Pascale Thibaudeau, Carlos Saura, le cinéma en dansant, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. "Le spectaculaire", 2017
Connu comme l’un des cinéastes majeurs de la dissidence pendant la dictature franquiste, Carlos Saura l’est également pour ses nombreux films musicaux (Carmen, Tango…) où la danse occupe une place centrale. Or, elle est aussi présente, sous une forme ou une autre, dans la plupart de ses films, et sert ici de fil d’Ariane pour s’orienter dans une œuvre protéiforme et souvent hétérogène.
Du bal populaire aux enlacements intimes, du ballet professionnel à la danse de combat ou de possession, le corps dansant traverse quasiment toute la filmographie où il dessine à la fois l’évolution d’une société, la libération des corps et des esprits, et la trajectoire esthétique d’un cinéaste également peintre et photographe. Recourant d’abord à la métaphore comme stratégie de contournement de la censure, il prolonge sa recherche formelle en élaborant des mises en abyme complexes, puis la réflexivité du processus de création devient une structure de prédilection qui aboutit, dès les années 80, à un dialogue entre les arts se poursuivant jusqu’au dernier opus en date (Jota, 2016). Dans la dernière partie de la filmographie, la danse et la musique partagent l’image filmique avec la peinture, la photographie, la projection cinématographique, la scénographie théâtrale, dans un vaste mouvement d’hybridation des formes et des langages.
Ce livre propose ainsi de revisiter la majeure partie des films de Carlos Saura à partir du prisme de la danse, qui ouvre à une réflexion plus large sur l’ensemble de l’œuvre, le rapport au corps, à l’art et à la représentation.
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