Espaces urbains et grands espaces : cartographie du lien social dans le roman noir hispanique contemporain |
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Espaces urbains et grands espaces : cartographie du lien social dans le roman noir hispanique contemporain » Colloque international En collaboration avec le festival Un aller-retour dans le Noir et l’Instituto Cervantes de Bordeaux Université de Pau et des Pays de l’Adour 29 et 30 septembre 2017 Dans le prolongement de la collaboration fructueuse amorcée en 2016 avec le festival « Un aller-retour dans le Noir » et l’Instituto Cervantes de Bordeaux, le LLCAA organise les 29 et 30 septembre 2017 un colloque intitulé « Espaces urbains et grands espaces : cartographie du lien social dans le roman noir hispanique contemporain ». Ce colloque se propose d’aborder le roman noir hispanique à travers la catégorie de l’espace, particulièrement déterminante dans ce genre romanesque, et de voir dans quelle mesure l’espace y constitue une catégorie privilégiée pour mettre en scène les problématiques sociales propres à notre époque. En d’autres termes, il s’agira de dresser une carte des espaces représentés dans le polar hispanique afin d’en proposer une lecture sociale, économique et politique en considérant, avec Jean-Paul Bord, que la carte n’est pas qu’une représentation conventionnelle d’une région ou d’un pays. Elle « a toujours participé à la construction des savoirs, tant en géographie que dans les autres sciences sociales. […] Elle constitue même l’un des savoirs essentiels à l’intelligibilité du monde »[1]. Rappelons que le roman noir, né aux Etats-Unis au cours des années 30 du siècle dernier, se situe dans un espace topologiquement et sociologiquement ouvert et s’oppose en cela au roman d’énigme. Le roman policier abandonne à ce moment-là les salons feutrés de la bourgeoisie pour investir l’espace de la grande ville. Pour reprendre l’expression de Raymond Chandler, il sort dans « la rue du colt qui crache » : Chicago, New York ou Los Angeles, villes à la croissance accélérée et incontrôlée, connaissent alors une période de forte recrudescence de la délinquance fournissant un terreau idéal à ce genre romanesque qui se propose de décrire les ruptures de l’ordre social. Depuis lors, cette tendance ne s’est jamais démentie : aujourd’hui encore, le polar, y compris dans le domaine hispanique, est un roman principalement urbain et les auteurs sont d’ailleurs le plus souvent liés à une ville, devenue elle-même véritable protagoniste de leur œuvre au même titre que leur détective : il s’agira de Barcelone dans le cas de Vázquez Montalbán ou González Ledesma, de La Havane dans celui de Leonardo Padura ou de México DF dans celui de Taibo II, etc… Un premier axe de d’étude de ce colloque sera donc consacré à ce polar urbain. Il aura pour objet d’identifier les villes privilégiées par les auteurs espagnols et latino-américains pour mettre en scène leurs histoires criminelles et de dresser une cartographie des villes représentées dans le polar hispanique. Quelles sont-elles ? Où se trouvent-elles ? S’agit-il des grandes métropoles européennes et américaines ou au contraire de villes de province? On s’intéressera, en outre, à l’espace interne de la ville afin de dresser une cartographie de l’espace urbain représenté dans le roman noir hispanique. Le crime est-il corrélé à un espace précis de la ville ? Le centre de la ville est-il perçu et décrit comme cet îlot traditionnellement protégé de la criminalité ou bien est-il gagné par la délinquance de la périphérie? En somme, la marginalité spatiale est-elle corrélée à la marginalité sociale et économique ? Par ailleurs, on se demandera si cette métaphore du centre et de la périphérie, repérable au sein de l’espace urbain, ne peut pas être étendue à l’ensemble de la catégorie de l’espace dans le polar. En effet, on voit émerger dans le domaine hispanique, comme dans le reste du monde, un nouveau type de polars que nous qualifierons de « décentralisés », délaissant clairement l’espace de la ville pour la campagne et les grands espaces : aux Etats-Unis, des auteurs comme Ron Rash ou Tony Hillerman situent leurs intrigues au cœur des Appalaches, ou en territoire Navajo. En France, des écrivains comme Pascal Dessaint ou Bernard Minier emmènent leurs lecteurs dans les montagnes de l’Ariège. En Espagne, on pense aux romans de Domingo Villar, situés dans les Rías Baixas de Galice, mais c’est sans aucun doute la série à succès de Dolores Redondo qui constitue l’exemple le plus éloquent de cette tendance. L’auteure situe l’action de sa