Les nouvelles écritures du XXIe siècle mexicain: la question des genres littéraires |
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Ce colloque international portera sur la littérature mexicaine ultracontemporaine qu’il abordera dans son processus d’évolution grâce à l’étude d’œuvres publiées sur la période 2000-2016. Il soulignera la diversité, la richesse et la complexité du champ littéraire mexicain de ces quinze premières années du XXIe siècle, qui s’inscrit dans une période de transition et de changement. Le panorama littéraire mexicain, en ce début de nouveau siècle, se caractérise par la coexistence d’écrivains nés à partir des années 70 et d’écrivains appartenant à des générations antérieures, qui continuent, par leur production, à faire partie intégrante de l’univers des lettres mexicaines contemporaines. Les écrivains du début du XXIe siècle, irréductibles à une génération homogène ou à un mouvement constitué, forment un ensemble de voix individuelles, ce qui contribue au caractère protéiforme de la littérature mexicaine. Le colloque se livrera à une exploration des genres littéraires (roman, nouvelle, micro- récit, chronique, littérature de témoignage, auto-fiction, non-fiction, poésie, théâtre…) de façon à les interroger dans leur variété et leur hétérogénéité, mais aussi dans leurs convergences et leur mélange potentiel. Il montrera que la pluralité des genres atteste de la vitalité et de la créativité des différentes générations littéraires au Mexique depuis le début des années 2000, de la diversification des thèmes, des stratégies d’écriture et des voix, notamment avec l’essor des écritures à la première personne. L’accent sera mis sur le renouveau de la littérature mexicaine ultracontemporaine, tant dans le domaine de la prose que de la poésie et du théâtre. Nous nous demanderons si les nouvelles écritures du XXIe siècle mexicain perpétuent la « tradition de la rupture » dont parle Octavio Paz dans Los hijos del limo (1974) pour désigner le pouvoir de renouvellement esthétique de la modernité, constamment en quête de nouveaux moyens d’expression, avide d’expérimentation linguistique, narrative et poétique. Il s’agira non seulement de réfléchir à l’héritage que les écrivains actuels reçoivent de la littérature du XXe siècle, mais aussi d’étudier comment les nouvelles écritures dépassent les modalités littéraires en vigueur au Mexique à la fin du XXe siècle (par exemple la littérature du crack, la narco-littérature…). Les communications privilégieront l’étude des relations transgénériques en s’interrogeant sur l’espace textuel né des mélanges littéraires, ce qui permettra d’analyser la façon dont la littérature mexicaine ultracontemporaine transgresse les frontières entre le roman, la nouvelle, l’essai, la chronique et la poésie pour déboucher sur une hybridation des genres qui les redéfinit en profondeur. Nous examinerons également comment ces innovations génériques, propices à l’émergence de nouvelles formes littéraires, favorisent la recherche sur le langage et l’exploration de ses limites : récits éclatés, fragmentaires, en forme de puzzle, nouvelles écritures poétiques, recours aux jeux de mots, à l’argot, choc de l’espagnol et de l’anglais, création d’un langage transfrontalier… Le mélange des genres privilégie-t-il le métissage culturel ? Quel est l’apport des héritages hispanique, indigène, africain, nord-américain à ces expériences linguistiques novatrices ? Quelle est la part des cultures populaires, autochtones, minoritaires, dans le renouvellement du traitement des genres littéraires ? La même question se pose en ce qui concerne la culture cosmopolite. Le colloque s’interrogera sur les finalités de ces nouvelles modalités d’écriture plurielles, fortement inscrites dans le monde contemporain : quel(s) genre(s) ou mélange des genres pour représenter, critiquer, dénoncer, inventer quelle(s) réalité(s) ? Peut-on parler de l’apparition de nouveaux réalismes ayant pour objectif de questionner la réalité mexicaine contemporaine dans sa complexité sociale, politique et culturelle, de dynamiter les clichés nationaux ? Y a-t- il création d’une esthétique du chaos pour représenter un Mexique chaotique ? Quelle signification donner à l’essor de la chronique et de la littérature de témoignage ? Quel est d’autre part l’engagement/l’originalité de la fiction dans cette représentation ? Le nouveau siècle, théâtre d’un essor de la violence politique et idéologique au Mexique et ailleurs, ne peut rester étranger aux images générées par et dans la littérature. Mais on cherchera aussi