Événements

L’importance des productions culturelles de différente nature élaborées de façon ultérieure aux révoltes et révolutions et sur une longue durée invite à s’intéresser aux mécanismes permettant la persistance et/ou la réactivation du souvenir de ces épisodes, et à analyser l’orientation et les finalités de ces évocations.

Plusieurs travaux récents ont attiré l’attention sur l’existence de mémoires plurielles (mémoire orale, mémoires familiales, alternatives à la mémoire officielle), sur les effets de remémoration permettant à des individus ou à des groupes sociaux de se saisir d'un événement pour l'investir de nouvelles significations, mais aussi sur l’importance de l’oubli. Le propos de ce colloque, qui s’inscrit dans le programme ANR CURR (Culture des révoltes et des révolutions en Europe) est d’étendre ces recherches à l’ensemble des révoltes et révolutions européennes de l’époque moderne, en y ajoutant d’autres interrogations, concernant notamment le rôle performatif que peut jouer la mémoire d’une révolte dans la préparation ou l’éclatement d’un autre mouvement de contestation, y compris dans un autre espace socio-culturel.

Cette rencontre internationale s’articulera donc autour d’une double problématique : d’une part, pourquoi et comment une révolte engendre-t-elle la constitution d’une mémoire sociale ou de mémoires contrastées ? D’autre part, comment le souvenir de certaines révoltes peut-il à son tour influencer l’émergence ou la structuration de nouveaux épisodes contestataires ? En d’autres termes, il s’agira de réfléchir au rôle de la mémoire non seulement comme résultat – en aval – mais aussi comme moteur – en amont – de l’action révolutionnaire.