Agustí Bartra, Christ aux 200 000 bras, Paris, Riveneuve Éditions, 2016. Préface, traduction et notes de Bernard Sicot.
On ignore, le plus souvent, que l’internement massif des républicains espagnols en France et en Afrique du Nord a donné lieu à une abondante littérature en castillan et en catalan. Christ aux 200 000 bras d’Agustí Bartra en est certainement l’œuvre la plus élaborée et la plus représentative. Combattant républicain pendant la Guerre civile espagnole, il est, suite à la prise de la Catalogne par les franquistes en 1939, interné quelques mois dans les camps d’Argelès-sur-Mer et d’Agde. C’est cette expérience qui sert de point de départ à l’élaboration du roman. Échappant aux facilités du réalisme, du témoignage ou du journal, il s’exprime dans une langue éminemment poétique, riche en références littéraires. Christ aux 200 000 bras est aussi, et avant tout, « dans l’époque sordide et cruelle où il leur échoua de vivre », un hymne des hommes à l’amitié et à la liberté.
Agustí Bartra (Barcelone, 1908-Tarrassa, 1982), poète, romancier, traducteur et dramaturge, exilé au Mexique de 1941 à 1970, est l’une des grandes voix de la littérature catalane contemporaine.
Bernard Sicot, professeur émérite à l’université Paris Ouest, spécialiste de littérature espagnole de l’exil et des camps, a publié aux éditions Riveneuve Djelfa 41-43, un camp d’internement en Algérie(2015) et traduit Tomás Segovia et Enrique de Rivas (2013).