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Violence et mémoire dans les « mondes hispaniques » : Ruptures, continuités, discours et résistances (XXe-XXIe siècles) Télécharger au format iCal
 
APPEL À CONTRIBUTIONS
Colloque international 
Violence et mémoire dans les « mondes hispaniques » :
Ruptures, continuités, discours et résistances (XXe-XXIe siècles)
 
Dates : 28 et 29 novembre 2024
 
Lieux de célébration : Université Paris 8/Université Gustave Eiffel
 
Argumentaire scientifique :
A l’origine de ce colloque international se trouve une réflexion générale sur deux problématiques indissociables des temps moderne et présent dans les mondes hispaniques : violence et mémoire. Nombreuses sont les interrogations qui découlent de l’intersection de ces deux notions aux contours mouvants, mais un axe central va les fédérer, celui de la réflexion sur l’influence de la violence dans la configuration sociale de la mémoire et sa dimension collective (Halbwachs, 1968). Les travaux d’Elisabeth Jelin (2003) et de Josefina Cuesta (1998) sur la mémoire, d’Hugo Achugar (1992) sur le témoignage, de Marc Augé (1998) et Yosef Yerushalmi (2006) sur les formes et usages de l’oubli serviront de point d’ancrage permettant de nous intéresser au « régime de mémoire », à l’intensité et aux diverses « formes de la violence » (Crettiez, 2008) et de réévaluer la mémoire et l’histoire des « victimes oubliées » (Baby, 2016). Dans ce sens, il sera intéressant d’analyser la violence comme un dispositif d’invisibilisation des mémoires dissidentes, comme la trans (Preciado, 2022), la féministe (Ahmed, 2015) ou celle des peuples autochtones (Cusicanqui, 2018).  Aussi, le colloque s’intéressera également à circulation des processus de mémoire (Lefranc, 2012), au déploiement de politiques de mémoire dans des contextes différenciés (Aguilar Fernández, 2008) et les lieux de mémoire (Nora, 1984) dans les « mondes hispaniques » (Feld et Franco, 2022 ; Crenzel, 2016).
 
Ce colloque poursuit également une double ambition, à la fois pluridisciplinaire et comparatiste ; pluridisciplinaire d’une part car il voudrait réunir des historiens, hispanistes, sociologues, politistes et anthropologues français et internationaux, spécialistes de l’Espagne ou/et del’Amérique latine dont les interventions manifesteront comment ces différentes disciplines se sont approchées de la violence et de la mémoire. Ainsi, une attention particulière sera donnée à l’interdisciplinarité dans la question de la récupération historique (Izquierdo Martín, 2009 ; Ferrándiz, 2014 ; Yusta Rodrigo, 2014). Une ambition comparatiste, d’autre part, car il ne cherche pas uniquement à juxtaposer l’étude et l’analyse de différentes entités nationales ou locales en fonction de la dialectique similitudes/différences mais ilvoudrait dégager et mettre en débat de possibles interactions entre les différents processus de mémoire et violence en prêtant une attention particulière aux dynamiques de rupture et/ou (dis)continuité dans ce vaste espace qu’on appellera les « mondes hispaniques ». Qui plus est, l’approche comparatiste cherchera à dépasser la lecture économique utilitariste souvent utilisée pour étudier les rapports entre l’Espagne et l’Amérique latine et proposer à sa place une analyse approfondie de la « nature hétérogène et complexe » de telles relations, dans le sillage de l’ouvrage de David Jorge (2018).
 
Au-delà de la constatation de réalités et processus nationaux évidemment différenciés, l’un des défis majeurs du colloque consiste à faire ressortir des pistes d’analyses communes ou pas à chaque espace, à faire dialoguer les études de cas et les approches monographiques et à mettre en perspective le débat épistémologique afin de permettre une possible montée en généralité et une connaissance plus fine des conflits et des régimes discursifs; la définition d’éventuels modèles de gestion de la mémoire et enfin, une compréhension commune des ressorts, des logiques et du renouvellement de la violence. Pour finir, il s’agira également d’étudier les mouvements de résistance, face aux processus de violence en soi, mais aussi dans l’élaboration de contre-narrations liées à la mémoire. Autant de raisons qui nous amènent à envisager la violence et la mémoire sous de nouveaux angles et qui nous montrent comment ces deux notions sont façonnées par des relations sociales de pouvoir, de force et de domination (Abbink et Aijmer, 2020).
A travers le croisement de plusieurs approches disciplinaires (géographie, sociologie, anthropologie, histoire, science politique, littérature, études culturelles) nécessaires pour déceler la complexité de la problématique centrale qui nous occupe, et à partir de cas précis du XXe siècle à l’actualité, les communications attendues travailleront sur ces interactions entre mémoire et violence dans les mondes hispaniques. Il est attendu de celles-ci qu’elles rendent compte des différentes approches méthodologiques adoptées pour affronter le phénomène de la violence et la mémoire ainsi que des évolutions des postures méthodologiques ; et qu’elles montrent également comment l’étude de ces deux notions entraine des dilemmes aussi bien méthodologiques qu’éthiques. Trois axes seront de ce fait privilégiés :
 
