduction de Por el gran mar a reçu le prix Mallarmé étranger en 2022.

L’hispanisme français adresse toutes ses condoléances au fils, aux proches, ami·es et collègues d’Andrés Sánchez Robayna.

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