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Journée d’études « Littératures et arts contemporains : l’hybridité à l’oeuvre » Télécharger au format iCal
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Aire : Arts visuels et littérature en langue française et espagnole

Période : XXe  et XXIe siècles

Appel à communication

Depuis le début de ce siècle, il semble que nous assistions à une prolifération du terme « hybride » employé dans des domaines fort divers – tels que l’économie et la finance, les nouvelles technologies, l’industrie automobile, la téléphonie, l’aménagement du territoire ou encore la sociologie – pour désigner tout phénomène qui allie plusieurs techniques ou procédés de création.

Le terme « hybridité » provient du latin ibrida, « sangs mêlés », altéré en hybrida en raison de sa similitude avec le grec hybris, « excès, violence, orgueil, démesure ». Issu du domaine de la biologie et de la botanique ce terme désigne un « croisement de variétés, de races, d’espèces différentes ». En linguistique, le vocable est également employé pour désigner un terme « formé d'éléments empruntés à des langues différentes ». Par extension, il signifie communément ce qui est « composé de deux éléments de nature différente anormalement réunis ; qui participe de deux ou plusieurs ensembles, genres, styles » (Petit Robert 2010).

Dans le champ artistique, pris dans son acception la plus large, l’hybride s’impose dès le début du siècle dernier avec les collages dadaïstes ou les cadavres exquis surréalistes. On ne recherche plus l’authenticité de l’art dans la forme pure mais bien dans la richesse de la rencontre ou la confrontation des contraires.

Les théoriciens de la postmodernité vont avoir recours à partir des années soixante à des termes tels qu’hétérogénéité, multiplicité, ouverture ou pluralité pour qualifier des œuvres qui semblent se diluer, souffrant d’un sérieux trouble d’identité.

Aujourd’hui, le saisissement par les champs artistiques et littéraires du concept d’hybridité semble à première vue destiné à dépasser le statu quo clamé par les postmodernes pour caractériser un objet artistique issu d’un croisement entre deux ou plusieurs genres identifiables, créant ainsi une forme nouvelle ayant des caractéristiques propres. Ainsi, nous assistons à la multiplication d’œuvres littéraires dans lesquelles textes et images cohabitent ou de performances artistiques qui exposent le langage dans sa dimension plastique. Mais l’hybridité se manifeste également sous bien d’autres formes, elle peut venir troubler l’identité générique, dialogique et associer des niveaux temporels ou spatiaux a priori forts éloignés ou encore donner naissance à des personnages à l’identité métissée.

Néanmoins, à l’ère du « 2 en 1 », à l’heure du tout hybride, ce terme récurrent et obsédant ne s’est-il pas vidé de son sens ? La banalisation d’un objet ou d’un concept tend à l’atténuation de sa spécificité, voire de son utilité. En ce sens, l’hybridité est-elle devenue un lieu commun, un mot « à la mode » ou est-elle un enjeu théorique majeur de notre époque ? Dans le champ littéraire et artistique, l’hybridité est-elle le signe d’une prolifération à l’infini des formes d’art, de l’annihilation de toute identité stable ? À l’inverse, sommes-nous tout à fait certains qu’il existe des formes pures, dénuées de toute contamination extérieure ?

Afin de ne pas céder au simple « catalogage » face à la succession éphémère des tendances et d’aborder l’œuvre hybride avec des outils théoriques adaptés, cette journée d’étude sera l’occasion d’interroger plusieurs aspects de l’hybridité dans la littérature et les arts contemporains en s’attachant à des œuvres hispanophones et francophones des XXe et XXIe siècles, suivant les axes de réflexion suivants :

1) Hybridité générique et intermédialité : nous désignons ici l’éclatement des genres et la coexistence au sein d’un même texte de genres ou de moyens d’expression différents. Outre les textes transgénériques, cet axe concerne également les romans intégrant une bande son ou des images au même titre que des œuvres mêlant par exemple théâtre et vidéo, poésie et peinture ou tout autre couple susceptibles d’illustrer l’hybridation des formes.

2) Hybridité dialogique : il s’agit ici de la transformation dans un texte particulier de différents éléments culturels, littéraires et linguistiques pris dans d’autres textes (intertextualité, citation, allusion littéraire, plagiat, récupération d’un mythe, etc.). Peuvent entrer dans cette catégorie tous les phénomènes de réécriture, c’est-à-dire l’imitation (parodie, pastiche) ou la translation (traduction, transcription, adaptation) ainsi que la polyphonie et le plurilinguisme tant dans le domaine littéraire que des arts plastiques.

3) Hybridité spatio-temporelle : Le temps apparaît hybride à travers la coexistence et la fusion de plusieurs sphères temporelles (anachronismes, rêves, ruptures diverses), l’espace se caractérise par une superposition de lieux antonymiques ou simplement distincts (hétérotopie). Si l’hybridité traduit une certaine force créatrice en raison de la coexistence d’éléments disparates, elle peut également témoigner de difficultés pour les concilier harmonieusement.

4) Hybridité identitaire. En proposant un « au-delà », c’est-à-dire une alternative aux concepts traditionnels de singularité et de totalité, la notion d’hybridité se focalise sur la différence et la diversité, reconnaît la multiplicité de l’identité du sujet exilé, de l’immigrant ou du déplacé, et rejette l’essentialisme, ce qui permet d’étendre le pôle de la périphérie à toutes les marges : les « marginaux » en raison de leur ethnie mais également de leur genre et de leur préférence sexuelle. La figure du déplacé ou du métis étant l’une des déclinaisons d’une poétique de l’hybride.

Comité d’organisation :

Nicolas Balutet MCF, Université de Toulon

Belén Hernández Marzal, MCF Université Jean Moulin Lyon 3

Alice Pantel, MCF Université Jean Moulin Lyon 3

Vous pouvez envoyer vos propositions (un titre et un résumé de 300 mots maximum) avant le 31 janvier 2015 à :

Belén Hernández Marzal : ou et Alice Pantel :

Vos propositions seront accompagnées d’une notice bio-bibliographique de cinq à six lignes (noms, prénom, université et équipe de recherche de rattachement, éléments marquants de votre production scientifique). 

Lieu Lyon
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