Colloque international Histoires de la littérature et fragments de littératures oubliées : mondes américains en interaction, Université Bordeaux Montaigne 6 et 7 avril 2017
AMERIBER (Amérique latine, Pays ibériques) – GRIAL, EA 3656 Université de Bordeaux Montaigne
CLIMAS (Cultures, Langues et Littératures des Mondes Anglophones), EA 4196, Université de Bordeaux Montaigne
LLACS (Langues, Littératures, Arts et Cultures des Suds), EA 4582, Université Paul-Valéry Montpellier III
Les histoires des littératures des Amériques sont nationales et plus rarement sous-continentales. En Amérique hispanophone et lusophone, elles figent, pour le XIXème siècle, une périodisation et une approche des textes par générations, par esthétiques ou plus rarement, par événements historiques fondateurs. Elles prennent appui sur les grands courants culturels et esthétiques européens (romantisme, réalisme, naturalisme, modernisme) pour montrer en quoi la jeune littérature des pays d’Amérique latine s’en approche ou s’en écarte. Dans le même temps, la place du XIXème siècle dans les recherches universitaires actuelles en littérature est de plus en plus réduite nous exposant à des répétitions stéréotypées. Il en est de même pour le la littérature du début du XXème siècle jusqu’au tournant des années 60-70. Les essais du critique uruguayen Angel Rama (1926-1983), Transculturación narrativa en América latina (1982) et La ciudad letrada (1984), en prenant appui sur des auteurs majeurs, interrogent le concept de nation et s’attachent à dégager les grands moments de transformation, leur origine et leurs résultats. Au Brésil, les travaux d’Antonio Candido, notamment Formação da literatura brasileira (1959) e Literatura e Sociedade (1969) vont également dans ce sens et sont le fruit d’un dialogue avec Angel Rama. Actuellement, plusieurs chercheurs brésiliens essaient de décloisonner l’histoire littéraire de la Nation s’intéressant aux échanges culturels et à la circulation transatlantique des imprimés. Il y a bien eu d’autres tentatives d’approches synthétiques et de systématisations de la littérature du XXème siècle à travers ses pays ou ses grands noms (Bellini, Franco, Oviedo) mais force est de constater que les histoires de la littérature sont un genre de publication de moins en moins en vogue, sans doute parce qu’il devient impossible de faire une histoire des littératures mondialisées et migrantes, écrites en langue espagnole, portugaise, anglaise ou dans les langues amérindiennes à partir des critères temporels et spatiaux qui définissent le genre même de ces histoires. On admettra néanmoins le risque épistémologique et idéologiques à parler du très récent sans pouvoir situer cet hyper-contemporain dans un processus qui se déploie depuis notre passé commun.
Axes
* « Comment on écrit l’histoire » de la littérature ?
*L’anthologie : un genre national, un genre daté ?
*Littérature, nations et mondialisations
*Ecrivains : de la canonisation à l’oubli et vice-versa
*Littératures bilingues et (auto)traduction
*Littératures issues de l’immigration : diaspora juive, littératures chicanas aux Etats-Unis
*Créateurs, critiques et fragments de littératures oubliées
Carla Fernandes, Professeur Amérique latine, Université Bordeaux Montaigne
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