Passés traumatiques et "géographie de la mémoire" |
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Jeudi 22 Novembre 2018, 10:00 - 17:00
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Cette journée d’études a pour objectif de s’intéresser à des formes singulières de la « géographie de la mémoire » (Henry Rousso). Il s’agira tout d’abord de s’intéresser aux « lieux » au sens propre du terme en revenant sur deux cas. D’une part, avec l’intervention d’Isabelle Bournier, directrice culturelle et pédagogique du Mémorial de Caen, nous reviendrons sur l’évolution de ce lieu emblématique en Normandie et en France. Alors qu’il s’agit d’une association, la structure ressemble de plus en plus à un « musée », nous amenant à nous interroger sur l’importance des dénominations et des définitions dans le contexte décrit par Henry Rousso. Dans le cadre de cette réflexion sur les lieux, l’intervention de Marie-Thérèse Têtu, sociologue du Centre Max Weber à Lyon, sur son travail à propos de la prison de Montluc à Lyon nous permettra de nous intéresser aux enjeux liés au travail dans un lieu de « mémoires multiples » où la Seconde guerre mondiale croise la Guerre d’Algérie et sur la création d’outils numériques autour de ce(s) lieu(x) de mémoire(s).
Ce dernier projet, nous laisse entendre que même lorsqu’on parle de « lieux de mémoire » au sens propre et matériel du terme, ses frontières ne se limitent pas à leur enceinte.
Cette porosité des frontières (Claudia Feld) sera au cœur du travail présenté par Enrique Fernández Domingo de l’Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis sur l’ancrage géographique du Musée de la Mémoire et des droits de l’homme à Santiago du Chili. En étudiant la superposition des temporalités, l’évolution des débats politiques et sociaux, et les disputes, nous serons plus à même de comprendre quels sont les enjeux liés à ces lieux en nous interrogeant sur les acteurs, les « entrepreneurs de mémoire » impliqués dans les disputes qui accompagnent leur construction, création, récupération, etc. Cependant, grâce aux travaux de Sandra Assunçao de l’Université Paris Nanterre, sur la littérature brésilienne post-dictatoriale et ceux de Rosana Orihuela, doctorante à l’Université de Caen-Normandie, sur l’œuvre de César Vallejo et Alfredo Gangotena, nous verrons que les espaces ne se limitent pas à des enceintes et s’expriment depuis longtemps dans la littérature. Grâce à un dialogue pluridisciplinaire, nous pourrons mieux comprendre les défis auxquels se confrontent ces « objets » dans une « géographie de la mémoire » de plus en plus complexe et aux enjeux politiques de plus en plus présents lorsqu’il s’agit de s’intéresser aux passés traumatiques du XXème et du XXIème siècles.
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Lieu Maison de la Recherche en Sciences Humaines. Université de Caen Normandie |
Contact |
Esplanade de la Paix - Campus 1, 14000 Caen |