Axe 1 : Ruptures et (dis)continuités des violences 
- Construction de la spatialité : mécanismes et processus d’appropriation violente de l’espace par les acteurs du pouvoir.
- Le rôle de l’espace dans les configurations post-impériales hispaniques.
- Les périmètres de la violence : genre, classe et race. 
- Vers une approche transatlantique : colonialité du pouvoir ; colonialité du savoir ; colonialité du discours ; colonialité de l’être.
- La notion de centre/périphérie à l’échelle nationale.
 
 Axe 2 : Discours et mémoires dans les mondes hispaniques
- Construction et déconstruction de narratives : histoire vs mémoire ? ; mémoires dissidentes ; contre-mémoires.
- Les dispositifs de transmission : archives, musées, symboles, cérémonies, commémorations.
- Lieux de mémoire/lieux d’oubli.
- Transitions démocratiques et conflits de mémoire dans les mondes hispaniques.
- Violence, corporalités et mémoire.
 
 Axe 3 : Acteurs et pratiques de résistance
- Les sujets de la résistance : insurgences et insubordinations ; pratiques de résistance des migrants ; résistances des peuples originaires ; mémoire des luttes féministes.
- Les formes de la résistance : identitaires ; linguistiques ; culturelles ; politiques et populaires.
- Résistances créatrices dans les mondes hispaniques : écritures de (la) transgression ; arts résistants.
- Le contre-pouvoir : dynamiques sociales et politiques émancipatrices.
- Résister et après ? Contestation, mobilisation et renouvellement des revendications.
 
Dates et informations importantes :
  • Les propositions de communication (en français ou espagnol) sont à déposer sur le site du colloque (https://violencememorie.sciencesconf.org/), avec : titre, résumé de 500 mots maximum et un court CV.
  • Les propositions seront examinées par les comités d’organisation et scientifique.
  • Date limite pour réception de propositions : 15 juin 2024.
  • Confirmation de communications sélectionnées : 1er juillet 2024.
Comité organisateur
 
Ferran ARCHILÉS I CARDONA (Universitat de València, Espagne)
Alicia FERNÁNDEZ GARCÍA (Université Paris 8)
Paola GARCÍA (Université Paris 8)
José RAMOS BARRANCO (Université Gustave Eiffel)
Antonio RAMOS RAMÍREZ (Université Paris 8)
Alejandro ROMÁN ANTEQUERA (Université Paris-Est Créteil)
 
Comité scientifique
 
Leonardo CAVALCANTI (Universidade de Brasília, Brésil)
Brice CHAMOULEAU (Université Paris 8)
Eva N. FERNÁNDEZ (Universidad Autónoma de Querétaro, Méxique)
Enrique FERNÁNDEZ DOMINGO (Université Paris 8)
Claire LAGUIAN (Université Paris 8)
Aitzpea LEIZAOLA (Euskal Herriko Unibertsitatea, Espagne)
Mathieu PETITHOMME (Université de Franche-Comté / IUF)
Juan Manuel SANTANA (Universidad de Las Palmas de Gran Canaria, Espagne)
Nadia TAHIR (Université de Caen Normandie)
Pascale THIBAUDEAU (Université Paris 8)
Emmanuel VINCENOT (Université Gustave Eiffel)
Mercedes YUSTA RODRIGO (Université Paris 8)
Lieu Universtié Paris 8/Université Gustave Eiffel
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Bureau de la SoFHIA

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Vice-Présidente aire latino-américaine

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Secrétaire générale

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