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1973-2023 Chili / Uruguay : 50 ans de réseaux de solidarité et de résistance Télécharger au format iCal
 
Septembre 2023 : 50e anniversaire du coup d’État militaire du 11 septembre au Chili. Cet événement-monde (Sirinelli, 2002) a mis fin à un projet de société plus juste, basé sur la redistribution et l’amélioration du bien-être des classes laborieuses. Le coup d’arrêt donné à la « voie chilienne vers le socialisme » et à l’Unité populaire marque le déclin de la gauche mondiale – ni la voie armée, ni la voie des urnes ne peuvent modifier le politique -, et affirme le triomphe d’un Chili transformé en laboratoire d’un libéralisme exalté destiné à s’étendre au niveau planétaire. Cependant, en dépit des atteintes aux droits de l’Homme et des transformations politiques et structurelles autoritaires, la lutte et la résistance ont continué à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
 
Juin 2023 : 50e anniversaire du coup d’État militaire du 27 juin en Uruguay. Après un long processus coercitif de domination sociale et politique (Medidas prontas de seguridad) qui provoque des résistances de plus en plus larges au sein de la population, le président Bordaberry dissout le Parlement, ouvrant de la sorte la voie à une dictature qui se prolongera jusqu’en mars 1985.
Le colloque mettra un point d’honneur à équilibrer la place faite aux deux pays.
 
Les axes qui peuvent être abordés :
1) Organisations politiques à l’extérieur (luttes, conflits, actions).
- Mettre en lumière les réseaux, les échanges et le militantisme des exilés depuis l’étranger. L’organisation de la résistance politique. Les canaux utilisés pour donner à connaître la situation chilienne et uruguayenne (contre-information, appels à la presse, concerts, etc.).
- Les liens entre les différentes antennes des partis politiques à l’étranger (Internationale Socialiste, PCs, IVe Internationale) et la résistance intérieure.- Il conviendra de s’interroger sur les liens entre les exilés politisés et les partis politiques des sociétés d’accueil. Les exilés se sont-ils intégrés dans la vie politique de leur pays d’accueil, ou ont-ils limité leur participation à la résistance ? Y a-t-il eu adhésion massive aux « partis équivalents » lorsqu’ils existaient, ou l’exil a-t-il favorisé une évolution vers d’autres formations politiques ? Quelles relations et quelles influences ont pu avoir les partis politiques en exil sur les gauches européennes ? Quelles attitudes face aux évolutions de la gauche européenne et, plus tard, la dis continue-t-elle et quelles sont les caractéristiques du vote des Chiliens de l’extérieur ? Qu’en a-t-il été de l’Uruguay ?continue-t-elle et quelles sont les caractéristiques du vote des Chiliens de l’extérieur ? Qu’en a-t-il été de l’Uruguay ?
 
2) La solidarité en exil (associations, réseaux d’accueil) dans le monde.
- Le coup d’État a provoqué un élan de solidarité avec le Chili, moins visible avec l’Uruguay. Des associations et des comités ont vu le jour à travers le monde. Les réseaux internationaux de solidarité seront à analyser dans le contexte bipolaire de l’époque, ainsi que les réseaux à l’intérieur des sociétés d’accueil entre exilés de différents pays.
- Le rôle des intellectuels et artistes, et de leurs propres réseaux de solidarité (création de revues, intégration aux titres de presse nationaux en Europe en tant que journalistes ou dessinateurs de presse). Informer et contre-informer face aux discours européens pro dictature et au discours officiel des ambassades en Europe.
- Le colloque devrait permettre de rappeler le travail des acteurs anonymes et souvent zélés, qui dans les comités, les associations d’accueil (FTDA, Cimade, GAS…) ont accueilli et aidé les exilés à s’organiser et à s’intégrer dans leur pays d’exil. Le rôle des Universités – toutes disciplines confondues - dans l’engagement d’enseignants et intellectuels exilés, chiliens et uruguayens.
- Il conviendrait aussi de montrer l’action de certaines personnes (diplomates, personnalités politiques...) mais aussi d’analyser la participation des artistes et des intellectuels à la résistance et s’interroger sur l’influence des tribunaux et des organismes internationaux. Les jugements, dans le cadre de manifestations ou de tribunaux d’opinion, entre autres, le tribunal Russell 2 pour l’Amérique latine (1973-1976), seraient à évoquer, ainsi que les répercussions qu’ils ont pu avoir sur l’opinion.- S’intéresser aux aspects judiciaires et aux poursuites engagées depuis l’extérieur contre l’État chilien (répression, déchéance de nationalité, crimes) dans le cadre de la juridiction internationale. Les combats judiciaires, en particulier l’arrestation de Pinochet à Londres, en 1998, ont contribué à souder la communauté et ont été à l’origine de la création de nouvelles associations. Cette action internationale reste à être éclairée dans le cas de l’Uruguay.
- Les associations de solidarité créées au moment de l’exil existent-elles encore, sont-elles toujours actives ? Cultivent-elles de nos jours l’idée de résistance et dans quels domaines ? Ont-elles ouvert leurs portes à d’autres communautés et participé à de nouveaux combats ? Ont-elles participé à un renouveau du politique dans leurs pays d’origine ?
 
