Vient de paraître Danièle Boillet, Marie-Madeleine Fragonard et Hélène Tropé (eds.), Ecrire des vies. Espagne, France, Italie, XVI-XVIIIe siècles, Paris, Presses de la Sorbonne-Nouvelle, 2012.
Présentation détaillée de l'ouvrage (quatrième de couverture):
Qui est digne d’avoir une Vie, rédigée, recopiée, interprétée, illustrée ?
Les biographies à l’aube de l’époque moderne concernent d’abord les « illustres » , avant de s’intéresser aux auteurs et aux artistes. Avant l’apparition des récits de vie isolés ou en recueils, les indica- tions biographiques se glissent dans le paratexte, les types d’approche historiques et apologétiques se mêlent et ces textes sous-estiment la valeur de la création esthétique. L‘aptitude de la narration à se constituer en fables et en symboles rend souvent illusoire la présence du vrai. Pour donner aux Vies une visée apologétique ou didactique, le récit cherche à donner aux vies particulières un cadre typique, qui satisfasse à des valeurs morales ou nationales et puisse proposer des canons ou modèles. Pour simuler la référence particulière, c’est à l’œuvre qu’on demande d’apporter les éléments biographiques qui, réécrits, fusionnent la persona affichée par l’auteur, lue comme réellement vécue, son tempérament supposé, et le jugement qu’en offre le biographe- critique.
L’émergence du genre des Vies à la période moderne s’effectue à des dates décalées dans les trois aires culturelles couvertes ici : comprendre l’évolution de ce genre renouvelé de l’antique mais désormais différent dans ses enjeux, demande qu’on la suive pas à pas, à travers des cas, décrits dans la matérialité et les contextes de leur publication. Cet ouvrage collectif offre treize approches du genre, issues des journées d’étude du groupe DEFI (Dialogues Espagne France Italie, XVe-XVIIIe siècles).