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Le passé, champ de bataille des extrêmes droites? Argentine et Brésil Télécharger au format iCal
 

Entre 2018 et 2022, Jair Bolsonaro a été président de la République brésilienne. Ancien militaire, il a toujours revendiqué l’action des Forces Armées pendant les plus de vingt ans qu’elles ont dirigé le pays, entre 1964 et 1985. Cette revendication, toujours assumée actuellement, impliquait de légitimer voire d'exalter toutes les violations des droits de l’homme commises pendant la dictature. Arrivé au pouvoir en Argentine en décembre 2023, l’actuel président, Javier Milei, tout en reconnaissant l’existence de la disparition forcée de personnes (pratiquée massivement et systématiquement pendant la dernière dictature qu’a connue le pays, entre 1976 et 1983), souligne qu’il s’agit « d’excès » pratiqués par certains militaires. Il évoque, tout comme Bolsonaro, que les faits se sont déroulés pendant une « guerre contre la subversion » au cours de laquelle des « terroristes » ont commis bien plus de crimes et ont tués des « victimes innocentes ». Les deux laissent entendre que jusqu’à présent l’État argentin et brésilien n’ont pas raconté les faits tels qu’ils se sont produits et que la lutte contre le communisme doit se poursuivre également sur ce terrain. Si l’utilisation du passé par les chefs d’État est loin d’être leur exclusivité, ils l’ont transformé en un enjeu majeur du débat public. De plus, tant Jair Bolsonaro que Javier Milei ont inscrit leur propre mandat présidentiel dans une histoire de lutte contre des « ennemis de l’intérieur », en établissant une ligne de continuité entre la légitimité des actions passées et le combat contre les menaces du présent.

Cette table ronde a pour objectif de tenter non seulement de voir quels sont les outils qui permettent l’instrumentalisation de ce passé, mais aussi d’observer l’impact que cela peut avoir dans des sociétés de plus en plus polarisées. Alors que Bolsonaro et Milei sont souvent mis sur un pied d'égalité, il s'agira de comprendre dans quelle mesure l'utilisation du passé récent est un élément de rapprochement ou non.

Intervenantes :

Valentina Salvi, Nucleo de Estudios sobre la Memoria,IDES-UNTREF-CONICET (Argentine)

Maud Chirio, Université Gustave Eiffel

Modération :

Christophe Giudicelli, Sorbonne Université

Coordination :

Antonio Ramos Ramirez, Université Paris 8

Nadia Tahir, Université de Caen-Normandie

Lieu Université Paris 8-Maison de la Recherche, Amphithéâtre MR002, 2 rue de la lliberté, 93 526 Sain- Denis Cedex
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