Nouveaux imaginaires du féminin
Université de Nice
21 et 22 septembre 2017
Les façons de nous représenter le monde sont informées par un héritage culturel, politique et historique produit, des siècles durant, par des élites dont l’homogénéité sociale conditionnait la vision du monde. Si le phénomène est observable dans tous les domaines, c’est d’autant plus vrai pour les rôles et les identités de genre, le croisement des discours biologiques, juridiques et culturels composant de la sorte une structure qui a durablement vertébré le social et l’individuel.
Depuis plus d’un siècle, l’émancipation des femmes, l’essor des mouvements décoloniaux et l’émergence dans les productions culturelles de points de vue portés par des groupes dits minoritaires ont contribué à mettre en place des discours alternatifs. Des réappropriations, des réinterprétations et des subversions ont eu lieu qui, sur un moyen terme, ont participé à infléchir les représentations de genre.
De ce fait, les sociétés occidentales contemporaines semblent évoluer vers un changement de paradigme où, si les femmes ont conquis les droits citoyens et exercent par ailleurs dans des secteurs d’activité variés, elles restent soumises à des exclusions non visibles, telles que le « plafond de verre » et une plus grande précarité dans le monde de l’emploi, ou des violences qui leur sont spécifiques (féminicides, harcèlement sexuel, publisexisme...)
Dans le sens où les exclusions non visibles semblent émaner pour la plupart des représentations, il s’agit pour le présent colloque de s’interroger tant sur les représentations alternatives apparues depuis plus d’un siècle que sur l’impact que certaines représentations inégalitaires peuvent avoir sur des questions non résolues concernant l’émancipation des femmes.
On pourra ainsi se pencher sur le récit de soi que portent les productions culturelles où lesdites minorités se sont positionnées en tant que sujet : quelles représentations et visions ils contiennent ; quel est leur impact. Le travail sur la presse, les médias et la littérature sera en particulier apprécié. L’étude de fictions écrites ; de supports visuels tels que films ou jeux vidéos ainsi que d’expériences de publications journalistiques mises en place dans le but d’informer sur l’actualité en intégrant une perspective de genre seront ainsi privilégiées.
D’autre part on pourra se pencher, dans le sillage de la perspective mise en place par la « Loi de mesures de protection intégrale contre les violences de genre » unique en Europe et promulguée en Espagne en 2004, sur les questions se rapportant aux représentations dans la violence de genre. En effet, la loi espagnole repose sur l’analyse, engagée dès le préambule, selon laquelle la perception de l’inégalité constitue le principal élément déclencheur de ces violences (« Il s’agit d’une violence portée sur les femmes, du fait même d’être des femmes, parce qu’elles sont considérées par leurs agresseurs dépourvues des droits fondamentaux que sont la liberté, le respect et la capacité de décision », nous traduisons).
La réflexion peut mettre les perspectives contenues dans cette loi en dialogue avec les dispositions et perspectives du cadre législatif français ; aborder l’étude des mesures éducatives mises en place par le gouvernement ou dans le cadre d’une démarche associative; mettre en lumière les initiatives citoyennes (productions artistiques participatives ; réseau associatif ; cercles de parole citoyens d’hommes égalitaires etc)....
Le présent colloque, appelé à se renouveler, a vocation à explorer au travers d’une approche interdisciplinaire trois axes principaux :
Ø Eléments de permanence dans les représentations inégalitaires
Ø Récit de soi et autoreprésentations : quels contenus et imaginaires ? Ø Recherche et militance : quels rapports ?
L’approche étant avant tout interdisciplinaire, les perspectives émanant des prismes de la sociologie, la critique littéraire, la narratologie, la philosophie, les sciences de la communication, la médecine ou la psychologie sont bienvenues.
Les propositions de communications devront nous parvenir à l’adresse
au plus tard le 9 décembre 2016.
Les propositions devront comporter le nom et le prénom, le titre, un résumé de la communication d’environ 300 mots et une brève notice biographique.
Les frais d’inscription sont de 30 euros et seront à régler après l’acceptation de la communication par le comité scientifique.
Les communications feront l’objet d’une publication dans la revue en ligne In- disciplinarités de l’université de Nice dans un numéro qui leur sera consacré.
Le comité d’organisation.
Sara Calderón, maîtresse de conférence.
Florence Salanouve, doctorante et conservatrice de la bibliothèque universitaire de Saint Jean d’Angely (Nice).
Marc Marti, professeur.
BREVE BIBLIOGRAPHIE ORIENTATIVE :
BERENI, Laurence ; CHAUVIN, Sébastien, Introduction aux gender studies : manuel des études sur le genre, Bruxelles, De Boeck, 2008.
BERTINI, Marie-Joseph, Ni d’Eve ni d’Adam. Défaire la différence des sexes, Paris, Max Milo, 2009
BUTLER, Judith,
Défaire le genre, traduit de l’anglais (EU) par Maxime Cervulle, Paris, Amsterdam, 2006. Le récit de soi, Paris, PUF, 2007.
HARAWAY, Donna, Cyborg Manifeste, Manifeste Cyborg, Paris, Exils, 2007.
DE MIGUEL, ANA, Neoliberalismo sexual. El mito de la libre elección, Madrid, Cátedra, 2015.
VALCARCEL, AMELIA,
Sexo y filosofía : sobre mujer y poder, Madrid, Anthropos, 1994.
Feminismo en el mundo global, Madrid, Cátedra, 2008.
Sites d’intérêt :
Ministère des familles, de l’enfance, du droit des femmes, rubrique droits des femmes :
http://www.familles-enfance-droitsdesfemmes.gouv.fr/dossiers/
Ministerio de sanidad, servicios sociales e igualdad :
http://www.msssi.gob.es
ONU femmes, siège :
http://www.unwomen.org/fr
ONU femmes, France :
http://www.onufemmes.fr
ONU mujeres, sede :
http://www.unwomen.org/es
Ley Orgánica 1/2004, de 28 de diciembre, de Medidas de Protección Integral contra la Violencia de Género.
https://www.boe.es/buscar/act.php?id=BOE-A-2004-21760
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