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15M señas de memoria Les 10 ans du mouvement des Indignés espagnols : traces, mémoires et représentations Télécharger au format iCal
 
Colloque international 13, 14 et 15 mai 2021
Université Gustave Eiffel
Appel à communication : deadline le 1 décembre 2020
 
Organisation : Isabelle Mornat (Université Gustave Eiffel/LISAA), Marianne Bloch-Robin (Sorbonne Université/CRIMIC), Alicia Férnandez García (Université Paris 8/LER), Manuelle Peloille (Université d’Angers/3LAM)
 
Comité scientifique :Jean-Paul Aubert (Université Côte d’Azur/LIRCES), Nancy Berthier (Sorbonne université/ CRIMIC), Pietsie Feenstra (Université Paul-Valéry-Montpellier/RIRA21), Sonia García López (Universidad Carlos III), Héloïse Nez (Université de Tours/CITERE), Mathieu Petithomme (Université de Franche-Comté/ Centre de recherches juridiques), Rafael Rodríguez Tranche (Universidad Complutense de Madrid), Joelle Zask (Université de Provence)
 
Appel à communication
Au début de l’année 2011, organisations et plateformes se structurent et se mobilisent en Espagne : Democracia Real Ya, Estado de Malestar, No les Votes et Juventud sin futuro réclament une refonte du système démocratique, une régénération de la classe politique éclaboussée par plusieurs scandales, et des mesures pour affronter les difficultés liées à la crise économiques de 2008. Les citoyennes et citoyens mobilisés partagent une défiance par rapport à la classe politique et aux institutions, rompant le consensus hérité de la Transition. Le mouvement du 15M – des « Indignés » – voit le jour lors des manifestations convoquées le 15 mai 2011, qui aboutissent à l'occupation de la Puerta del Sol madrilène par un groupe de manifestants. Les jours suivants, le mouvement s'étend à une soixantaine d'autres villes espagnoles.
Après l’occupation des places qui a duré jusqu’en juin et s'est achevée par des expulsions, le mouvement s’est ramifié à travers les mareas thématiques (Marea verde des enseignants, Marea blanca de la Santé publique), puis s'est, en partie, institutionnalisé.
L’appréciation des répercussions du 15M est à géométrie variable, selon les différentes analyses. Le mouvement s’est dilué sans concrétiser pleinement l’élan populaire en force politique, mais ce processus marque la naissance de la plateforme Podemos et a contribué, en particulier, à porter au cœur du débat public le problème des expulsions, à rompre avec l'alternance entre le PSOE et le PP en marquant ainsi la fin du bipartisme caractéristique de l’Espagne démocratique. Il signifie un changement dans le panorama socio-politique espagnol en permettant, comme le souligne Esther Vivas, de « modifier l’imaginaire collectif et le paysage de fond ». Elle précise : « La crise a été une lame de fond sociale, politique et économique mais l’émergence du 15-M l’a été aussi, en sens inverse, en générant un processus de repolitisation de la société » (Vivas, 2012).

