Appel à contributions – XIe CONGRÈS DE L’AFC Université de Montpellier Paul-Valéry 12 - 14 novembre 2026
L’IA et les marges : pouvoirs, exclusions, transmissions, résistances
L’Association française des catalanistes (AFC) a le plaisir de vous annoncer l’organisation de son onzième congrès qui se tiendra à Montpellier du 12 au 14 novembre 2026.
L’AFC a choisi de placer cette rencontre sous le signe de la transdisciplinarité et de l’innovation. En effet, les nouvelles problématiques qui émergent dans nos sociétés progressivement en ce premier tiers du XXIème siècle avec notamment l’avènement de l’intelligence artificielle ne sont pas étrangères aux minorités linguistiques et culturelles. Or les langues-cultures minoritaires et/ou minor(is)ées ne sont pas toutes aussi bien armées face à l'IA que le sont la culture et la langue catalanes. C’est pourquoi l’AFC souhaite élargir la réflexion au-delà de l’aire catalanophone en l’ouvrant à d’autres langues-cultures minoritaires et/ou minor(is)ées qui ont tout intérêt à ne pas laisser passer le train. Dans le contexte des langues-cultures minor(is)ées, la question de l’IA apparaît étroitement liée à la problématique de la domination, et des similitudes se dessinent entre IA et minor(is)ation - tant sur le plan linguistique, culturel et historique qu’au niveau de la question du genre. Ce congrès devra donc non seulement s’interroger sur les limites et les dangers de l’IA pour ces minorités, mais aussi ouvrir une réflexion sur la création de systèmes d’IA alternatifs permettant de déconstruire les biais qui nuisent à l’objectivité des savoirs. Au final, l’IA ne pourrait-elle pas devenir un outil de résistance ? L’intelligence artificielle est déjà devenue un sujet de travail pour les linguistes qui ont mis en lumière en particulier le risque qu’elle contribue non seulement à perpétuer, mais surtout à accentuer les hiérarchies linguistiques, en donnant la priorité aux langues dites majoritaires ou dominantes au détriment des langues minoritaires et/ou minor(is)ées qui seraient alors marginalisées dans le monde digital en développement. On pourra donc s’interroger sur les dangers de l’IA pour la survie de ces langues avec des conséquences sur la connaissance et la culture dans un monde globalisé, mais aussi sur les atouts qu’elle est susceptible de représenter pour leur devenir et leur valorisation. Ainsi, les communications pourront envisager notamment les apports éventuels de l’IA pour la traduction de ces langues et s’intéresser au rôle des nouveaux outils numériques et des applications qui découlent de l’IA. Le point de vue critique de l’historien permettra d’aborder en particulier les liens entre IA et mémoire collective et historique, en partant du constat que les algorithmes qui génèrent du contenu digital partent souvent de critères d’importance ou de notoriété qui tendent à invisibiliser les voix et les récits dissidents par rapport au récit dominant, ce qui peut affecter les mémoires subalternes, les histoires locales ou encore les luttes que l’on a voulu faire taire. Par conséquent, on réfléchira sur la capacité de l’IA à contribuer à la récupération d’archives, de généalogies alternatives et, par là même, travailler contre l’oubli structurel. La cryptogynie — terme qui fait référence à l’occultation systématique des référents féminins dans la production du savoir— trouve son parallèle dans le fonctionnement de nombreux systèmes d’IA qui peuvent occulter des informations, des productions de la pensée s’ils ont été entraînés avec des données biaisées. De plus, face au risque que l’IA amplifie une construction de genre stéréotypée et reproduise les schémas du patriarcat, on se demandera dans quelle mesure l’IA pourrait concourir d’abord à lutter contre cette occultation des productions réalisées par les femmes, et ensuite à les récupérer afin d’en faciliter la diffusion et la connaissance.
Les communications s'organiseront autour des axes suivants : 1. Représentations et créations artistiques et littéraires 2. Histoire, mémoire et culture 3. Approches linguistiques
Les propositions devront inclure le nom et prénom de l’auteur/auteure, l’affiliation académique, le courriel, le titre de la communication, un résumé (longueur maximum 250 mots), les mots-clés (maximum 5) et un bref CV académique (longueur maximum 150 mots). La date limite pour l’envoi des propositions est fixée au 15 mars 2026. Elles peuvent être rédigées en catalan ou en français et devront être envoyées aux adresses suivantes :
Organisation : Sandrine Frayssinhes Ribes, Maria Llombart Huesca (ReSO – UMPV)
Comité scientifique : Francesc Bernat (Universitat de Barcelona), Teresa Cabré (Institut d’Estudis Catalans), Margarida Casacuberta (Universitat de Girona), Fabrice Corrons (Université Toulouse Jean Jaurès), Immaculada Fàbregas (Université Bretagne Sud), Maria Àngels Francesc Diez (Universitat d’Alacant), Laurent Gallardo (Université Grenoble Alpes), Pilar Godayol (Universitat de Vic), Mònica Güell (Sorbonne Université), Christian Lagarde (Université de Perpignan – Via Domitia), Maria Llombart Huesca (Université de Montpellier Paul-Valéry), Michel Martínez Pérez (Sorbonne Université), Estrella Massip i Graupera (Aix-Marseille Université), Maria Patricio Mulero (Université Toulouse Capitole), Mercè Pujol (Université de Perpignan – Via Domitia), Sergi Ramos (Sorbonne Université), Jordi Roca Vernet (Universitat de Barcelona), Teresa M. Sala (Universitat de Barcelona), Caterina Riba (Universitat de Vic), Irene Mira (Universitat d’Alacant), Carme Oriol (Universitat Rovira Virgili, Tarragona), Gabriel Sansano (Universitat d’Alacant)
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