Blestel Élodie, Fortineau-Brémond Chrystelle & Poirier Marine (dirs), « Le symbole est-il diabolique ? Duplicité(s) du signe en question », Signifiances, 2, janvier 2019
Le signe linguistique, traditionnellement conçu comme un symbole (du grec sym + bole ‘mettre ensemble deux faces’), ne serait-il pas diabolique (du grec dia ‘séparer’) ? Telle est la question que pose le numéro 2 de la revue pluridisciplinaire sur le langage Signifiances, qui se penche sur la duplicité ou, plus exactement, les duplicités du signe. Les divers travaux émanent de chercheurs d’horizons théoriques divers ; mais les études réunies dans ce numéro témoignent d’une même préoccupation : la volonté de questionner, de remettre en cause, ce qui est habituellement considéré comme relevant du donné. Tous les termes de la définition du signe comme union arbitraire d’un signifiant et d’un signifié, symbolisant une portion du réel, sont interrogés, chaque article s’intéressant plus particulièrement à tel ou tel aspect de cette conception. Les éléments de la définition ne sont pas envisagés comme des objets ayant une existence positive mais plutôt comme des processus dynamiques (expérience du locuteur) ou comme le résultat de points de vue constitutifs des entités linguistiques (parti pris du linguiste), et la plupart des contributions ont pour point de départ le signifiant en tant que processus dynamique.
Table des matières
Le symbole est-il diabolique ? Duplicité(s) du signe en question, Élodie Blestel, Chrystelle Fortineau-Brémond, Marine Poirier, p. I-X
Is the symbol diabolical ? Duplicity(s) of the sign in question, Élodie Blestel, Chrystelle Fortineau-Brémond, Marine Poirier, p. XI-XIX
Préambule La « Disputa de los Griegos y de los Romanos » (Libro de buen amor) : interlocution, geste, signe linguistique, Marine Poirier, p. 3-10
Signe et signe linguistique, du diabole au symbole, Didier Bottineau, p. 11-31
Wilhelm von Humboldt : le signe linguistique en question, Anne-Marie Chabrolle-Cerretini, p. 33-41
Du signe au symbole. Enjeux de la théorisation saussurienne du signe pour la linguistique et les sciences du langage, Anne-Gaëlle Toutain, p. 43-59
La duplicité des signes : immanence et transitivité, Arild Utaker, p. 61-70
L’introuvable signifié : De sa postulation à son repli sur le signifiant et à son éventuelle dispersion dans un référentiel socialisé, Francis Tollis, p. 71-94
Le signe : produit de quoi ? De la monstrueuse complexité du signe linguistique, Stéphane Pagès, p. 95-110
Du mot-thème, Federico Bravo, p. 111-123
« Tout seul, ça signifie rien. » Rôle du signifiant unitaire dans la genèse du sens phrastique : comment le sens accède-t-il à la conscience ?, Yves Macchi, p. 125-148
Signifiant, signifié, saillance(s) : le signe v(éc)u comme action, Michaël Grégoire, p. 149-169
Les submorphémies fantômes. Fausses coupes, liaisons dangereuses et autres réanalyses submorphémiquement motivées en espagnol et en français, Marine Poirier, Didier Bottineau, p. 171-206
Flux psychique, sémiosis langagière et niveaux de l’analyse linguistique, Régis Missire, p. 207-225
Plurisémie du signifié et linguistique du signifiant, une double histoire de poupées russes, Francois Nemo, p. 227-248
Les recherches expérimentales avec des pseudo-mots, une revue des corrélations phonosymboliques , Fanny Boudier, p. 249-268
Chronomorphosyntaxe : une analyse de la forme en -re et en -se dans les hypothèses en si dans les Siete Partidas, Mary Catherine Lavissiere, p. 269-290