trilogie dans la vallée du Batzán, une vallée isolée du Pays basque espagnol, devenue véritable protagoniste de son œuvre au même titre que son inspectrice Amaia Salazar. Il sera pertinent de s’interroger sur ce déplacement de la ville vers la campagne et les grands espaces. Que nous dit cette « décentralisation » sur un plan purement géographique mais aussi social et politique ? Comme pour l’espace urbain, on pourra se demander dans quelle mesure l’antinomie centre/périphérie mise en œuvre sur le plan spatial impose une lecture sociale, économique, politique et idéologique. Enfin, il est indéniable que dans le polar contemporain, l’espace n’est pas seulement le lieu dans lequel se situe l’intrigue romanesque : il n’est pas rare qu’il devienne l’enjeu même de l’acte criminel. En effet, à une époque marquée par une croissance démographique exponentielle et une raréfaction des ressources naturelles, où les questions environnementales sont plus que jamais cruciales et où la distribution des espaces devient problématique voire conflictuelle, l’espace est devenu le lieu d’enjeux économiques et environnementaux tels qu’il engendre une nouvelle forme de criminalité. Il suffit de penser à l’un des romans emblématiques du genre en Espagne, Los mares del sur, dont l’intrigue criminelle, autour de la spéculation immobilière, est intimement liée à la question de l’espace. Le dernier axe de travail de ce colloque sera donc consacré à cet aspect : on se demandera selon quelles modalités et dans quelles perspectives le polar investit ces nouvelles problématiques environnementales liées à la question de l’espace dans les différents pays de l’aire hispanique. Organisation : Emilie Guyard - LLCAA (Langues, littératures et civilisations de l’arc atlantique - Université de Pau et des Pays de l’Adour) Comité scientifique : Felipe Aparicio Nevado (Université de Haute-Alsace), Alex Martín Escribà (Universidad de Salamanca), Paula Martínez (Université de Tours), Catherine Orsini (Université de Bourgogne), Myriam Roche (Université Savoie-Mont-Blanc), Javier Sánchez Zapatero (Universidad de Salamanca). Information sur les propositions de communication : Les propositions (titre de la contribution et résumé de 20 à 30 lignes) sont à envoyer à avant le 30 mars 2017. Elles seront accompagnées d’une notice biobibliographique de cinq à six lignes (noms, prénom, affiliation universitaire, les éléments marquants de votre production scientifique). Les communications (25 minutes) pourront être prononcées en langue française ou espagnole. Site web : http://arc-atlantique.univ-pau.fr/live/ Frais d’inscription : 40 euros
[1] Jean-Paul Bord, « La carte et la construction des savoirs en géographie et dans les sciences sociales », in Jean-Paul Bord et Pierre-Robert Baduel (eds), Les cartes de la connaissance, Paris, Karthala, 2004, p. 17.
Convocatoria « Espacios urbanos y espacios naturales : cartografía de los vínculos sociales en la novela negra hispánica contemporánea » Congreso internacional Organizado por el LLCAA en colaboración con el festival Un aller-retour dans le noir y el Instituto Cervantes de Bordeaux Universidad de Pau (Francia) 29 y 30 de septiembre de 2017 Como continuación a la exitosa colaboración iniciada en el 2016 con el festival “Un aller-retour dans le Noir” y el Instituto Cervantes de Bordeaux, el LLCAA organiza los 29 y 30 de septiembre de 2017 un congreso titulado “Espacios urbanos y espacios naturales : cartografía de los vínculos sociales en la novela negra hispánica contemporánea”. Este congreso se propone abordar la novela negra hispánica a través de la categoría del espacio, esencial en dicho género novelesco, para ver en qué medida constituye una dimensión privilegiada para reflejar las problemáticas sociales propias de nuestra época. Dicho con otras palabras, se tratará de trazar un mapa de los distintos espacios representados en la novela negra hispánica para intentar proponer una lectura social, económica y política. Recordemos que la novela negra, nacida en Estados Unidos en los años 30 del siglo pasado, se sitúa en un espacio topológica y sociológicamente abierto, lo que la opone a la novela de enigma. De hecho, la novela policiaca abandona en aquel momento el interior cómodo de las viviendas burguesas característico de la novela de enigma por el espacio de la gran ciudad. Con su crecimiento acelerado e incontrolado, Chicago, Nueva York o Los Ángeles conocen entonces un nuevo tipo de delincuencia que constituye el caldo de cultivo ideal para ese género naciente que se propone explorar la ruptura del orden social. Y