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Antihumanisme(s). Formes, réflexions et représentations (littérature et cinéma) Télécharger au format iCal
 
Colloque international
Antihumanisme(s). Formes, réflexions et représentations (littérature et cinéma)
La deuxième journée du colloque (26 novembre) sera consacrée aux communications concernant l’Amérique latine.
 
Date limite pour les propositions : 18 septembre 2021
 
Organisé par                                   
Université de Paris (Cerilac)
Université Paris-Est Créteil (Imager)
En partenariat avec : Association Image et Parole
 
Date du colloque : 25 et 26 novembre 2021
Université de Paris (5 rue Thomas Mann, 75013)
 
Responsable
Carlos Tello
Cerilac, Université de Paris /
Imager, Université Paris-Est Créteil, Département des Langues romanes
 
 
Comité scientifique (par ordre alphabétique)
 
Karine Bergès, Professeure, Université Paris-Est Créteil
Thierry Hoquet, Professeur, Université Paris Nanterre
Emmanuel Vincenot, Professeur, Université Gustave Eiffel
Antje Ziethen, Assistant Professor, University of British Columbia (Vancouver)
 
 
APPEL À COMMUNICATIONS
 
Ce colloque international s’inscrit dans la continuité de ceux organisés fin novembre 2020 : « Du postmodernisme au posthumanisme. Littérature et cinéma » et « Du postmodernisme au posthumanisme. Littérature et cinéma latino-américains ». L’objectif, cette fois-ci, est d’approfondir l’étude des discours critiques de l’humanisme, et en particulier, mais pas uniquement, ceux que l’on peut appeler :
 
- Abhumanisme
- Antihumanisme hiérarchique
- Antihumanisme pessimiste
 
Ces trois discours ont comme cadre général les critiques de l’humanisme, voire les antihumanismes de Friedrich Nietzsche, de Martin Heidegger et de Michel Foucault, auxquels on pourrait ajouter, plus récemment, des travaux de Donna Haraway, Rosi Braidotti, Achille Mbembe, Andreas Malm, ou Sayak Valencia ; ainsi que des questionnements tels que l’antispécisme, le post et le décolonialisme, le féminisme radical ou l’anthropocène. 
Ces critiques de l’humanisme ont ainsi un caractère profondément politique, mais, moins que de mettre tous les maux du monde contemporain sur le dos de l’humanisme, il s’agit de critiquer une idée qui lui est fondamentale, celle de placer l’homme (et lequel ?) au centre de la réflexion, celle de « célébrer la présentation philosophique déterminante qu’il donne de lui-même dans l’humanisme » (Sloterdijk, Heidegger), alors que l’on voit les conséquences écologiques, politiques et sociales de ce système d’auto-surélévation.
 
Ainsi, ayant pour clé autant l’inclusion d’un autre, humain ou non-humain, que l’opposition au capitalisme comme modèle et comme système d’exploitation, vecteur de hiérarchie, et agent caché derrière la notion de « progrès historique », ces discours antihumanistes présentent également, dans certains cas, des utopies qui se veulent nécessaires pour assurer la continuité d’une existence (humaine et/ou non-humaine) souhaitable.
 
- Abhumanisme
Ce concept proposé par le philosophe français Jacques Audiberti, proche des surréalistes, a été défini par lui-même, en 1955, comme « l’homme acceptant de perdre de vue qu’il est le centre de l’univers ». À posteriori, on pourrait associer à l’abhumanisme des manifestations d’écologisme radical ou d’antispécisme, envisageant la création d’une communauté élargie comprenant et considérant des êtres humains et non-humains. Il est également possible d’évoquer des expérimentations formelles, littéraires ou cinématographiques, où des entités non humaines (animaux, artifices machiniques, etc.) se substituent à une perspective humaine et anthropomorphe.
Parmi les romans, on pense à Tan cerca de la vida (2010) de Santiago Roncagliolo, Anima (2012) de Wajdi Mouawad, Sur les ossements des morts (2012) d’Olga Tokarczuk, ou Aún el agua (2019) de Juan Álvarez. Parmi les films : La Région centrale (1971) de Michael Snow, Phase iv (1974) de Saul Bass, la trilogie Auge/Maschine (2001-2003) de Harun Farocki, Les hommes (2006), d’Ariane Michel, Leviathan (2012) de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, Post Tenebras Lux (2012) de Carlos Reygadas, Dead Slow Ahead (2015) de Mauro Herce, ou bien Gorge cœur ventre (2016) de Maud Alpi.
 