dans quelle mesure l’intimisme des mondes individuels s’offre en écho ou en contraste face aux écritures du monde extérieur. Jeudi 9 mars 2017 08h45-09h00 – Accueil des participants 09h00-09h30 – Ouverture du Colloque par le Comité d’organisation et par Silvia Contarini, Directrice de l’EA 369 « Études romanes » 09h30-10h30 – Conférence d’ouverture Ana García Bergua (écrivaine mexicaine), Escribir en la grieta | Présentation de l’auteure par Marie-José Hanaï 1re table – De nouvelles écritures pour de nouvelles formes d’engagement Modérateur : Javier Perucho 10h30-10h50 – Caroline Lepage et Elsa Fernández (Université Paris Nanterre) : ¡Basta! Mexique, un projet novateur et alternatif 10h50-11h10 – Teresa García Díaz (Mexique, Universidad veracruzana) : Nuevas formas de narrar: Juan Pablo Villalobos 11h10-11h25 – Discussion 11h25-11h35 – Pause 2e table – Entre chronique, littérature de témoignage et fiction Modératrice : Florence Olivier 11h35-11h55 – Julio Zárate (Université Toulouse 1 Capitole) : Periodismo y literatura, la migración centroamericana y su paso por México: Alejandro Hernández y Antonio Ortuño 11h55-12h15 – Davy Desmas (Université Toulouse-Jean Jaurès / INU Champollion) : Fragmentation et hétérogénéité narrative dans La fila india de Antonio Ortuño 12h15-12h30 – Discussion 3e table – Le renouveau du roman noir Modérateur : Karim Benmiloud 14h30-14h50 – Alba Lara-Alengrin (Université Paul Valéry-Montpellier III) : Méjico (con j) de Antonio Ortuño, entre novela negra y novela transterritorial 14h50-15h10 – Fabrice Parisot (Université de Perpignan Via Domitia) : Le néo-policier mexicain : la génération « zeta », une littérature de l’hybridité ? 15h10-15h25 – Discussion 15h25-15h45 – Pause 4e table – Transtextualité et intertextualité Modératrice : Marie-Agnès Palaisi-Robert 15h45-16h05 – Rachel Bisson-Fradet (Université de Rouen Normandie) : Dos veces única d’Elena Poniatowska, une mosaïque intertextuelle 16h05-16h25 – Maricruz Castro Ricalde (Mexique, Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Monterrey) : Transmedialidades/transtextualidades en tres narradoras mexicanas del siglo XXI 16h25-16h40 – Discussion 16h40-17h00 – Pause 17h00-18h00 – Conférence José Manuel Ortiz Soto (écrivain mexicain), La aguja en el pajar: la minificción en el cosmos de los géneros literarios en México (2000-2016) | Présentation de l’auteur par Fabrice Parisot
Vendredi 10 mars 2017 09h00 – Accueil des participants 09h15-10h15 – Conférence Jaime Moreno Villarreal (écrivain mexicain), La escritura mirando pasar sus imágenes | Présentation de l’auteur par Béatrice Ménard 1re table – Vers une transgénéricité Modératrice : Marie-José Hanaï 10h20-10h40 – Karim Benmiloud (Université Paul Valéry-Montpellier III) : La transgénéricité dans El viaje (2000) de Sergio Pitol 10h40-11h00 – Véronique Pitois Pallares (Université Paul Valéry-Montpellier III) : Borrando fronteras: la novela total de Julián Herbert 11h00-11h15 – Discussion 11h15-11h25 – Pause 2e table – Expérimentations et paris narratifs Modératrice : Alba Lara-Alengrin 11h25-11h45 – Sara Calderón (Université de Nice, Sophia-Antipolis) : Género literario y narratividad en las novelas de Jorge Volpi 11h45-12h05 – Florence Olivier (Université Sorbonne Nouvelle-Paris III) : Liberté de parole : trois paris narratifs de l’extrême-contemporain au Mexique 12h05-12h15 – Discussion 3e table – Le renouveau des genres littéraires Modératrice : Teresa García Díaz 14h30-14h50 – Elvia Esquivel (Université Paris Nanterre) : Evolución de la narcoliteratura en Señales que precederán al fin del mundo de Yuri Herrera: bajo el enfoque del mito prehispánico 14h50-15h10 – Claire Picod (Université de Perpignan Via Domitia) : El huésped de Guadalupe Nettel : pour un renouveau du genre fantastique 15h10-15h30 – Monique Plâa (Université Paris Est Marne-la-Vallée) : La poésie dans le mouvement des anthologies 15h30-15h45 – Discussion 15h45-16h00 – Pause 16h00-17h00 – Conférence de clôture Javier Perucho (écrivain mexicain, UACM), Lava de volcán. Erupciones del aforismo en México | Présentation de l’auteur par Elsa Fernández 17h15 – Conclusions Affiche de la manifestation.
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Lieu Université Paris Nanterre – Salles des Conférences – Bâtiment B (rdc) | ||||||
Contact | ||||||
Colloque co-organisé par l’Université Paris Nanterre (CRIIA/GRELPP), l’Université de Rouen Normandie (ERIAC) et l’Université de Perpignan Via Domitia (CRESEM). Avec le soutien de l’Université Toulouse Jean Jaurès (IPEAT) et de l’Institut des Amériques. |