Colloque International
Scènes croisées / Cruce de escenas
Métissages de la création théâtrale.
Amérique hispanique / Espagne / France
Mestizajes de la creación teatral.
Hispanoamérica / España / Francia
Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
9-10 avril 2015
Comité organisateur :
Antonia Amo-Sánchez, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Marie-Jeanne Galéra, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Comité scientifique :
Antonia Amo-Sánchez, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Manuel Aznar Soler, Universitat Autònoma de Barcelona
Marie-Jeanne Galéra, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Paola Garcia, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Osvaldo Obregón, Université de Franche-Comté
Anne Paoli, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Christilla Vasserot, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
A l’ère de la mondialisation et de la communication numérique, les relations entre les productions théâtrales issues de l’aire culturelle hispanique (Espagne et Amérique) présentent de nouvelles configurations. De ce fait, les années 1990 semblent inaugurer des rapports placés davantage sous le signe de l’échange que de l’imitation voire de la « tutelle » (Osvaldo Obregón).
Le but de ce colloque est d’explorer comment le théâtre crée des relations artistiques, culturelles, sociales, communicationnelles mais aussi comment la mondialisation contribue à recréer le théâtre. Il sera question, d’une part, d’aborder les points de confluence entre les productions artistiques émanant des différentes identités culturelles de l’aire hispanique (y compris les composantes culturelles dites minoritaires) et, d’autre part, d’envisager leur passage et leurs traces dans le paysage culturel français.
Trois axes permettront de brosser un état des lieux de ces points de contact artistiques, culturels, universitaires et institutionnels:
1. Mondialisation et minorités
Comment les productions théâtrales parviennent-elles à dépasser les ancrages nationaux ou locaux pour s’inscrire dans la géographie culturelle du « village global » ? Les écritures et les productions dramatiques dites minoritaires tirent-elles profit des mécanismes de circulation des formes artistiques ou, au contraire, restent-elles subordonnées aux cultures dominantes ? Les nouvelles technologies, notamment numériques, sont-elles un atout ou au contraire un écueil, dans le développement de ces productions?
Cet axe privilégiera les travaux portant sur les dramaturgies en langues dites minoritaires de l’aire hispanique, sur les dramaturgies émergentes, transfrontalières (spanglish, chicana, cuban american, franco-hispano-catalane, franco-hispano-galicienne, franco-hispano-basque, etc.), communautaires à vocation militante (maya, quechua, mapuche, tzotzil, etc.), et sur leurs diverses modulations et croisements. Les études consacrées à des œuvres dont ces problématiques sont le thème central seront également accueillies au sein de cet axe.
2. Métissages esthétiques
Il sera question, dans cet axe, d'explorer comment les formes et les langages (voire les langues) se contaminent entre eux, s’entrecroisent, s’influencent ou, au contraire, comment ces formes et ces langages peuvent générer des phénomènes d’éviction par empiétement. Le métissage est-il source de richesse et d’innovation créative ? Peut-il engendrer des hiérarchisations esthétiques conflictuelles ? Un rapport de forces entre les formes d’expression peut-il donner lieu à de nouvelles expériences esthétiques ? Quels sont les différents processus donnant naissance à des productions qui transcendent la « contamination » pour s’inscrire dans l’hybridité ? Les notions de « postmodernité », d’écriture « post-dramatique » ou « post-humaine » sont-elles à même de les appréhender ?
Citons à titre d’exemple les travaux de certains praticiens, tels que l'Espagnol José Sanchis Sinisterra, le Chilien Marco Antonio de la Parra ou encore l'Argentin Rafael Spregelburd, dont les apports artistiques et pédagogiques ont fécondé, outre-Atlantique, les pratiques théâtrales des 25 dernières années.
Par ailleurs, certaines compagnies choisissent de bannir le langage verbal au profit du langage corporel, de formes issues du mime, du cirque, de la danse et des ressources offertes par les langages numériques ; ces choix leur permettent parfois de développer des modes d’expression dépassant les clivages et les conflits linguistiques. D’autres artistes, au contraire, misent sur le plurilinguisme pour affirmerleur identité et pour se réaliser à travers les valeurs d’une synthèse culturelle (comme, par exemple, certaines compagnies théâtrales hispano-bretonnantes).
3. Diffusions
Ce troisième axe accueillera les communications portant sur les différents canaux de circulation des savoir-faire liés à la création et à la pratique théâtrales. Quels réseaux, quelles plate-formes rendent possibles ces échanges ? Dans quelle mesure et de quelle façon les nouvelles technologies contribuent-elles à développer les flux et les reflux de cette « culture-monde » (Gilles Lipovetsky et Jean Serroy) par le biais du théâtre, dans le domaine franco-hispanique ?
Il sera également pertinent de s’interroger sur le rôle des échanges institutionnels (intra-nationaux, internationaux ou associatifs) dans la diffusion des pratiques et de la création.
En outre, il conviendra de mesurer le rôle de la traduction (y compris destinée au surtitrage des spectacles) et la fonctiondes maisons d’édition dans la diffusion, et par conséquent leur impact sur le partage de textes et de dramaturgies.
Enfin, il sera essentiel de porter l’accent sur la place qu’occupent les festivals sur les trois zones géographiques explorées. Dans quelle mesure, et à titre d'exemple, le Festival d’Avignon, le Festival Don Quichotte, les Translatines de Bayonne, les Rencontres parisiennes de Théâtre Hispanique, le Festival de Cadix, les nombreux festivals organisés en Amérique Latine sont-ils des territoires d’échange, de dialogue, de construction, de découvertes, mais aussi de confrontation et de transgression ?
Les interventions pourront être présentées en espagnol ou en français. Lespropositions de communication, comportantun titre, un résumé d’environ 400 mots (format word/.doc) ainsi qu’une brève fiche biographique, devront être adressées conjointement, avant le 15 novembre 2014, à :
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Frais d’inscription : 40 euros (incluant trois repas et une nuitée)
Toutes les propositions seront soumises au comité scientifique du colloque.
L’ensemble des interventions donnera lieu, sous réserve de validation par le comité scientifique, à une publication collective ultérieure.
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