Yvan Lissorgues, Crematorium, Paris, Edilivres, 2015. Nouvelles
Crématorium ou les grandeurs d’un tout petit monde… Dans ce crématorium bondé, trois générations d’universitaires sont réunies… Cette courte narration dure le temps d’une cérémonie de crémation rythmé en symphonie par le Concerto n° 21 de Mozart. Loin de David Lodge, entre empathie et ironie, ce texte y évoque la dérive morale que subit l’université française d’aujourd’hui, elle aussi contaminée, semble-t-il, par le néo-libéralisme ambiant, générateur d’un individualisme qui tend à s’affranchir de l’éthique traditionnelle de la vénérable institution, qui, accrochée à ses valeurs, résiste. La même problématique est posée dans La deuxième mort du Professeur Ovo, conte pseudoallégorique, faussement humoristique et donc avant tout ironique. www.edilivre.com (existe au format numérique)
Yvan Lissorgues, Manuelita, Paris, L'Harmattan, 2016. Roman.
Manuelita était un peu plus âgée que moi. Elle avait dix ou onze ans, quand moi j’en avais neuf ou dix. Je ne l’ai jamais oubliée. […] Pourquoi l’image de Manuelita vient‐elle aujourd’hui me presser de revenir vers elle, des décennies en arrière, pour la retrouver dans sa netteté au milieu du brouillard qui l’entoure ?
Au crépuscule de sa vie, dans les années 2000, Paul fait revivre dans la « lumineuse » nostalgie de ses mots, ce lien qui se noue entre Pablito et Manuelita, jeune réfugiée espagnole. Ils se découvrent en même temps qu’ils découvrent le monde qui les entoure, un monde agité par la guerre qui, en 1943, brutalement les sépare, après quelques mois de vie partagée. Soixante ans après, miraculeusement, Manuelita, au Chili où elle vit, reçoit, comme une ultime offrande, ce roman, intitulé Manuelita, qui est aussi le sien. Vaincue par la maladie, elle dit sa joie d’avoir retrouvé son Pablito dans une longue lettre bouleversante et lui fait don de son cahier intime, rédigé à l’époque de leur « vie commune » et témoin de leur coïncidence d’alors, toujours vivante sous la mousse du temps.