hasta hoy se ha mantenido esa tendencia : la novela negra, incluida la hispánica, sigue siendo una novela mayormente urbana y los autores suelen estar vinculados a una ciudad que se ha convertido en un auténtico protagonista de su obra, al igual que su personaje de detective : se trata de Barcelona en el caso de Vázquez Montalbán o Gónzalez Ledesma, La Habana en el de Padura o México DF en el de Taibo II. Un primer eje de trabajo se centrará pues en esa novela negra urbana. Intentaremos identificar las ciudades privilegiadas por los autores españoles y latino-americanos para escenificar sus historias criminales y trazar un mapa de las ciudades representadas en la novela negra hispánica. ¿Cuáles son? ¿Dónde se sitúan? ¿Se trata de las grandes metrópolis europeas y americanas o mayoritariamente de ciudades más pequeñas? Además se estudiará el espacio interno de la ciudad. ¿Cuáles son los espacios de la ciudad más representados en la novela negra hispánica? ¿El crimen se circunscribe a un espacio urbano determinado? Se sigue percibiendo el centro de la ciudad como ese sector tradicionalmente protegido del crimen o está contaminado por la delincuencia de los márgenes? En suma, ¿están correlacionadas la marginalidad espacial y la marginalidad social en estas representaciones urbanas? Por otra parte, frente a esa novela negra urbana surge un nuevo tipo de novela negra que abandona el espacio de la ciudad por el campo y/o los grandes espacios naturales : en Estados Unidos, escritores como Ron Rash o Tony Hillerman sitúan sus novelas en los Apalaches o en territorio Navajo; en Francia, Bernad Minier o Pascal Dessaint llevan al lector de la mano por las montañas de los Pirineos. En España, podemos pensar en las novelas de Domingo Villar, situadas en las Rías Baixas pero la exitosa trilogía de Dolores Redondo es sin duda alguna el ejemplo más elocuente de dicha tendencia: la escritora sitúa la acción de sus tres novelas en el valle del Batzán, un valle aislado del País Vasco, que se ha convertido en auténtico protagonista de su obra, al igual que su inspectora Amaia Salazar. Nos proponemos pues interrogarnos acerca de esa migración de la novela de la ciudad hacia el campo y los grandes espacios naturales. ¿Cómo interpretar esa « descentralización » de la novela negra desde un punto de vista geográfico pero también social y político? ¿Se puede hablar de una novela negra « regional » ? Como en el caso del espacio urbano, podremos preguntarnos en qué medida la dialéctica centro/periferia que se manifiesta en el plano espacial impone también una lectura social, política e ideológica. Es de notar por fin que, en la novela negra contemporánea, el espacio no es únicamente el lugar en el que se sitúa la acción : también puede ser el objeto mismo del acto criminal. En efecto, en un periodo de crecimiento demográfico exponencial y de rarefacción de los recursos naturales, en que la distribución de los espacios se hace cada vez más conflictiva y las cuestiones ambientales son cruciales, el espacio se ha convertido en un desafío económico y ambiental de tanta importancia que genera una nueva forma de criminalidad. Basta con pensar en una de las novelas emblemáticas del género en España, Los mares del Sur, cuyo argumento, centrado en la especulación inmobiliaria, está estrechamente vinculado con la cuestión del espacio. El último eje de reflexión de este congreso se centrará pues en este aspecto. Nos preguntaremos cómo la novela negra indaga sobre esas nuevas formas de delincuencia relacionadas con el espacio en los distintos países del área hispánico. Organización : Emilie Guyard - LLCAA (Langues, littératures et civilisations de l’arc atlantique - Université de Pau) Comité científico : Felipe Aparicio Nevado (Université de Haute-Alsace), Alex Martín Escribà (Universidad de Salamanca), Paula Martínez (Université de Tours), Catherine Orsini (Université de Bourgogne), Myriam Roche (Université de Savoie-Mont-Blanc), Javier Sánchez Zapatero (Universidad de Salamanca). Resúmenes y ponencias Los resúmenes (entre 20 y 30 líneas) deberán ser enviados a antes del 30 de marzo de 2017. Vendrán acompañados de una nota biobibliográfica de 5 o 6 líneas (Nombre y Apellidos, Universidad, publicaciones relevantes). Las ponencias contarán con un tiempo límite de 25 minutos y podrán hacerse en francés o en español. Página web : http://arc-atlantique.univ-pau.fr/live/ Cuota de inscripción : 40 euros
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Lieu Université de Pau et des Pays de l'Adour | ||||||
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