Saint Paul et le paulinisme dans l'Espagne du XVIe siècle |
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Début Jeudi 31 Mars 2022 - 09:00
Fin Vendredi 01 Avril 2022 - 17:00
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Saint Paul et le paulinisme dans l'Espagne du XVIe siècle
Ce colloque se propose d’étudier et de revisiter les grands courants spirituels du XVIe siècle à la lumière de la pensée de saint Paul pour prendre la mesure de la place de la spiritualité paulinienne dans l’expression des différentes sensibilités religieuses qui ont marqué l’Espagne, en marge d’une orthodoxie un peu étroite. Que la référence au converti Schaoul, auteur d’une œuvre aussi brève que riche par l’influence considérable qu’elle a eue sur les premiers temps du christianisme, soit présente de manière continue dans les discussions théologiques depuis le Haut Moyen-Âge ne fait guère de doute ; quelques siècles plus tard, elle suscite également une série de commentaires majeurs de saint Thomas d’Aquin. Toutefois, l’autorité des écrits pauliniens subit une série d’inflexions notoires avec le surgissement de la première modernité et celui des nouveaux courants de spiritualité. Car, comme le rappelle très justement Marcel Bataillon, « les trois principaux courants orthodoxes de la réforme catholique espagnole, en dehors des ordres monastiques, ont été l’érasmisme, l’iñiguisme et le mouvement de l’apôtre de l’Andalousie (Juan de Ávila), trois courants apparentés par leur caractère séculier et par le commun patronage de saint Paul ». Comment peut-on comprendre le renvoi aux textes de saint Paul dans ces courants orthodoxes de la réforme catholique? Sans vouloir donner une réponse définitive et tranchée, plusieurs hypothèses surgissent et constituent d’intéressants guides afin d’examiner cette question. Tout d’abord, saint Paul représente le christianisme primitif, l’élan apostolique. Selon une logique jamais démentie, les courants réformateurs se tournent vers les origines du christianisme et ils puisent dans les textes pauliniens une forme de radicalité chrétienne qui prend place dans le rêve, conçu par les réformateurs, d’une vitalité nouvelle enracinée dans le modèle de l’église primitive. Il offre par ailleurs la garantie d’une cohésion du corps politique, social et religieux comme en témoigne la grande métaphore paulinienne de l’Église-corps du Christ mais aussi l’articulation de l’ancienne et de la nouvelle Loi. La référence à saint Paul apporte enfin une solide critique des cérémonies extérieures et un christocentrisme qui ont abondamment nourri la pensée d’Érasme.
Organisation: Pauline Renoux-Caron (Université Sorbonne-Nouvelle) et Philippe Rabaté (Université Paris Nanterre)
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Lieu Université Nanterre - Université Sorbonne-nouvelle |
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