Colloque international "Corps masculins : représentations littéraires et iconographiques de la nation" |
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Appel à communication Depuis une dizaine d’années les études sur le genre et les masculinités gagnent de la place dans le paysage académique français grâce aux nouvelles approches théoriques d’analyse culturelle venues particulièrement des pays anglophones (Butler, Connell, etc.), et ce malgré l’opposition de plus en plus criante de certains groupes religieux et d’une partie de la société civile (La Manif pour Tous, Civitas, Sens commun) qui dénoncent une manipulation idéologique de la part des universitaires dans le but de défaire le genre organisant les modes de fonctionnement sociaux et les rapports de domination. Dans ce contexte de forte remise en cause des luttes pour l’égalité de genre et pour les droits des personnes lgbtiq, il importe de continuer les réflexions engagées lors de la journée d’études « Masculinités hispaniques : déviances et résistances dans la littérature hispanophone contemporaine » (octobre 2016) à partir d’une nouvelle perspective d’analyse : les rapports étroits entre masculinité et nation. Déjà en 1983, l’œuvre de référence Imagined Communities, de Benedict Anderson, avait apporté un nouvel éclairage sur les modes de fonctionnement en communauté et le processus de formation de l’imaginaire lié à la nation. Les origines de la conscience nationale et les attributs qui lui ont été associés s’avèrent inséparables des caractérisations du corps masculin. En effet, la virilité a été utilisée de manière très productive dans les descriptions idéales de la nation et de ses représentants. Plus récemment, Tod W. Reeser (2010) a analysé que dans le discours de la nation et de la masculinité, ces caractérisations sont « imaginées, limitées et démarquées ». Ce phénomène apparaît par exemple dans les représentations viriles de l’armée comme corps défensif de la nation ou, au contraire, dans les traits féminins ou efféminés attribués à l’ennemi. Selon ce spécialiste, « la masculinité peut aider à faire apparaître la nationalité comme naturelle ». Ainsi, la naturalisation de la nation et celle du corps masculin s’insèrent au sein d’un seul et même processus discursif. Ces éléments de réflexion nous invitent à interroger l’articulation des représentations de la masculinité à celles de la nation dans la littérature et les arts visuels du xixe au xxie siècles. Les aires culturelles à aborder ainsi que la langue des textes littéraires n’ont pas de limite. Cependant les communications doivent être proposées en français ou en anglais. Elles pourront se centrer sur un ou plusieurs des axes proposés ci-dessous, mais ils ne sont aucunement restrictifs : Axes : La virilité comme identité nationale genrée. Masculinités, discours belliqueux et représentations de l’armée. Discours colonialistes et féminisation de l’ennemi. Discours patriarcal et métaphorisation féminine de la nation. L’amitié masculine, les idéaux de fraternité et la nation. Hétéronormativité et imaginaire de la patrie. Représentations de l’acte sexuel, du viol et de la séduction dans les discours nationaux. Homophobie et discours national. Organisation : Sergio Coto-Rivel, MCF, Université de Nantes Cécile Fourrel de Frettes, MCF, Université Paris 13 Jennifer Houdiard, MCF, Université de Nantes Date limite pour l’envoi des propositions : 10 janvier 2018 Une publication sélective des articles issus des communications est envisagée dans la revue Itinéraires. Littérature, textes, cultures. |
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Lieu Université de Nantes | ||||||
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