La somme 15MP2P. Una mirada transdisciplinar del 15M, publiée en 2014, faisait la synthèse des approches du mouvement deux ans après sa naissance. Et au fil des années, « l’Espagne post-15M » émerge, l’ENS de Lyon y consacrait une journée d’études pour examiner « la façon dont les bouleversements socio-politiques s’expriment dans le tissu citoyen et se réinventent à travers différentes formes culturelles et/ou artistiques » (programme de la JDE https://www.ens.psl.eu/agenda/l-espagne-post-15m/2017-10-06t070000).
Nombreuses sont les études qui rappellent les origines et les filiations de ce mouvement, apparu dans le sillage des manifestations en Islande, en Grèce, au Portugal, en Israël, et du printemps arabe d’une part, et des initiatives et pratiques qui ont jalonné la récente histoire de l’Espagne et de sa capitale d’autre part, ou qui analysent la structuration, les impacts, le rôle des réseaux et des réseaux sociaux, les liens avec le parti Podemos et le déploiement de ce mouvement citoyen majeur dans l’Espagne démocratique qui a introduit « une autre façon de penser la politique » (Fernández-Savater 2013: 42).
A l’occasion des 10 ans du mouvement en 2021, le colloque 15M señas de memoria visera à interroger et analyser la question de la mémoire du mouvement, de ses traces et de ses représentations depuis 2011.
En effet, la préoccupation mémorielle a, dès l'origine, constitué l'une des caractéristiques du mouvement. Il s’agit d’une dimension peu abordée dans la conséquente bibliographie dédiée. Alexandra Sagary rappelle dans son mémoire Sur les traces des Indignados, que les Indignés ont créé dès le début de l’occupation de la Puerta del Sol une plaque gravée « Dormíamos, despertamos. Plaza tomada », arrachée lors de l’expulsion et réinstallée lors de la mandature de Manuela Carmena. Le mouvement s’est lui-même fortement médiatisé, en créant ses propres archives sonores et audiovisuelles. Le groupe de travail Archivo 15M s’installe dès le 20 mai 2011 au campement de la Puerta del Sol. Ce groupe cherche à collecter ce qui se déroule et se définit comme « archivo en proceso » (https://archivosol15m.wordpress.com/about/). Archivo 15M continue de fonctionner comme assemblée autogérée avec un centre physique, un site et un portail, 15Mpedia. Le journal madrid15M précisait encore en 2016 la nature singulière du projet :
Archivo 15M no es para archivar al 15M, darle su pequeño papel en la historia y olvidarlo pasando a otra cosa; ni necesariamente pretende fundamentar una nueva hegemonía social mejor que la anterior; el Archivo15M es para conservar la conciencia de lo que aún no tenemos, sigue funcionando como despertador. Hoy en día, las palabras e ideas que surgieron entonces siguen plenamente vigentes y son el mejor antídoto para evitar que nadie se apropie del 15M. (madrid15M, mayo2016, n°47)
Il s’agira donc d’interroger les outils, les réalisations et le devenir de ce projet d’une mémoire militante singulière et, au-delà, la permanence et l’évolution d’une mémoire plus large du mouvement.
Dans le champ de la réception, le colloque propose également d’aborder les représentations d’une mobilisation qui a suscité un grand nombre de formes esthétiques et culturelles, et d’analyser le geste associé, documentaire, rétrospectif, subjectif, qui nourrit également et à plusieurs égards la mémoire du mouvement. En 2016, la photographe et vidéaste Anna Malagrida proposait deux séries photographiques Los muros hablaron (2011-2013) donnant à voir l’effacement des inscriptions réalisées à Madrid et Barcelone sur les murs des institutions emblématiques, financières ou publiques. Il s’agira de se pencher sur des formes qui ont accompagné l’émergence du mouvement (Street art, artivisme) ou qui en projettent un point de vue, offrent un prisme (entre autres le roman graphique de Lara Fuentes et Patricio Clarey, 15M Voces de una revolución, Panini Cómic, 2011, les films documentaires Libre te quiero, Basilio Martín Patino, 2012 ; 15-M Excelente, revulsivo, Importante, Stéphane M.Grueso, 2012; Falsos horizontes, Carlos Serrano Azcona, 2013 ; Vers Madrid, the burning bright, Sylvain George, 2014 ; Afectados, Silvia Munt, 2015 ; Bricks, Quentin Ravelli 2016).
Les propositions pourront s’articuler autour des axes suivants :
- Les archives (Archivo 15M, 15Mpedia), leur organisation actuelle, archives sonores, visuelles.
- La mémoire/les mémoires du 15M, la mémoire militante.
- Les représentations du 15M depuis 2011 (films documentaires et de fiction, BD, photographies, street art, artivisme, littérature…)
Les communications, en français ou en espagnol, seront de 20 minutes. Les versions longues des interventions sélectionnées seront publiées, après évaluation, dans Les Cahiers de civilisation espagnole contemporaine (de 1808 au temps présent). Histoire politique, économique, sociale et culturelle, https://journals.openedition.org/ccec/.
Le résumé de la proposition (15 lignes) avec un résumé biographique (10 lignes) seront envoyés à avant le 1/12/2020.
 
