Le Chili et le monde : circulation des discours, des pratiques, des personnes, relations diplomatiques et réseaux de sociabilité (XIXe-XXIe siècle) |
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Le Chili et le monde : circulation des discours, des pratiques, des personnes, relations diplomatiques et réseaux de sociabilité (XIX-XXIe siècle) Date : 11 et 12 juillet 2017 Lieu : Université de Santiago du Chili Universités organisatrices : Universidad de Santiago de Chile, Universidad de la Frontera, Université Paris 8-Saint-Denis, Université Lumière-Lyon 2, Université Paris Nanterre Le colloque Construction de l’État-Nation et résistances au Chili : de l’Indépendance au Front populaire, en juin 2011, a étudié la structuration de l’État-Nation au Chili et les résistances qu’il a suscitées. En janvier 2013, avec Construction de l’État-Nation et développement économique et social au Chili (1811-1976), la recherche s’est poursuivie avec une orientation privilégiant l’étude des relations économiques et financières internes et externes qui ont accompagné la formation de l’État-Nation chilien. En décembre 2015, le troisième colloque, Pouvoirs, identités, résistances dans les arts visuels chiliens du XIXe au XXIe siècle a permis de mettre en perspective l’Histoire contemporaine et les Arts visuels chiliens de l’indépendance à nos jours. Cette année, le Chili commémore la traversée des Andes par San Martín et O’Higgins, et pour compléter les manifestations organisées à cette occasion, il nous a semblé opportun d’ouvrir les frontières du Chili et de nous interroger sur ses relations avec le monde extérieur. En reprenant le cadre chronologique des colloques antérieurs, on remarque que depuis son indépendance, le Chili s’ouvre à un monde en perpétuelle transformation, où se développent de multiples relations transnationales dans divers secteurs des activités humaines. Ce type de relations tisse un développement spatial et temporel de liens et de solidarités entre des acteurs au service de l’État et des acteurs non étatiques. Dans ces échanges se croisent et interagissent de nombreux individus provenant de différents milieux qui instaurent des stratégies différentes et jouent un rôle significatif, tels les États, dans les échanges culturels, techniques, diplomatiques, commerciaux et financiers, et par conséquent, dans les dynamiques de changement.
Le cas des migrations en est un exemple paradigmatique. Elles participent activement à la circulation des idées, des représentations, des pratiques, des marchandises et des personnes. L’étude de la circulation des scientifiques européens au Chili au XIX-XXe siècle – qui ont joué un rôle de première importance dans le développement de filières universitaires, de techniques de construction, de réalisation de travaux, etc. –, la présence d’intellectuels et d’hommes politiques étrangers au Chili, la circulation et l’échange de modèles politiques par le biais de voies académiques, militantes ou diplomatiques tout au long du XXe siècle à des moments de renouvellement des pratiques de gouvernement (gouvernements d’Aguirre Cerda, de Frei, d’Allende, ou après le Coup d’État, c'est-à-dire, un intérêt pour l’expérience de l’Autre) ou les nombreux cas de coopération scientifique et militaire au XXe et XXIe siècle sont des exemples des champs de réflexion que nous désirons développer au cours de ce colloque. Il conviendra également d’analyser les migrations des personnes qui au XIXe siècle trouvèrent refuge au Chili, en particulier les Argentins qui fuyaient la dictature de Rosas, et le phénomène des exilés politiques chiliens de l’histoire récente, mais aussi les migrations économiques depuis 1973, ou l’arrivée de cadres et/ou de chefs d’entreprise espagnols de la crise européenne de 2008 à aujourd'hui.
Le transfert[1] est par définition un processus dynamique de transformations incessantes qui se développe à travers le déploiement des discours, des pratiques, des marchandises, des œuvres et des personnes[2] et qui se distingue de la simple mobilité puisque les changements sont provoqués par les déplacements[3]. La mobilité transforme et impose les frontières ou les régulations des flux, selon des lignes de force, de mode ou de traditions dans lesquelles les vecteurs privilégiés sont les “transmetteurs culturels”[4].
