Après lecture du rapport final des Assises du 22 janvier et du rapport du sénateur Le Déaut du 14 janvier, la section 14 du CNU s'alarme du changement radical du rôle et des missions du CNU envisagé.
Le comité de pilotage recommande de supprimer la procédure de qualification, au prétexte qu'elle serait chronophage. Or, la procédure actuelle de qualification n'est en rien une perte de temps, la CP-CNU l'a réaffirmé dans son communiqué du 21 janvier. L'expérience montre qu'une instance composée de représentants de la communauté universitaire dans sa diversité assure un cadre national et équitable pour des recrutements dont la qualité est alors garantie. Ce filtre préalable, qui de fait limite les risques de dérives locales, constitue en outre la solution la plus rationnelle d'un point de vue économique puisqu'une sélection qualitative rigoureuse aura été effectuée en amont. Par ailleurs, nous rappelons notre opposition à une évaluation récurrente et systématique des enseignants-chercheurs (motion votée le 19/02/2012).
La section 14 du CNU s'associe également pleinement aux inquiétudes manifestées dans diverses instances représentatives de la communauté universitaire au sujet des orientations qui se dégagent des rapports ayant suivi les Assises nationales. Une série de mesures envisagées, comme la réforme du CAPES et du Master enseignement, le caractère indifférencié des premières années de Licence, conduisent à affaiblir le contenu disciplinaire de la formation universitaire. La coupure entre enseignement et recherche qui se dessine dénaturerait l'institution universitaire, serait préjudiciable à l'enseignement et à la recherche et bien entendu aux étudiants, condamnés à un enseignement figé, répétitif et inadapté au monde professionnel auquel nous les formons. Par conséquent, la section 14 s'associe pleinement à l'exigence de la section 22 du CNU (courrier du 29 janvier) et rappelle la nécessité pour tout enseignant-chercheur de bénéficier de manière régulière au cours de sa carrière de CRCT ou de délégations, afin de développer dans des conditions satisfaisantes ses activités de recherche. Le rayonnement international de l'université française, prôné si vivement par nos instances, s'en trouverait bien mieux garanti.
Motion adoptée à l'unanimité le 2 février 2013