Éléments de bibliographie
ADELL ARGILÉS R., 2011, « La movilización de los indignados del 15-M. Aportaciones desde la sociología de la protesta », Sociedad y Utopía. Revista de Ciencias Sociales, n°38, p. 141-170.
BARON N., FÉRNANDEZ GARCÍA A. et PETITHOMME M. (dir), 2019, « Les mairies du changement en Espagne », Pole Sud, n° 51.
BERTHIER N., « Imaginaires filmiques de la Puerta del Sol de Madrid, variations autour d'un espace palimpseste » in Mémoire des lieux et écriture cinématographique de l'histoire, François Amy de la Bretèque et Jean-Philippe Trias(coord.), Presses Universitaires de la Méditerranée, Montpellier, sous presse.
BLOCH-ROBIN M., 2020 « Libre te quiero (2011) de Basilio Martín Patino : une ode au peuple de Madrid », in Guillemont, Michèle, Fourez, Cathy, (éds), Arts et journalisme : une rencontre à l’épreuve du réel, Berne, Peter Lang, p. 169-190.
CAGIAO J. et TOUTON I., 2019, España después del 15 M, Madrid, Catarata.
CASTELLS M., 2012, Redes de indignación y esperanza, Madrid, Alianza.
CRUELLS M., IBARRA P.(eds.), 2013, La democracia del futuro. Del 15M a la emergencia de una sociedad, Barcelona, Icaria.
FÉRNANDEZ-GARCÍA A. et PETITHOMME M (dir.), 2015, Contester en Espagne. Crise démocratique et mouvements sociaux, Paris, Demopolis, collection « Recherches ».
FERNÁNDEZ-SAVATER A., 2013, « El 15-M y los nuevos modos de subversión política », en VV.AA., De la indignación a la rebeldía, Madrid, Irreverentes.
GARCIA LOPEZ, E. La construcción social del activismo en Madrid durante el ciclo 15M: subjetividades políticas y resistencia antiausteritaria, thèse de doctorat soutenue à l’UAM en 2019.
MORENO-CABALLUD L. (ed.), 2012, « La imaginación sostenible: culturas y crisis económica en la España actual », monographie thématique, Hispanic Review, n°80 (4).
MORENO-NUÑO C., 2018, « Documentales sobre el 15M una modalidad plural para una revolución plural », Fotocinema : revista científica de cine y fotografía, n°17, p. 125-149.
NEZ H., 2018, « Des Indignés à Podemos : continuités et ruptures », Mouvements, n°94, p. 75-86.
_____, 2015, Podemos de l’indignation aux élections, Paris, Les Petits matins.
_____,2012, « Délibérer au sein d’un mouvement social. Ethnographie des assemblées des Indignés à Madrid », Revue Participations, n°3, p. 79-102.
PETITHOMME M., 2017, « L’ activisme institutionnel » de Podemos : entre contestation et transformation organisationnelle », Variations. Revue internationale de théorie critique, n°20, avril, p. 19-45.
ROITMAN M., 2012, Los indignados. El rescate de la política, Madrid, Akal.
SAGARY A., 2017, Sur les traces des Indignados, mémoire de master 1 sous la direction de Laurent Devisme, ENSA Nantes - École nationale supérieure d'architecture de Nantes.
SERRANO E., CALLEJA-LÓPEZ A, MONTERDE A., TORET J., 2014, 15MP2P. Una mirada transdisciplinar del 15M, Copyleft 2014 bajo licencia CC-by-sa, Digital Object Identifier (DOI)http://dx.doi.org/10.7238/in3.2014.1
TAIBO, C., 2011, Nada será como antes, Madrid, Catarata.
______, 2011, El 15-M en sesenta preguntas, Madrid, Catarata.
______, 2012, Que no se apague la luz. Un diario de campo del 15-M, Madrid, Catarata.
TEJERINA B.et PERUGORRÍA I.,2017, « La crisis social de la política y la movilización política de la crisis: el 15-M », Mélanges de la Casa de Velázquez [En ligne], 47-2 |mis en ligne le 01 janvier 2018, consulté le 27 juin 2020. URL : http://journals.openedition.org/mcv/7727 ; DOI: 10.4000/mcv.7727
VIVAS E., 2012, « El 15M: una mirada al futuro », Público, 11-V-2012, http://www.publico.es/espana/15mmirada-al-futuro.html
Lieu Université Gustave Eiffel
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