Selon Robert O. Keohane et Joseph S. Nye ces relations sont constituées par des contacts, des coalitions et des interactions qui se développent à travers les frontières étatiques et qui ne sont pas contrôlées par les organes centraux de la politique extérieure des gouvernements, c'est-à-dire les relations directes ou indirectes, personnelles ou non, qui passent les frontières des États-Nations et impliquent au moins un acteur non institutionnel[5].
À partir du concept de transfert, nous proposons de réfléchir sur l’idée de la transnationalité en étudiant comment se sont constitués et produits les différents processus d’interaction entre les acteurs et les résultats auxquels ils ont abouti. La réflexion nous conduira à analyser la structuration de ces mouvements sociaux ou l’action d’acteurs institutionnels ou non institutionnels[6], un réseau transnational – par exemple d’experts et de scientifiques[7]- et les conséquences qui en découlent comme la constitution de nouvelles identités (professionnelles, artistiques, diplomatiques, politiques, religieuses, de genre, d’entreprises,…) ou le développement de réseaux et de stratégies transnationales[8]. Axes d’étude
Calendrier
Organisateurs : Juan Luis CARRELLÁN, Universidad de la Frontera Alvar DE LA LLOSA, Université Lumière-Lyon 2 Enrique FERNÁNDEZ DOMINGO, Université Paris 8-Saint-Denis Nathalie JAMMET-ARIAS, Université Paris Nanterre Hernán VENEGAS, Universidad de Santiago de Chile
[1] Depuis les années 1980, la notion de “transfert culturel” est communément employée dans l’histoire des relations internationales. Pierre Milza, “Culture et relations internationales”, Relations Internationales, n° 24, hiver 1980, p. 361-379; Hugo R. Suppo, Mônica Leite Lessa, “O estudo da dimensão cultural nas Relações Internacionais: contribuções teóricas e metodológicas” in Mônica Leite Lessa, William da Silva Gonçalves (org.), História das Relações internacionais. Teoria e processos, Rio de Janeiro, Editora da Universidade do Estado do Rio de Janeiro, 2007, p. 223-250. Philippe Poirrier, L’enjeux de l’histoire culturelle, Paris, Seuil, 2004. Rojek, Chris & Urry, John (eds.), Touring cultures: Transformation of travel and theory, London, New York, Routledge, 1997. [2] Michael Werner, Bénédicte Zimmermann, “Penser l’histoire croisée: entre empirie et réflexivité”, Annales HSS, 1, 2003, p. 7-36. [3] Claude Markovits, Jacques Pouchepadass, Sanjay Subrahmanyam, Circulations and Society. Mobile People and Itinerant Culture in South Asia, 1750-1950, Delhi, Permanent Black, 2003. [4] Louise Bénat Tachot, Serge Gruzinski, Passeurs culturels. Mécanismes de métissage, Paris, Éd. de la Maison des Sciences de l’Homme,msh Marne- la-Vallée, pumlv2001, 322 p. [5] Robert O. Keohane, Joseph S. Nye (comp.), Transnational Relations and World Politics, Cambridge, Harvard University Press, 1971, p. XII-XVI. [6] Robert Franck, Pour une histoire des Relations internationales, Paris, PUF, 2012. [7] Bérengère Marques-Pereira, Petra Meier, David Paternotte (ed.), Au-delà et en deçà de l’État. Le genre entre dynamiques transnationales et multi-niveaux, Louvain-la-Neuve, Academia Bruylant, 201, p. 17. [8] Les individus unis par des liens personnels et d’amitié interagissent comme des “amis” au sein d’associations sûres et reconnues qui sollicitent des idées pour lancer des recherches, pour développer des stratégies et des mesures de politique publique. L’importance de ces relations personnelles et informelles souligne la perméabilité des sphères politiques, académiques et professionnelles et leur influence conjointe dans les processus politiques. |
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Lieu Universidad de Santiago de Chile | ||||||
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