Pablo Larraín, avec sa trilogie « pinochétiste » – Tony Manero (2008), Santiago 73 Post-Mortem (2010) et No (2012) – est emblématique d’un nouveau cinéma chilien qui a éclairé à plusieurs reprises le présent du pays à la lumière de son passé récent. En effet, No fait bien plus que de rendre compte d’un moment précis de l’histoire du Chili. En mettant en scène la fin de la dictature de Pinochet, cette œuvre s’inscrit dans la continuité d’un cinéma chilien qui renaît lors de la transition démocratique, et revendique, dans sa forme même, une filiation avec les productions filmiques – essentiellement publicitaires et télévisuelles – de l’époque représentée. Cependant, en mêlant fiction et réalité, en faisant se confronter passé et présent tout en instaurant une distance critique avec les faits historiques, No éclaire également son présent tant politique que cinématographique, et nous parle du Chili des années 2010. Afin d’appréhender la richesse et la complexité d’une œuvre cinématographique ambitieuse et courageuse, les auteurs de cet ouvrage proposent de décliner les principales caractéristiques d’une écriture filmique porteuse de sens.
Dominique Casimiro est maître de conférences en Littérature hispano-américaine contemporaine à l’université d’Artois (Arras). Spécialiste de poésie hispano-américaine contemporaine, il poursuit ses recherches sur les rapports entre poésie et arts au sein de l’équipe « Praxis/Esthétique des Arts » dirigée par Amos Fergombé et de l’équipe CoTraLis dirigée par Carmen Pineira-Tresmontant.
Arnaud Duprat est maître de conférences à l’université Rennes 2 et membre de l’équipe « Arts : Pratiques et Poétiques ». Spécialiste de Luis Buñuel et d’études actorales, ses recherches récentes portent sur la collaboration Carlos Saura- Geraldine Chaplin et sur Vivien Leigh.