- Antihumanisme hiérarchique
Ce discours rassemble des contestations à l’existence d’une gradation à l’intérieur d’une communauté humaine. Il dénonce et critique le prétendu universalisme de la notion d’humanisme, qui serait plutôt perçu, d’après Rosi Braidotti, comme une généralisation arbitraire et historique d’une détermination spécifique, que l’on peut identifier comme blanche, européenne et masculine.
La hiérarchie qui en résulte peut donc être d’ordre raciale, géographique et de genre. Il s’agit ainsi de s’attarder sur « l’absence de justification et d’autorité morales de l’histoire des nations occidentales » (James Baldwin) ; de (re)situer le discours dominant et universaliste européen tout en regardant les conséquences de son apparition dans d’autres espaces géographiques (Sayak Valencia) ; de comprendre qu’il « ne peut pas y avoir de critique humaniste du colonialisme parce que le colonialisme n’est rien d’autre qu’un projet politique inspiré par l’humanisme et même voulu par l’humanisme » (Nichanian) ; de voir que « malgré toute sa prétention à l’universel, ce qui a été considéré jusqu’à maintenant comme humain dans notre philosophie occidentale ne concerne qu’une minorité de personnes : les hommes blancs, les propriétaires des moyens de production ainsi que les philosophes qui depuis toujours théorisent leur point de vue comme étant absolument le seul possible » (Wittig). Il s’agit également de faire entendre d’autres propositions d’organisation sociale, politique, économique et culturelle.
Parmi les auteurs, on peut évoquer Frantz Fanon, James Baldwin, Monique Wittig ou Sayak Valencia. Parmi les réalisateurs : Fernando Solanas, Chantal Akerman ou Djibril Diop Mambety.
 
- Antihumanisme pessimiste
Pour l’antihumanisme pessimiste, le préfixe « anti » a une autre fonction que dans l’antihumanisme hiérarchique. Ici, il s’agit d’opposer à l’espoir et à la foi humanistes dans l’humain, le pessimisme comme une alternative critique. Ce discours se constitue dans la brèche qui sépare l’idéal du projet humaniste (et moderne) du progrès historique, de la constatée incapacité humaine à l’atteindre. En proposant un dépassement de la contemplation de l’idéal, il peut être le signe de la nécessité d’une effective transformation du réel. Cet antihumanisme trouve son origine dans l’interprétation du pessimisme grec de Nietzsche (non un renoncement mais une affirmation de la vie), mais se configure également avec La Lettre sur l’humanisme de Heidegger, la critique du concept d’histoire de Benjamin, la dénonciation d’un humanisme de la marchandise par Debord, jusqu’à l’arrivée de la notion d’anthropocène, comme une critique de l’empreinte écologique (voire géologique) de l’être humain sur la planète.
Dans la littérature, parmi les nombreuses œuvres dystopiques critiquant l’évolution du capitalisme, montrant des sociétés basées sur le contrôle et la surveillance, ou témoignant de la destruction de la civilisation ou de l’impossibilité de sa construction, on peut citer les romans Nous (1920) d’Ievgueni Zamiatine, La Ferme des animaux (1945) et 1984 (1949) de George Orwell, ou Soleil vert (1966) de Harry Harrison. Dans le cinéma, les regards désenchantés des films Terra em transe (1967) de Glauber Rocha, Brazil (1985) de Terry Gilliam, Le cheval de Turin (2011) de Béla Tarr, ou Il est difficile d’être un dieu (2013) d’Alexeï Guerman, peuvent y être associés.
 
On voudrait poser le problème en distinguant, principalement mais pas exclusivement, trois approches générales :
 
1. Analyse des formes, littéraires et cinématographiques, qui expriment et véhiculent un antihumanisme.
2. Étude de représentations littéraires et cinématographiques des discours antihumanistes et de leurs thématiques.
3. Des réflexions philosophiques, historiques ou politiques sur les formes et/ou représentations des discours antihumanistes contemporains (antispécisme, décolonialisme, féminisme, anthropocène).
* La deuxième journée du colloque (26 novembre) sera dédiée aux productions et contextes latino-américains.
                                      
Les propositions de communication (500 mots, en français), et une bio-bibliographie doivent être envoyées à l’organisateur () avant le 15 septembre 2021.        
 

 

Lieu université Paris Est Creteil, Université de Paris
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