Animé par la volonté d'explorer la complexité d'un imaginaire prégnant dans la culture politique argentine, cet ouvrage étudie les interactions entre les acteurs sociaux, le pouvoir en place et le champ de la création visuelle au cours d'une période particulièrement agitée de l'histoire de l'Amérique latine. Il questionne les usages politiques de l'image et leur rapport aux sensibilités sociales en Argentine au cours d'une décennie encadrée par deux coups d'État.
Qu'entend-on par péronisme dans un contexte de mobilisations intenses et d'enthousiasme révolutionnaire ? Si pendant la proscription du péronisme, différents groupes récupérèrent les bases symboliques de sa période « classique » (1946-1955), leur concurrence se traduisit rapidement par une montée de violence. Animé par la volonté d'explorer la complexité d'un imaginaire prégnant dans la culture politique argentine, cet ouvrage porte sur les interactions entre les acteurs sociaux, le pouvoir en place et le champ de la création visuelle au cours d'une période particulièrement agitée de l'histoire de l'Amérique latine. Il s'agit donc d'un questionnement sur les usages politiques de l'image et leur rapport aux sensibilités sociales au fil d'une décennie encadrée par deux coups d'État. En analysant les ressources mobilisées par le biais de la représentation visuelle afin d'imposer un projet politique, cette étude montre que les formes de légitimation mises en œuvre s'appuient sur une démarche d'esthétisation qui va souvent de pair avec le recyclage de certains symboles et mythes historiques susceptibles de produire un impact sur la mémoire collective. Lorsqu'une lutte acharnée se déclenche au sein de ce « péronisme tardif » profondément hétérogène, ses différentes composantes s'emparent de certaines « armes symboliques » pour mener leur bataille politique. À quarante ans du coup d'État qui inaugure le chapitre le plus sombre de l'histoire de l'Argentine, cette réflexion est, sans aucun doute, pertinente et nécessaire pour comprendre sa société actuelle.