La mort du dictateur Francisco Franco en 1975 et l’avènement du roi Juan Carlos ont ouvert la voie à une « transition démocratique » originale, marquée par un pacte politique, une amnistie, et un processus constitutionnel.
Mais depuis 2015, le roi Juan Carlos ayant abdiqué, certains aspects de la Constitution de 1978 sont désormais contestés, comme la place des nationalités au sein de la Nation espagnole, et les références des citoyens espagnols par comparaison avec leurs aînés de 1975 se sont radicalement modifiées. Peut-on conclure que cette transition tant vantée a aussi été le temps long d’une introspection collective et de l’émergence de nouveaux acteurs politiques, de nouveaux médias, de nouveaux discours ?
Quarante ans plus tard, que vaut le mot de « transition » ? Quelles significations peut-on accorder à ce concept ?
Carmen Pineira-Tresmontant est professeure des universités à l’université d’Artois, spécialiste de linguistique hispanique et d’analyse du discours. Ses recherches portent sur le lexique et l’analyse du discours politique et médiatique.
Henry Hernandez Bayter est maître de conférences à l’université Charles-de- Gaulle – Lille-3, spécialité linguistique hispanique. Il est auteur de plusieurs articles sur l’analyse du discours et du discours politique en particulier.
Denis Vigneron est maître de conférences en espagnol à l’université d’Artois et à l’ESPE Lille Nord de France. Ses recherches portent sur l’esthétique, la littérature espagnole de la fin du xixe siècle à aujourd’hui.