3) En 2020, le 50e anniversaire de la victoire de l’Unité populaire a été éclipsé par la crise sanitaire internationale, le confinement et les politiques officielles d’isolement, de distanciation et de contrôle social. Ce 50e anniversaire aurait dû être l’occasion de démythifier la narration officielle, la représentation de l’échec imposée par la dictature, et permettre une relecture du projet de l’Unité populaire. Cette relecture a-t-elle débuté ? Utilise-t-elle la pratique passée pour relancer les luttes présentes ? Quel usage font les partis et organisations de gauche de l’expérience passée, au Chili comme en Uruguay ? Quels regards et quelles constructions les historiens portent-ils sur le cas uruguayen ? Les revendications sociales de la décennie présente peuvent-elles encore s’inspirer de ces luttes passées ?Concernant la révolte chilienne qui débute en octobre 2019 : il convient de rendre compte des manifestations et des activités développées à l’étranger en soutien et solidarité avec le mouvement etparition de l’URSS ?
- La question du droit de vote pour les Chiliens de l’extérieur a fortement mobilisé les communautés chiliennes dans tous les pays (Campagne internationale « Haz tu voto volar », 2013), la mobilisation d’analyser les sources qui ont inspiré les nouvelles générations de Chiliens face à la répression exercée par le gouvernement Piñera.d’analyser les sources qui ont inspiré les nouvelles générations de Chiliens face à la répression exercée par le gouvernement Piñera.
 
4) Le moment présent. La révolte sociale depuis octobre 2019 au Chili, l’organisation de l’Assemblée constituante et les résultats électoraux de 2021 invitent à s’interroger sur la permanence d’idéaux ou sur les modalités de leurs transformations (abandon ou recyclage 50 ans après ?), dans un monde différent, marqué par l’après-Guerre froide.Il convient d’observer l’évolution des formes de résistances et des idéaux dans un moment marqué par l’émergence de puissances commerciales asiatiques, la perte d’influence hégémonique de la puissance tutélaire états-unienne, l’apparition de régimes dits néo-populistes de gauche en Amérique latine, l’émergence d’économies libérales non-redistributives, le poids électoral des classes moyennes, l’émergence des luttes éco-critiques, indigènes et féministes.Quelle place pour « les gauches » au Chili, quelles résistances face à un gouvernement qui ne nationalise pas les richesses du sous-sol, et qui prolonge la politique répressive face aux revendications indigènes… ? Quelle place pour les « gauches » dans un Uruguay parfois oublieux de son passé ?
 
Langues de travail : espagnol, français.Langues de travail : espagnol, français.
 
Dates :Colloque du 18 au 20 septembre 2023 à l’université Grenoble Alpes et Lumière-Lyon 2 (le lieu exact et la répartition entre les deux universités dépendra des propositions reçues et des axes choisis pour chaque université).
 
Nous informerons de la répartition lors de la lettre d’acceptation des communications.
 
Une navette entre Grenoble et Lyon sera prévue afin de faciliter les déplacements.
 
Date limite de réponse à l’appel : 1er mars 2023
 
Proposition à envoyer aux trois organisateurs.
Résumé de 500 mots environ avec une synthèse du parcours de recherche, principales publications et filiation académique. Merci d’indiquer l’axe dans lequel il vous semble pertinent d’inclure votre proposition1er avril : dévoilement des propositions acceptées.
 
Comité organisateur :
Alvar de la Llosa – Université Lyon 2:
Olga Lobo Carballo - Université Grenoble-Alpes:
Raul Caplan - Université Grenoble-Alpes:
Lieu Université Lyon2 et Université Grenoble-ALpes
Contact  ; Olga.Lobo-Carballo@univ-grenoble ;-alpes.fr ;

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