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Journée d’étude "Maternités : représentations, politiques et résistances (Pérou, XIXe – XXIe siècles)" Télécharger au format iCal
 
Maternités : représentations, politiques et résistances
(Pérou, XIXe – XXIe siècles)

Cette journée d’étude internationale est organisée par Lissell Quiroz (AGORA EA 7392, CY Cergy Paris Université, Institut Universitaire de France), Yolanda Westphalen (Laboratoire FEMEIGEN, Universidad Nacional Mayor de San Marcos) et Mónica Cárdenas Moreno (DIRE UR 7387, Université de La Réunion) avec le soutien du programme ECOS-Nord (France-Pérou)

Mardi 25 juin 2024

CY Cergy Paris Université

Modalité hybride

Notre réflexion s’articule autour de la notion de maternité, définie par Yvonne Knibiehler comme « une construction sociale, organisée par des normes selon les besoins d’une population donnée à une époque donnée de son histoire » . La maternité était vue jusqu’il y a une vingtaine d’années, comme un phénomène a-historique, répétitif et immuable. Rangé du côté de la nature, il ne méritait pas, ou très peu, l’attention des chercheur·ses, y compris des anthropologues. À de rares exceptions, les recherches sur la maternité en sciences humaines et sociales étaient peu nombreuses avant la fin du XXe siècle. Les féministes matérialistes ou celles influencées par la French Theory considéraient la maternité comme une forme d’aliénation patriarcale et par conséquent elles l’excluaient de leur champ d’étude.
Tout ceci change au tournant des XXe et XXIe siècles. En sortant du paradigme de la « classe des femmes », les recherches sur le genre se focalisent désormais sur la pluralité des devenir « femme », y compris dans la sphère de la maternité. On ne naît pas mère, on le devient, et il convient d’analyser les formes et les mécanismes qui concourent à cette construction sociale. Un nombre important de travaux s’intéressent à ces fabrications de la maternité.
Au Pérou, l’un des premiers travaux sur le sujet est celui de l’anthropologue Françoise Lestage qui, en 1999, publie les résultats de ses recherches sur la maternité effectuées dans les Andes dans les années 1980. Quelques années plus tard, l’historienne Claudia Rosas consacre un article à la représentation de la maternité au temps des Lumières. La période plus contemporaine restait à approfondir même si des travaux importants peuvent être cités .
Grâce aux recherches de Lissell Quiroz nous savons que la fondation de la maternité hospitalière au Pérou, en 1826, marque le début d’une révolution dans l’histoire de la naissance, c’est-à-dire le remplacement de l’accouchement à domicile à l’aide de l’entourage familial et des sages-femmes, par la naissance médicalisée et de plus en plus souvent à l’hôpital. Partant de Lima, cette évolution est progressive et ne s’achève qu’à la fin du XXe siècle. Cette histoire met en conflit et en tension différents groupes sociaux : les mères (comprises comme les femmes occupent des fonctions de maternage, qu’elles soient les génitrices ou des nourrices), les accoucheuses, les sages-femmes diplômées, les médecins et l’État.
À côté des paramètres de genre, l’histoire de naissance au Pérou met également en lumière les caractéristiques ethniques et raciales. Si toutes les femmes peuvent a priori mettre au monde, seul un certain nombre d’entre elles ont le privilège d’être considérées comme de « bonnes mères ». Ce sont ces représentations de la maternité que cette journée cherche à analyser. Que signifie être mère au Pérou et comment le concept évolue au cours du temps ? Comment ces représentations légitiment la mise en place de politiques publiques spécifiques (biopolitique de la maternité) durant la période étudiée ? Il s’agira en dernier lieu d’étudier les résistances élaborées par les femmes – notamment des communautés indigènes – pour faire valoir leurs droits, comme dans le cas des victimes des stérilisations forcées des années 1996-2000.
Tout au long de cette période, des représentations symboliques et des imaginaires pluriels de la maternité se sont configurés dans les domaines de la littérature et des arts plastiques. Des images qui renforcent ou interrogent et subvertissent les stéréotypes et qui ont été construits à partir de différents horizons d'énonciation : la mère républicaine, l'ange du foyer, la mère monstre, la mère de substitution, la mère célibataire, la mère-terre, la mère républicaine, etc.
Les perspectives suivantes pourront être explorées :
1. Histoire des représentations de la maternité. L’évolution des représentations sur la maternité entre le XIXe et le XXIe siècle. Quelles continuités et quels changements peut-on déceler dans la définition de la maternité et de ses figures ? Comment passe-t-on par exemple de la figure de la matriarche bourgeoise du XIXe siècle aux mamans d’Instagram d’aujourd’hui ?
2. Littérature et maternité. Parmi les représentations de la maternité, celles produites par les femmes elles-mêmes sont à analyser avec une attention particulière. La littérature féminine permet d’aborder cette question durant la période envisagée.
3. La maternité dans les arts. Les représentations artistiques nous permettront d’aborder un aspect important de l’étude de la maternité, à savoir les différences culturelles en fonction de l’ethnicité et de la race et du genre. En effet, le projet étudiera les façons de représenter les mères et la maternité selon qu’on est une femme, un homme, une personne de classe sociale supérieure ou inférieure, etc.
4. Représentations et biopolitiques de la maternité. L’étude des représentations ne peut pas être séparé des effets sur les femmes et mères péruviennes. De fait, les constructions sociales de la maternité ne sont pas de simples objets créatifs, ils sont avant tout des façons de fabriquer un ordre social, patriarcal, classiste et raciste. Cela se traduit par exemple dans des politiques spécifiques en rapport avec la maternité comme par exemple l’accès différencié aux soins périnataux.
5. Maternité et interculturalité. Même s’il est en voie d’extinction aujourd’hui, la naissance traditionnelle concerne une grande majorité de Péruvienn.es jusqu’aux années 1980. L’accouchement médicalisé n’est devenu hégémonique au Pérou qu’à partir des années 1990. Cependant des formes de résistance à ce type de naissance subsistent et expliquent par exemple la création de maisons de naissance qui prennent en compte certains paramètres considérés comme culturels.
Informations pratiques :
Les propositions de communication (de 2000 caractères espaces comprises, environ) et les titres, accompagnés d’une notice bio-bibliographique en espagnol ou français, seront à adresser à ; et avant le 15 avril 2024.
Lieu CY Cergy Paris Université
Contact  ; ;

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