Le théâtre hors de lui: performativités politiques dans le contexte hispanique actuel |
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Ce colloque international s’inscrit dans le cycle de travaux menés depuis 2014 dans le programme de recherche PERFORMA : « El teatro fuera del teatro. Performatividades contemporáneas en la era digital », porté par l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, en partenariat avec l’Université Toulouse - Jean Jaurès et l’Université Carlos III de Madrid.
Le présent colloque, pour sa part, porte sur les modalités d’articulation du performatif et du politique, particulièrement dans les arts du spectacle actuel en Espagne. Il semble, en effet, que l’ère postmoderne, que sous-tendait une certaine forme de désabusement, ait fait long feu, pour faire place à un nouveau questionnement sur la politicité de l’art, renouant ainsi avec le rôle que s’assignaient les pionniers de la performance dans les années 1960 et 1970. En écho à ces avant-gardes, un certain radicalisme refait actuellement surface, cherchant à dévoiler les nouvelles formes de la domination, et donc de l’oppression, au risque, toujours présent, de souscrire à une posture réactionnaire qui fait du spectateur un être ignorant qu’il faudrait éclairer (Rancière). Les nouvelles critiques de la polis revisitent-elles les formes anciennes du politique (transgression morale, contenus idéologiques, contestataires, engagés, militants, posture épique avec son narrateur, stratégies de mise à distance, recours au reportage et au document, agitation, provocation, propagande...) ou proposent-elles de nouvelles formes de dénonciation sociale, en phase avec les grands enjeux sociétaux nés des récentes révolutions numérique et environnementale ? Si le théâtre postdramatique (Lehmann) avait fait le choix d’un ordre symbolique caractérisé par une hyperprésence scénique, assiste-t-on à une renaissance de la représentation au cœur du performatif, à une (re)mise à distance favorisant a priori l’impact critique des propositions artistiques? Distingue-t-on un retour de l’horizon fictif, qui mobiliserait en profondeur l’imaginaire des spectateurs ? Entre la performance artistique entendue comme l’instantanéité de la chair vide de signification (une vacuité qui permet peut-être à chacun de la remplir de sens) et celle qui fait le choix de l’agitation politique dans l’espace public, le corps fait-il encore fonction de lanceur d’alerte ? Comment se renégocient les rapports entre la performance et le politique à l’heure de l’esthétique relationnelle, qui invite à penser la manière dont l’art produit de nouvelles relations sociales ? Ces nouvelles relations sociales font-elle politique ? Comment se trouve aujourd’hui bousculé l’habitus hypernormé du corps social ? La performance sert-elle la politique ou contribue-t-elle à la mettre en perspective critique ?
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Lieu Université de Toulouse Jean Jaurès | ||||||
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