JOURNÉE D’ÉTUDES
GÉOPOÉTIQUE DES CONFINS
Organisée par Rita Olivieri-Godet (Rennes 2/ERIMIT/IUF)
et Rachel Bouvet (La Traversée/Figura/UQAM)
le 17 juin 2015 à l’Université Rennes 2
Salle E 224
Cette journée d’étude se propose d’explorer les espaces des confins représentés dans la littérature, qu’il s’agisse des déserts, des forêts, du Grand Nord, des mers, etc. La géopoétique fondée par Kenneth White, située au confluent de la littérature, de la géographie et des arts, servira de cadre principal pour la réflexion. L’enjeu consistera à mettre en œuvre une approche géopoétique des textes littéraires. Étant donné que les confins se définissent avant tout par leur position excentrée par rapport à l’espace habité, nous nous interrogerons au sujet de la frontière, de la limite, de la marge et de l’altérité. La question du dehors sera soulevée à partir d’une réflexion sur le paysage puisque c’est souvent en raison de leur caractère inhospitalier que ces zones constituent des confins. La sécheresse extrême (désert), le froid extrême (Grand Nord), la végétation abondante et envahissante (forêt), le manque de terre (océan, île) obligent les êtres humains à s’adapter à l’environnement. Comment la littérature traduit-elle cette appréciation sensible et intellectuelle d’éléments qui sont d’abord de nature spatiale et géographique ? Il est difficile d’aborder ces questions sans faire appel à la géographie (théories du paysage, Avocat), à l’histoire (histoire des sensibilités, Corbin), à la philosophie, en particulier la phénoménologie (notion d’horizon). La géopoétique des confins peut aussi être vue sous l’angle de l’immensité et susciter des réflexions sur l’évolution des imaginaires de l’immensité selon les siècles et les cultures à partir notamment des concepts de sublime (Kant, Burke) ou d’immensité intime (Bachelard). L’analyse de romans, de récits de voyage, de poèmes cherchera à révéler les figures associées à ces paysages de l’immensité (le nomade, le marin, le vide, l’anachorète, l’Inuit, etc.) et à mieux comprendre les processus d’écriture et de lecture des espaces des confins.
PROGRAMME
Présidente de séance : Rita Olivieri-Godet
10h00 Conférence inaugurale
Rachel Bouvet, UQAM : « En marge de l’espace habité : mers, déserts, forêts »
11h00 Discussion
11h 20 Christophe Roncato Tounsi, Université Stendhal – Grenoble 3 : « Kenneth White : le monde de Rannoch Moor »
11h45 Discussion
12h00 Repas
Présidente de séance : Rachel Bouvet
14h00 Brigitte Thiérion, U. Sorbonne Nouvelle - Paris 3 : « De l’Amazone au Saint-Laurent : Expériences poétiques du grand fleuve chez Jesus Paes Loureiro et Pierre Perrault »
14h 25 Nelly Duvicq, UQAM : « Poétique de la toundra: connaissance et expérience de l'espace dans les écrits inuit ».
14h50 Discussion
15h10 Pause
Présidente de séance : Brigitte Thiérion
15h 20 Rita Olivieri-Godet, Université Rennes 2 : « Les espaces amérindiens et l’imaginaire des confins »
15h45 Elisabeth Vauthier, Université Rennes 2 : « Entre roc et sable : le récit du Sahara comme lecture immémoriale de l’humain »
16h05 Discussion
16h30 Lecture par l’auteur d’extraits du roman Una vaca ya pronto serás de Néstor Ponce
17h00 Discussion générale
17h30 Présentation des ouvrages :
Rita Olivieri-Godet, L’altérité amérindienne dans la fiction contemporaine des Amériques, Québec, PUL, coll. Americana, 2015.
Rachel Bouvet, Vers une approche géopoétique. Lectures de Kenneth White, Victor Segalen et J.M.G. Le Clézio, Québec, PUQ, 2015.
La journée se terminera sur un Porto de l’amitié.
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